Après un premier album sobrement intitulé «
Contemplation » (2021),
Matthieu Ducheine, l’homme derrière le groupe
CONTEMPLATION, est de retour avec un concept pour le moins ambitieux : mélanger le
doom death metal à des éléments purement
dub. Pour se faire, il s’est donc adjoint les services des membres de son autre projet,
CHRONO.FIXION, tout ce petit monde se répartissant ainsi les rôles : trois compositions pour
CONTEMPLATION, trois en collaboration totale et une pour
CHRONO.FIXION. Au regard du résultat final, l’équilibre semble idéal et l’essai bien plus que transformé : c’est même une franche réussite. La fusion de sonorités
électroniques et de partitions typiquement
metal n’est bien sûr pas une nouveauté, on pensera par exemple à
BLUT AUS NORD sur «
Thematic Emanation of Archetypal Multiplicity » mais, en général, nous sommes plutôt sur le versant
industriel plutôt que
dub. En effet, ce dernier évoque tout sauf la noirceur et la violence, ce qui, en termes de climat, ne répond que peu aux besoins des musiciens désireux de modifier l’ADN de leurs riffs. Pourtant, non content de se démarquer par ce choix rare, voire audacieux, la réalisation s’avère complètement planante et immersive.
Déjà, il y a ces parties de violon qui, dans l’approche de l’instrument, me rappelle ce qu’avait fait
Yann Tiersen sur un EP de 1998 partagé avec
BÄSTARD : c’est vif, un peu dans la dissonance, son apport mélodique est indéniable sans pour autant passer du côté
folk de la force. D’ailleurs, en soi, l’idée même d’acoquiner le violon à de la
dub pourrait sembler saugrenue. Pourtant, la combinaison sonore des deux fonctionne à merveille et donne à l’ensemble une identité sonore rare, pour ne pas dire unique. Bien sûr, le fond du propos demeure résolument
doom death : de grosses guitares rythmiques bien pesantes, du chant guttural, l’auditeur retrouve assez facilement ses marques de métalleux. Mais loin de provoquer l’angoisse ou l’anxiété traditionnelle, le son ample couplée à la douceur cotonneuse des structures électroniques engendre l’apaisement de l’esprit sans que jamais l’album ne tombe pour autant dans un pur exercice de machines. Et si je conviens qu’une certaine ouverture peut être nécessaire pour apprécier ces pleinement ces sept compositions, le fait que l’équilibre des genres ne soit jamais rompu élève «
Brain Mechanics » au rang d’expérience. Enfin, au niveau des thématiques textuelles, j’ai ressenti une petite influence mi-
Damasio mi-
Dantec avec des sujets telles que l’aliénation de l’homme aux machines, les actions révolutionnaires réprimées par des forces totalitaires… Pas vraiment du léger donc mais une telle musique n’aurait pu se contenter du message de paix et d’amour du rastafarisme.
Aussi anecdotique qu’essentiel aux styles dont
CONTEMPLATION s’inspire, le groupe vient d’écrire une pièce foncièrement originale car hybride. En effet, à la différence des
BAD BRAINS qui, à la fin des années 70, alternait les titres
punk hardcore avec des morceaux
reggae, nous sommes définitivement ici face à une symbiose où les deux univers s’équilibrent, s’écoutent, comblent les faiblesses de l’autre pour devenir une meilleure version de ce qu’ils seraient eux-mêmes pris séparément. Clairement le truc du moment à découvrir.
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