Après une compilation indispensable (
Gloom Immemorial) regroupant l’intégralité des titres d’Hooded Menace issus de splits aujourd’hui hors de prix, le groupe finlandais signe cette année son retour avec un quatrième album intitulé
Darkness Drips Forth sorti fin octobre chez Relapse. A cette occasion, Hooded Menace a fait appel aux talents de l’illustrateur Justin Bartlett (Aura Noir, Dragged Into Sunlight, Trap Them, Tyrant...) avec lequel il avait d’ailleurs déjà collaboré, afin d’en réaliser l’artwork. Un travail toujours dans l’esprit des précédentes réalisations de la formation scandinave bien qu’il soit peut-être plus simple et épuré (peu de nuance ou de profondeur à l’inverse de celui de
Effigies Of Evil par exemple).
A priori donc, rien de bien nouveau du côté des Finlandais à l’exception d’un petit détail qui a très vite attiré mon attention. En effet, en découvrant ce nouvel album j’ai tout de suite été interpellé par le nombre total de titres et leurs durées respectives. Là où les précédents albums d’Hooded Menace affichaient une moyenne de huit titres pour environ cinquante minutes,
Darkness Drips Forth n’en compte que quatre pour un petit peu plus de quarante-deux minutes. On passe ainsi de morceaux durant en moyenne six minutes à des compositions flirtant aisément avec la dizaine de minutes. En temps normal, j’y aurai vu le signe évident d’un changement de cap, léger ou non. Dans le cas d’Hooded Menace, il me semblait naturel d’envisager cette "évolution" comme l’expression d’un besoin visant simplement à développer (encore davantage) ses atmosphères, ses histoires et ses compositions.
Car effectivement, une fois la lecture de
Darkness Drips Forth lancée, vous vous apercevrez très vite que les Finlandais sont finalement bien loin d’avoir changé leur fusil d’épaule. On retrouve ainsi sans trop de surprise ce même Death/Doom rampant et poisseux qui a fait la "renommée" d’Hooded Menace jusqu’à aujourd’hui. Un Death/Doom toujours aussi massif, sublimé par un riffing mélodique apportant une grosse saveur automnale et mélancolique à cette atmosphère pourtant déjà chargée par un imaginaire pléthorique (sorcières, malédictions, mort, rites occultes, processions funéraires, cimetières...). Ainsi, malgré la relative lenteur à laquelle se déroulent les quatre titres de
Darkness Drips Forth, jamais vous ne réussirez à trouver le temps long.
Et oui, car en dépit d’un growl abyssal offrant bien peu de variations et d’un rythme général plombé, Hooded Menace réussit à insuffler suffisamment de dynamique à ses compositions pour les rendre captivantes du début à la fin. Cela passe par un sens aiguisé de la mélodie. Des mélodies souvent tristes et gorgées de mélancolie qui insufflent au Death/Doom d’Hooded Menace quelque chose de puissant et d’épique absolument saisissant ("Blood For The Burning Oath / Dungeons Of The Disembodied" à 4:48 et 7:19, "Elysium Of Dripping Death" à 3:22 et 6:09, "Ashen With Solemn Decay" à 1:15 et 3:33, "Beyond Deserted Flesh" à 1:37 et 5:29). Mais ce n’est pas tout, il faut également compter sur une écriture riche et intelligente qui fait se succéder de manière cohérente une multitude d’idées alléchantes. De ces compositions à tiroir ressort ainsi une réelle dynamique s’opposant à cette idée de Death / Doom rampant et caverneux qui caractérise pourtant la musique des Finlandais. Les compositions d’Hooded Menace, en constante progression, gagnent de fait considérablement en groove et en énergie là où elles auraient très vite pu tomber à plat faute de moments marquants. Enfin, et ceci est donc naturellement lié, le groupe n’hésite pas à accélérer la cadence de temps à autre afin de rompre avec une certaine monotonie héritée de cette tradition Doom implacable pouvant être parfois handicapante.
Bref, rien n’a vraiment changé dans le camp des Finlandais si ce n’est qu’Hooded Menace a su parfaire sa recette afin de la rendre digeste sur des formats pourtant allongés de deux à trois minutes supplémentaires. Si cela ne constitue pas nécessairement un exploit, je me surprends tout de même à voir systématiquement le temps passer si vite lors de chacune de mes écoutes. Un signe qui ne trompe pas quant à la qualité intrinsèque de ce
Darkness Drips Forth à la production impeccable. C’est également la preuve que Lasse Pyykkö et sa bande sont capables de créer une certaine surprise dans un style qui pourtant semble depuis longtemps bel et bien figé (et cela malgré la personnalité très forte d’Hooded Menace). Bien joué.
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