Dehuman Reign - Descending Upon The Oblivious
Chronique
Dehuman Reign Descending Upon The Oblivious
Alors que la scène Death allemande a retrouvé des couleurs ces dernières années via toute une pelletée de nouvelles formations décidées à en découdre et à la qualité impeccable (CHAPEL OF DISEASE, WOUND, SLAUGHTERDAY, CARNAL TOMB, WEAK ASIDE pour ne citer qu'eux), on ne peut pas dire que le combo Berlinois ait beaucoup fait parler de lui, malgré presque dix ans d’ancienneté et des sorties de très bon goût. Car après le très prometteur Ep « Destructive Intent » (2013) le tout aussi réussi « Ascending From Below » trois ans plus tard confirmait tout le bien que l’on pensait du groupe, même si tout cela est passé beaucoup trop inaperçu. Depuis quatre années se sont écoulées et celui-ci s’est montré particulièrement discret, à tel point qu’on finissait par se demander s’il était encore actif, mais heureusement après cette longue attente on est ravi de voir que la réponse est positive et que le résultat en valait la peine. Pratiquant toujours un Metal de la mort typiquement local qui rappelle par moments les meilleurs disques de ses compatriotes d’OBSCENITY la bande reprend les choses où elle en était resté auparavant, avec toujours ce style frontal et direct sans outrances techniques ni compos allongées à l'extrême. Car oscillant la plupart du temps aux alentours des quatre minutes celles-ci ont pour avantage de ne pas traîner en longueur, tout en proposant suffisamment de variété pour ne pas donner la sensation de se répéter comme cela va être flagrant dès le départ avec le redoutable « Perish Or Subdue », qui va donner le ton général de cette livraison.
Entre blasts énervés, rythmique enlevée et passages plus lents et massifs les gars nous balancent la purée de façon très classique mais parfaitement exécutée, n'hésitant pas à alterner régulièrement au niveau de tempo afin de densifier sa musique très propre, où ressortent des solos impeccables et tout à fait en raccord. Ces derniers d'ailleurs vont être nombreux et amener un soupçon de mélodie agréable sans dénaturer avec le reste, d'ailleurs après cette ouverture sur les chapeaux de roue et excellente le constat est le même sur « Kill To Live », au riffing visiblement inspiré par MALEVOLENT CREATION. On retrouve en effet ici quelques éléments de Phil Fasciana et ses sbires au niveau des guitares comme de la batterie, notamment sur les mid-tempo plus prononcés et propices au headbanging contagieux, pour un équilibre parfait entre lourdeur et violence, avec toujours cette sobriété ainsi que cette sensation de relative simplicité d'écriture. Cependant les mecs bien que restant dans leur ligne directrice ne vont pas hésiter à s'en éloigner légèrement afin de créer un son plus opaque et obscur, à l'instar de « Serenade To The Blood Moon » particulièrement rampant et oppressant où la vitesse est mise un peu plus sur le côté au profit d'une noirceur accentuée par cet écrasement massif, qui va atteindre son summum sur le tentaculaire « Eternity's Embrace ». Jouant sur les deux tableaux par un grand écart imposant où l'obscurité ressort renforcée au milieu de ces vagues explosives, cela créé de fait un sentiment de malaise et d'oppression qui détonne et fait plaisir à entendre, vu c'est totalement raccord au milieu du reste des compos. Car entre l'homogène et remuant « Caputo » qui donne envie de taper du pied de façon instinctive, « Project G.E.C.U. » aux accents mélodiques renforcés et qui passent sans coup férir, ou encore « Self Induced Mass Extinction » qui mise plus sur les ralentis, l'ensemble montre une vraie cohérence où l'attention de l'auditeur ne diminue jamais.
Il aurait été dommageable que celle-ci se perde en chemin à cause d'une linéarité malvenue, notamment du fait de jouer à fond quasiment en permanence ou encore d'allonger inutilement les morceaux, chose qui n'est jamais le cas ici vu que les plans différents se succèdent les uns après les autres. Du coup même si les teutons ne prennent aucun risque et que ça reste très balisé il n'y a rien à reprocher à se second chapitre plus abouti que son pourtant réussi prédécesseur, qui plaira sans problème aux fans de Death les plus exigeants. Une dose de son national et une autre venant d'outre-Atlantique tel est le contenu de cette livraison sans fausses notes qui passera comme une lettre à la poste à défaut de marquer l'année de son empreinte (mais qui confirme une fois de plus le renouveau du Metal de la mort outre-Rhin). Montrant (de nouveau) s'il le fallait qu'il n'y a besoin d'en faire des tonnes pour être efficace, la chose est ici appliquée à la lettre par ses vieux briscards locaux qui cherchent juste à se faire plaisir et à faire bouger leur auditoire, ce à quoi ils parviennent très facilement et avec goût, ce qui est toujours ça de pris.
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