Cette nouvelle fusion entre Uniform et The Body allait-elle se montrer aussi frustrante que l’expérimentation
Mental Wounds Not Healing ? C’est forcément avec cette question en tête que j’ai approché
Everything That Dies Someday Comes Back, tant la première collaboration était un mélange entre enthousiasme et coups d'épée dans l’eau, les deux formations y montrant autant un mariage naturel de leurs différentes lubies qu’une impossibilité à se focaliser, trop heureuses de batifoler ensemble. Effleurant nombreuses promesses, elles laissaient alors l’esprit à rêver au jour où elles se réaliseront pleinement.
Spoiler alert, ce ne sera toujours pas durant ces nouvelles trente-neuf minutes que la satisfaction pleine attendue se concrétisera.
Everything That Dies Someday Comes Back rejoint en surface son prédécesseur dans son dilettantisme, figurant un mutant allant et venant entre diverses ambiances plutôt qu’invitant dans un univers particulier, comme cela pouvait être le cas lors des collaborations entre Thou et The Body. Les premières écoutes demandent à s’accrocher, entre morceaux industriels sortant directement leurs beats (les musclés « Vacancy » et « Penance »), détours électro/ambiant (« All This Bleeding ») ou encore hip hop malade (« Day of Atonement »). Clairement, si traitement il y a eu, il n’a pas fait effet sur le TDAH qui paraît habiter cette rencontre !
Cependant, étrangement, l’impression de trop-peu est cette fois totalement absente. Convaincu d’avoir ici deux formations au top de leur forme – sentiment en grande partie dû à l’excellente surprise qu’était
The Long Walk –, les écoutes s’enchainent, de moins en moins compliquées à appréhender, de moins en moins cérébrales. Cette nouvelle collaboration est un patchwork, certes, une compilation d’intérêts divers au point d’avoir l’impression d’entendre ses créateurs discuter entre eux de ce qu’ils veulent jouer ; elle est aussi un délice pour qui aime plonger dans des atmosphères variées mais liées entre elles par un imaginaire.
Everything That Dies Someday Comes Back est à voir comme une visite dans le poumon d’une ville tech-noir, Michael Berdan en guide, Chip King comme annonciateur enfiévré des guerres qui s’y jouent, le tourisme prenant des allures de sauvagerie mentale entre Amebix et Nine Inch Nails,
Tetsuo et
Decoder,
Videodrome et
Blade Runner. Un lien ténu, mais qui finit par se tenir, se terminant dans la méditation des hivers nucléaires à venir, quand tout ce beau monde finira par passer à l’acte, lors de « Waiting for the End of the World » et « Contempt », leurs accalmies de mort.
On reconnaitra que cela fait beaucoup, pour un disque qui, au départ, fait chercher un dénominateur commun allant au-delà d’un disque « de The Body et Uniform ».
Everything That Dies Someday Comes Back ne sera donc toujours pas la fois où s’ouvrira une nouvelle brèche, louvoyant sans pénétrer. Mais il est clairement une œuvre où s’épancher de rêves technologiques et apocalyptiques en la compagnie de songeurs de premier choix. Il y a des esquisses qui valent bien les meilleures peintures.
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