Toujours aussi régulier dans ses sorties après plus de dix ans de carrière, Hooded Menace revient en ce début d’année avec un cinquième album intitulé
Ossuarium Silhouettes Unhallowed, le premier sous le sceau du label Season Of Mist. Un changement d’écurie qui s’accompagne également de l’arrivée dans les rangs de la formation finlandaise de trois nouveaux musiciens. Lasse Pyykkö, guitariste et tête-pensante du groupe, a ainsi troqué sa place de chanteur au profit de Harri Kuokkanen (Horse Latitudes, Ride For Revenge...) que certains ont pu découvrir sur le split en compagnie d’AlgomA sorti en 2016. Antti Poutanen (basse) et Otso Ukkonen (batterie) remplacent quant à eux Markus Makkonen et Pekka Koskelo partis s’occuper ailleurs même si pour le coup c’est Pekka qui a enregistré la batterie ici et Lasse la basse. Enfin en ce qui concerne l’artwork, Hooded Menace s’est adjoint cette fois-ci les services du talentueux Adam Burke (Nightjar Illustrations). Le résultat, toujours aussi somptueux, traduit parfaitement ces ambiances moites, putrescentes et mélancoliques que l’on peut ressentir à l’écoute de ce Death/Doom des cavernes.
Alors, quoi de neuf depuis la sortie de
Darkness Drips Forth ? Et bien pas grand-chose tant la formule consacrée par Hooded Menace depuis ses débuts n’a finalement que très peu évoluée avec le temps. En cela, ce nouvel album n’est donc pas bien différent de ses prédécesseurs puisque l’on retrouve sans grande surprise tout ce qui caractérisait déjà la musique de Lasse Pyykkö : ces riffs poisseux et traînants, ces mélodies épiques et automnales pleines de charmes et de mélancolie, ces quelques accélérations au groove toujours aussi bienvenue ainsi que ce growl puissant et profond comme un râle d’agonie.
Une recette identique appliquée cette fois-ci sur des morceaux bien plus courts que sur
Darkness Drips Forth. Rappelez-vous, à la sortie de son prédécesseur, beaucoup avait remarqué que le groupe avait très largement allongé le format de ses compositions quitte à en proposer un peu moins. Hooded Menace fait donc aujourd’hui machine arrière et revient à des formats plus standards, passant à nouveau sous la barre des dix minutes (à l’exception de ce "Sempiternal Grotesqueries" qui ouvre l’album), proposant non plus quatre mais six titres (sept avec cette reprise plutôt inattendue de "Sorrows Of The Moon" de Celtic Frost en guise de bonus track ») pour une durée finalement quasi identique.
Alors quoi,
Ossuarium Silhouettes Unhallowed ne serait à près tout qu’un simple copier/coller des précédents travaux du groupe ? Si je n’ai absolument aucun souci avec cela, il serait tout de même bien malvenu de ma part de ne pas évoquer certaines subtilités qui font que ce nouvel album est probablement l’un des plus aboutis qu’Hooded Menace ait sorti à ce jour. C’est paradoxalement par le biais du chant plus académique d’Harri Kuokkanen que ce constat va se dresser dans un premier temps. Moins profonde et plus proche de ce que l’on peut trouver dans le Doom/Death originel, cette voix typiquement finlandaise dans cette capacité qu’elle a à transmettre certaines émotions tout en jouant sur un registre des plus monotones, va apporter davantage de nuances mais aussi de puissance là où celle beaucoup plus caverneuse de Lasse Pyykkö avait tendance à ne broyer que du noir. Par certains aspects vocaux mais également mélodiques, la formule du groupe finlandais n’est pas sans rappeler ce qui se faisait en Angleterre au début des années 90 et notamment Paradise Lost ("In Eerie Deliverance" en est probablement l’exemple le plus flagrant avec cette mélodie entraînante, presque trop légère pour du Hooded Menace, débutée à 2:02 ainsi que ce chant féminin à 3:12 auquel le groupe n’avait jusque-là jamais cédé). Car en effet, plus les écoutes passent et plus l’évidence s’installe. Nous sommes bien ici baignés dans le même genre d’atmosphères brumeuses et mélancoliques typiques de cette Angleterre de l’époque Peaceville Records (avec quand même une pointe de Candlemass dedans, faut pas déconner). Une sensation renforcée par ces mélodies, leads et autres soli blafards devenus encore un peu plus épiques avec le temps. Et puisque l’on en vient à évoquer Paradise Lost, le son de batterie sur
The Pague Within est la raison principale de leur collaboration avec le producteur Jaime Gomez Arellano :
"We were blown away by the drum sound he created for Paradise Lost´s The Plague Within. That was the main reason why we hooked him up actually, and it paid off”.
Ainsi, par le biais de petites évolutions subtiles, Hooded Menace affirme une fois de plus son statut de leader en matière de Doom/Death putride mais romantique (les Finlandais ne sont pas de que simples brutes). Et si au final rien ne change véritablement, l’évidence finit tout de même par s’imposer au fil des écoutes. Signe de futurs changements,
Ossuarium Silhouettes Unhallowed est également le premier album sur lequel Lasse Pyykkö n’a pas écrit l’intégralité des paroles lui-même confiant ainsi celles de "In Eerie Deliverance" et "Cascade Of Ashes" à Harri Kuokkanen. Finalement, on ne parlera pas d’album de la consécration mais une chose est sûre, ce cinquième album est définitivement le disque le plus intéressant et le plus abouti qu’Hooded Menace ait sorti.
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