Devenu un one-man band après le départ de Meatsack en 2020, Seep a choisi de ne pas raccrocher les gants et donc de poursuivre cette aventure entamée avec la sortie il y a deux ans de
Souvenirs Of A Necrosadist, un chouette petit EP pas fin pour un sous mais plutôt réjouissant dans le genre Death / Doom baveux et brutal.
Désormais seul aux commandes, Vomitus (qui gère également cette petite structure qu’est le label Gurgling Gore) nous revient ainsi en cette année 2022 avec cette fois-ci un premier album intitulé
Hymns To The Gore. Une sortie marquée par la signature du groupe sur le label danois Extremely Rotten Productions (Chaotian, Deiquisitor, Hyperdontia, Phrenelith, Undergang et j’en passe) bien qu’une édition cassette limitée à cinquante exemplaires et réservée au seul marché US est également parue sous les couleurs de Gurgling Gore. À l’occasion de cette sortie, le groupe a fait appel à l’artiste américain Nightmare Imagery (Coagulate, Phantasmagore, Rotted, Sanguisugabogg, Undeath...) pour la réalisation de cet artwork discutable mais fort à propos qui sent à plein nez la série B, le carton-pâte et les bouts de ficelles. Pour autant, ne vous laissez pas tromper par cette photographie et ces artifices sanguinolents qui transpirent en effet l’amateurisme et la quatorzième division puisque Seep, malgré ses atours mal dégrossis et son approche à la fois brute et rudimentaire à plus à offrir que ce que son artwork laisse supposer.
Pour autant
Hymns To The Gore n’est pas ce que l’on peut appeler un album qui transpire la grosse intelligence. Ce serait même plutôt tout l’inverse dans la mesure où celui-ci en appelle essentiellement à notre « cerveau reptilien ». Imaginez un petit peu un groupe comme Sanguisugabogg débarrassé de ses instants les plus vifs et les plus intenses et vous aurez une idée de ce à quoi vous attendre à l’écoute de ces huit compositions particulièrement lourdingues. Alors on trouve tout de même quelques accélérations bien senties qui permettent comme toujours d’apporter un peu de relief à l’ensemble à travers des séances de blasts sponsorisées par Téfal ("Morbidly Obese" à 0:56, "Addicted To Rancidity" à 1:56, "Pedophile Genitalia Removal" à 0:53, "Encased In Shit" à 2:18, les derniers instants de "Swimming In Sewage") ainsi que des séquences de tchouka-tchouka (les premières secondes de "Jigsaw Facefuck") mais pour l’essentiel, c’est en effet sur du mid-tempo bien gras et dégoulinant que Seep mène sa barque.
Aidé par une production particulièrement croustillante et dépouillée qui rappelle par certains aspects (notamment ce son de guitare bien rugueux) ce que l’on pouvait trouver sur la seconde démo de Malignant Altar, Vomitus va enchaîner les riffs parpaings particulièrement écrasants en prenant soin d’y amener par moment un petit peu de ce groove bovin dénué de finesse et de neurone. Alors oui, c’est vraiment très con mais aussi vraiment très bon. De fait, difficile alors de rester de marbre face à ce genre de séquences chaloupées comme celles proposées sur "Jigsaw Facefuck" à 0:48, "Addicted To Rancidity" à 2:17 ou bien encore sur les premiers riffs de "Gorging On The Gutpile", "Pedophile Genitalia Removal" ou "Encased In Shit" particulièrement teubés. On appréciera également le "soin" apporté par l’Américain en matière d’atmosphères dérangées et dérangeantes. Pour ce faire, Vomitus va user de nombreux samples bien souvent offerts en guise d’introduction comme c’est le cas sur "Morbidly Obese" (
"This program is extremely graphic and is intended to be so"), "Jigsaw Facefuck", "Gorging On The Gutpile", "Pedophile Genitalia Removal" mais également de sonorités (parfois très discrètes) évoquant évidemment le cinéma d’horreur des années 70 et 80 ("Addicted To Rancidity", "Horrific Fetal Mutation", "Gorging On The Gutpile" et "Swimming In Sewage"). Une formule qui rappel un petit peu celle utilisée par Fluids (en bien moins gênant tout de même) dont on retrouve d’ailleurs Brennen Westermeyer venu pousser quelques growls sur "Jigsaw Facefuck". A noter que ce n’est pas le seul invité puisque Daniel Bonofiglio (Fumes, Gutvoid) vient également contribuer aux solos de "Addicted To Rancidity" et "Encased In Shit".
Bref, vous l’aurez compris,
Hymns To The Gore est un album extrêmement stupide, que ce soit dans ses riffs, ses accélérations, ses parties groovy ou de manière plus générale dans ses constructions. Un disque hyper régressif qui effectivement en appel à nos plus bas instincts et ne nécessite pas beaucoup d’investissement pour être apprécier à sa juste valeur si ce n’est être dans le bon état d’esprit, celui d’un homme néandertalien qui se demande tout simplement sur quoi il va bien pouvoir taper aujourd’hui. Du coup, on repassera pour le prix Nobel mais on ne boudera pas notre plaisir de retrouver ce genre de Death / Doom déglingué à la fois baveux et dégoulinant et en même temps bien brutal quand il le faut.
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