Hanging Garden - At Every Door
Chronique
Hanging Garden At Every Door
Les résolutions de Dead pour l'année 2013.
Résolution #1 : moins se faire chier.
Entre le boulot, la famille et les différentes corvées que nous infligent le quotidien, qu'est-ce qu'on peut se faire chier quand même, non ? Arrivé fin 2012, je crois n'avoir jamais été autant au bout du rouleau, incapable d'entreprendre quoique ce soit. Alors c'est décidé, cette année sera sous le signe de la préservation et du plaisir. Mais ne t'inquiète pas cher lecteur, Thrasho n'est pas une corvée et la motivation de ton serviteur demeure intacte, même après 8 ans de loyaux services ; l'exercice de la chronique, par contre, m'apparait de plus en plus fastidieux quand il s'agit de parler de nouveautés plus ou moins inspirées/inspirantes. Donc dans l'esprit de cette première résolution, j'irai droit au but. Et puis ça vous fera moins de lecture, ou ça vous découragera moins de me lire parce que je sais bien que vous regardez la note et que vous fuyez (et ne me faites pas croire le contraire). Finalement, tout le monde y gagne.
Toutefois, n'allez pas croire qu'un album qui n'inspire pas une chronique n'est pas intéressant. Prenons le cas justement de ce troisième album de Hanging Garden, groupe à la renommée grandissante dont je n'avais jamais encore pris le temps de découvrir : on s'attend à du doom/death atmosphérique et à quoi a-t-on droit ? A du doom/death atmosphérique. Rien de nouveau sous le soleil écrasant des amateurs de dépression, les Finlandais ne font qu'enfoncer des portes ouvertes, proposant un style d'un classicisme exacerbé où les contraires se côtoient et se répondent, mélodies cristallines et guitares écrasantes, hurlements et chant clair, passages aériens et atmosphères graves. Dans l'esprit, "At Every Door" pourrait aisément siéger aux côtés d'un Swallow The Sun ou d'un Ghost Brigade, possédant cette petite touche gothico-mélancolique de très bon goût, typiquement Finlandaise ; ce sont même quelques réminiscence d'un Tristania que l'on retrouve par moments, dans les airs et les claviers d'un "Evenfall" ou d'un "Ash and Dust". En réalité, le groupe se démarque plutôt sur l'enrobage, par l'artwork tout d'abord assez atypique, mais également par une production plus sale et confuse que celles que l'on a l'habitude d'entendre, où les guitares bavent et noient l'ensemble dans une bouillie mélodique au charme indéniable. Cette production participe d'ailleurs grandement à l'ambiance froide et pesante qui règne sur cet album, où quelque soit la forme, un profond mal-être dégouline à chaque seconde.
Et pour une variation sur le thème du malheur, "At Every Door" remplit son contrat haut la main. Les Finlandais savent composer des hymnes de toute beauté ("Ash and Dust", "Wormwood"), réservant de belles surprises comme l'accélération à 3'40" sur "Hegira" ou l'étonnant "Evenfall". Mais le malheur n'aurait sans doute pas été total sans le coup de poignard final "To End All Ages", titre fleuve de plus de 10 minutes dont la lourdeur n'a d'égal que son infinie noirceur, la conclusion parfaite pour une telle oeuvre. En fin de compte, seuls l'interlude semi-instrumental "At Every Door" et le planant "The Cure" au refrain décevant se placent un cran en dessous du reste. Alors oui, on aurait pu espérer quelque chose de plus ambitieux qu'un simple exercice de style, mais à aucun moment "At Every Door" ne prétend vouloir sortir des sentiers battus ; bien au contraire, il tire toute sa force, toute sa grâce, de sa modestie et de sa simplicité. Esthétique, douloureux, éprouvant, la première sortie du genre à ne pas louper.
| Dead 3 Janvier 2013 - 1927 lectures |
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