Je pensais que l’album
« Brain Mechanics » n’était qu’une parenthèse expérimentale au sein de la carrière de
CONTEMPLATION, il n’en est rien. Ou alors, des réminiscences se sont introduites dans les huit compositions qui construisent «
Au bord du précipice ».
Pourtant, visuellement, nous retrouvons une esthétique plus proche du LP éponyme (2021), ce qui me laissait à penser que nous allions nous confronter à un
doom death metal atmosphérique, habillé de violon et parfois proche du
funeral mais non, du moins pas totalement. Certes, la voix se fait profonde, un
growl étrangement apaisant qui, couplé aux nombreuses parties
ambiant, donne une espèce d’épaisseur cotonneuse à la musique. Un projet que l’on a envie d’écouter le soir au coin du feu, lorsque dehors sévissent le froid et la tempête.
Le morceau-titre est une belle illustration de l’ambivalence musicale du projet : une introduction au violon, une plongée en profondeur dans un
doom impérial, un break
dub puis le retour du violon et de ce chant magistral, qui plus est en français. Enfin, un pont à la guitare quasiment
progressif. Clairement, une leçon d’écriture qui dépoussière parfaitement le genre, même si l’on ne peut pas dire que le violon y soit un instrument nouveau… Cependant, son usage
folk (ce n’est pas non plus
THE CORRS) associé à la chaleur inhérente des rythmes jamaïquains confèrent à «
Au bord du précipice » un sentiment fort de plénitude, d’apesanteur, sans parler de l’originalité du style,
Matthieu Ducheine se présentant à nous en compositeur accompli, inspiré, sachant marier ses influences dans un ensemble cohérent et prenant de bout en bout.
Reste encore à trouver la cible. En effet, il n’est pas impossible que les férus de
doom trouvent que le musicien se perd un peu trop dans ses ambiances et que les moments non purement
metal sont trop nombreux. C’est un argument légitime auquel je n’ai rien à redire, même si je me situe plutôt du côté de ceux qui voient en ces morceaux une solide alternative aux aspects parfois trop monocordes des
DRACONIAN,
SHAPE OF DESPAIR, etc. que j’apprécie mais pour lesquels mon attention est limitée car peu sollicitée. En revanche,
CONTEMPLATION a toujours à cœur d’interpeller, de chercher à provoquer une réaction de la part de l’auditeur, tout en lui promettant confort et réconfort. Et à l’écoute, je comprends mieux pourquoi le Français nous invite à écouter son disque au casque : c’est un voyage, reposant, sur des territoires accueillants.
En définitive, je ressors de l’écoute complètement reposé car il n’y a pas une once d’agressivité qui pourrait provoquer en moi un quelconque sentiment négatif, à l’image du magnifique « Dust to Dust », l’une des plus belles compositions du LP, toute en circonvolutions, en alternance idéale de pesanteur et d’angélisme.
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