"Amends", second album de ce projet norvégien, fut un des gros coups de coeur de ce début d'année pour moi, un sentiment partagé par bon nombre de mes confrères d'après ce que j'ai pu lire à droite à gauche. Il semble toutefois exister une frange dissidente de la communauté qui ne jure que par ce premier album soit disant plus inspiré. Face à un tel engouement et vu l'affection que je porte à son grand frère, je n'ai pas pu résister à la tentation d'aller fouiller dans le passé de Marius Strand. Accueilli à l'époque avec les honneurs, "From Below" promettait monts et merveilles ; la déception ne fut que plus grande. Ah les goûts et les couleurs, ça ne se discute pas...
Enfin comprenons nous bien quand je parle de déception, "From Below" est loin d'être mauvais, au contraire. A chaque écoute, je ne peux m'empêcher de penser à ce qu'aurait pu être Opeth s'il avait versé dans le doom/death. On y trouve la même émotion, la même classe, le même souci du détail, une sensibilité dans les mélodies typiquement scandinave qui demeurera par la suite. Le travail de composition est déjà colossal, alternant hymnes fleuves et interludes acoustiques pour un résultat à deux visages, tantôt froid et repoussant, tantôt intimiste et rêveur ; les morceaux prennent en tous cas le temps de poser leurs atmosphères et évoluent naturellement d'une ambiance à une autre dans des progressions tellement soignées qu'elles apparaissent comme une évidence. A l'instar de
"Amends", notre homme orchestre n'a misé que sur sa plume pour donner de la consistance à son bébé. L'instrumentation reste sobre et classique, souvent minimaliste, et laisse la part belle aux mélodies sans se reposer sur aucun subterfuge, si ce n'est quelques arrangements de très bon goût. La production est même un tantinet fade, ne faisant pas honneur aux passages électriques notamment. Dommage car le doom/death de "From Below" se révèle bien plus lourd et lent que ce à quoi je m'attendais, et un peu de puissance supplémentaire n'aurait pas été de trop.
Sur la forme, difficile de reprocher quoique ce soit à ce premier album. A part la production certes, seul le chant clair pourrait être sujet à controverse. Marius n'avait pas l'aisance d'aujourd'hui et sa voix encore faiblarde ne retranscrit pas tout le potentiel émotionnel des lignes de chant. Mais en ce qui me concerne, c'est plus sur le fond que j'ai été déçu car sur la durée, j'ai tendance à m'ennuyer par moments. Malgré la qualité intrinsèque de chaque titre, l'ensemble manque d'un poil de diversité et d'accroche, chose que le Norvégien corrigera sur
"Amends". Croyez-moi, ça me brise le coeur de dire une chose pareille car pris un à un, chaque pièce de cette oeuvre possède un charme indéniable et surprend par sa richesse et sa fraîcheur ; et ces guitares acoustiques, peu de formations peuvent se vanter de pouvoir en sortir autant de beauté. La conclusion de 15 minutes "Her Withering Petals" en est le témoignage le plus fort, d'une puissance et d'une finesse rare.
Un peu idiot de comparer un premier album avec un second ; malheureusement lorsque l'on fait les choses à l'envers, difficile de s'en empêcher. Si j'avais découvert The Fall of Every Season avec cet album, j'aurais peut-être eu un tout autre ressenti sur ce premier essai. Voilà donc ce qui pourrait vous arriver si vous aussi avez commencé par
"Amends". Mais pour les amateurs de doom/death qui n'auraient pas encore jeté une oreille sur cet excellent projet, vous ne perdrez pas votre temps à vous plonger dans ce disque qui saura malmener votre petit être comme vous aimez tant qu'il le soit, parole d'un broyeur de noir.
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