Formé en 2018 à Oakland par des musiciens qui n’en sont pas à leurs premiers balbutiements (on trouve en effet au sein de la formation californienne des membres de Mortuous, Acephalix, Cartilage, Scoles, Augurs...), Evulse a sorti il y a quelques jours une nouvelle démo intitulée
Pustulant Spawn. Il était donc grand temps que l’on parle ici de ces Américains qui méritent tout de même un peu plus que le relatif anonymat dans lequel ils évoluent actuellement.
Intitulée
Call Of The Void, cette première démo sortie en 2018 sur Transylvanian Tapes (cassette), Dawnbreed Records (vinyle) et Godz Ov War Productions (CD) n’invite pas particulièrement à la découverte, en tout cas certainement pas au premier coup d’oeil... En effet l’artwork imaginé par Joe Romero aka Ravager (Church Of Disgust, Cryptic Brood, Ghoulgotha, Nex Carnis, Pestilent Death...), outre cette lointaine ressemblance avec le
Altars Of Madness de qui vous savez, transpire un peu trop l’amateurisme à mon goût (coups de pinceaux un poil brouillon et choix des couleurs pour le moins discutable). Heureusement, c’est presque le seul véritable défaut de cette première démo (avec celui d’être trop courte et une batterie un peu light en terme d'impact) car pour le reste, Evulse fait ici une première impression des plus satisfaisantes.
Avec quatre titres exécutés en un tout petit peu moins de dix minutes,
Call Of The Void est ce que l’on appelle une démo vite torchée. Il faut dire que les Américains ne sont pas là pour enfiler des perles, préférant marquer les esprits à l’aide de compositions pour le moins expéditives (deux titres sous la barre des deux minutes, les autres ne dépassant pas la barre des quatre minutes). Sans grande originalité (ça, il fallait s’en douter) mais avec énormément d’efficacité (ouf !), Evulse va enchaîner les punitions auditives avec une énergie et une intensité particulièrement virulentes. Pour autant, cela ne va pas les empêcher de chercher à calmer le jeu, notamment le temps d’un "Call Of The Void" beaucoup plus nuancé puisque principalement construit autour de passages mid-tempo lourdingues et pesants. Bien entendu, on trouve également quelques séquences de ce genre (avec peut-être une pointe de groove en plus) sur chacun des autres titres de cette première démo ("Hypochondria" à 1:19, "Hideous Mound" à 0:26 ou "Agoraphobia" à 0:55 et 1:31) mais l’essentiel chez Evulse se porte bel et bien sur l’attaque, celle menée le couteau entre les dents et qui ne laisse aucune chance à l’auditeur de s’en tirer indemne.
Lorsque le groupe américain n’est pas occupé à alourdir l’atmosphère de ces instants plus pesants, Evulse enchaine les riffs nerveux, les blasts soutenus et autres accélérations particulièrement jouissives. Une intensité qui n’est pas sans rappeler celle que l’on retrouve déjà chez des groupes comme Vorum, Concrete Winds, Malicious ou Taphos (pour rester dans les formations les plus récentes) et qui procure d’emblée une certaine satisfaction à la découverte de ces quatre titres particulièrement bien ficelés. Alors effectivement, la formation originaire d’Oakland ne révolutionnera pas le genre mais son implication à faire du bruit tout en cherchant à poser en parallèle les bases solides d’une atmosphère suffocante et cradingue (merci ce growl baveux) ne peut ici qu’être saluée.
Expédiée en à peine dix minutes, cette première démo a le mérite d’exposer les deux visages d’un groupe capable de taper là où ça fait mal mais également de prendre quelques chemins de traverses pour tenter de calmer le jeu et ainsi amener un brin de nuance et de subtilité à des titres dont ce n’est pourtant pas le trait de caractère principal. Passé quelque peu sous silence ici ou même ailleurs,
Call Of The Void mérite donc que l’on s’y attarde tant le relatif manque d’originalité, la simplicité des riffs et le caractère quelque peu redondant de ces compositions sont rapidement oubliés face à l’intensité et à l’efficacité de titres exécutés pour l’essentiel en plus ou moins deux minutes. Ceci n’est peut-être pas la meilleure démo sortie en 2018 mais elle se classe néanmoins sans mal (avec cependant un peu de retard) parmi les bonnes découvertes d’une année pourtant déjà bien chargée en la matière.
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