Vastum - Inward To Gethsemane
Chronique
Vastum Inward To Gethsemane
Désormais habitué à revenir aux affaires tous les quatre ans VASTUM n’a également pas changé ses habitudes en matière de mouvements de personnel, vu que le groupe n’a jamais réussi à enchaîner deux albums de suite avec les mêmes membres... et encore une fois cela a été le cas sur ce cinquième opus qui a vu le départ du bassiste originel Luca Indrio, et son remplacement par Colin Tarvin qui a déjà officié dans nombre de formations différentes (MORTUOUS, ACEPHALIX, SOCIOCLAST...). Cependant ces incessants changements n’ont jamais eu d’impact sur la musique de l’entité qui s’est toujours maintenue à un haut niveau de qualité, et cela va être encore le cas ici tant son Death/Doom glauque et rampant va une nouvelle fois mettre à bonne distance la concurrence sans donner l’impression de véritablement forcer son talent. Car si au niveau de la technique comme de la construction le combo privilégie la simplicité et l’efficacité il a toujours réussi à accrocher immédiatement l’auditeur, de par sa grosse lourdeur glauquissime et ses passages rapides parfaits pour headbanguer où se mêlent une obscurité intégrale d’où aucune vie ne transparaît.
Et une fois encore le pari est réussi car même si ce « Inward To Gethsemane » ne va nullement dépareiller par rapport à ses prédécesseurs il va remporter facilement les suffrages, confirmant que la formation est à l’heure actuelle parmi ce qui se fait de mieux dans le genre. Car dès les premières notes de l’impeccable « In Bed With Death » on sait qu’on va être satisfait et qu’on va retrouver ce qui fait le charme de ses créateurs, vu qu’ils nous balancent facilement tout leur bagage rythmique en jouant sur l’alternance continue et régulière aux ambiances noires et suffocantes. Si aucune surprise n’apparaît ici force est de reconnaître que malgré ce sentiment de déjà-vu l’attractivité y est présente en permanence, et ça n’est pas l’humide et rampant « Priapic Chasms » qui va faire changer ce sentiment malgré la quasi-absence de vitesse. En effet c’est le versant Doomesque qui est ici mis à l’honneur sans qu’il y’ait de véritables accélérations vu que la bande préfère garder son train de sénateur (de façon peut être un peu trop présente d’ailleurs...) pour mieux écraser l’auditoire et donner la sensation que tout va exploser, sans que jamais cela n’arrive. Cohérent et accrocheur de bout en bout ce morceau est clairement un des plus lourd jamais écrit par les Californiens qui vont ensuite reprendre leurs bonnes habitudes de l’alternance et du grand-écart permanent, comme avec l’excellent et remuant « Stillborn Eternity » ou encore le redoutable « Vomitous » dont les passages en médium font particulièrement mal aux cervicales, et amènent de la densité à une plage implacable et massive qui a tout pour aguicher les curieux.
Cependant ce point va être encore plus poussé sur le monstrueux « Indwelling Archon » au dynamisme de dingue et au tempo hyper enlevé la majeure partie du temps qui va nous balancer l’intégralité des rythmes disponibles, en servant de parfait défouloir autant pour rentrer dans le tas que pour flinguer toute vaine tentative de résistance, vu qu’on est sans doute en présence d’une des meilleures compositions jamais faite par les Américains - et qui a déjà sans doute tout du classique en puissance. Si la formule reste éculée la puissance qui s’en dégage est sans égal et ce même quand ça ralentit la cadence pour être plus rampant et hypnotique, sans que l’accroche ne faiblisse autant que les frissons qui nous parcourent le corps en écoutant le résultat final. Tout cela prouve s’il y’avait besoin que malgré son manque criant de reconnaissance le quintet reste parmi ce qui se fait de mieux à l’heure actuelle de l’autre côté de l’Atlantique. D’ailleurs avec la longue conclusion intitulée « Corpus Fractum » va garder cette soif d’accroche et d’obscurité permanente, en y ajoutant ici quelques passages tribaux du plus bel effet ainsi que des relents occultes dissonants qui renforcent le malaise ambiant au milieu d’une rythmique qui ne cesse de varier, et tout ça fait ainsi office de choses parfaites pour terminer ce long-format qui se cale totalement dans la lignée des précédents. Si la prise de risques est quasi-nulle en revanche on remarque que l’écriture et l’exécution s’affinent un peu plus à chacune des sorties des Franciscanais qui s’améliorent avec les années, preuve de leur bonne santé et de celle du binôme historique Daniel Butler / Leila Abdul Rauf, et tout prouve que cela continuera dans le futur. Car ils semblent tous les deux être totalement maîtres de leur sujet en œuvrant de manière authentique et sincère dans une vision pure et résolument rétro du style, qui a tout pour combler le plus grand-nombre. Ceux qui aimaient les anciens enregistrements aimeront donc sans souci ce nouveau cru, quant aux autres il serait temps pour eux qu’ils s’y penchent attentivement ainsi que sur les autres... tant ils sont sûrs de trouver leur bonheur auditif durant trente-huit minutes qui fileront à toute allure sans qu’on voit le temps passer.
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