Avant de m’intéresser à
Scapulimancy, premier album des Canadiens d’Hedonist paru en août dernier chez Southern Lord Records, permettez-moi au préalable un petit retour en arrière afin d’aborder en votre compagnie leur toute première sortie, une démonstration de 2021 intitulée
Sepulchral Lacerations sortie tout d’abord en autoproduction avant d’être récupérée par pas moins de huit labels différents.
Originaire de Victoria en Colombie Britannique, Hedonist voit le jour en 2020 sous l’impulsion d’un trio autour duquel s’est greffé depuis 2022 un deuxième guitariste en la personne d’Anatol Anton. Parmi ces quelques musiciens on trouve notamment des membres et ex-membres de Bootlicker, Crosshairs, Glutted Swarm, Storm Of Sedition et Iskra. Si vous êtes un peu au fait de ces quelques formations, vous n’êtes probablement pas sans savoir qu’une certaine dimension politique accompagne leurs discours. Un esprit Punk contestataire qui chez Hedonist se traduit par des paroles quelque peu absconses (
"Terror of empty mirrors. Captivated thralldom. Spectated ocular worlds. Eviscerated vision") dont on peut tout de même tirer une thématique antimilitaire assez évidente.
Paru en juillet 2021 sur Bandcamp uniquement,
Sepulchral Lacerations va entre 2022 et 2025 être édité aux formats CD, cassette et vinyle par tout un tas de labels fort sympathiques allant de Behind The Mountain à Fucking Kill Records en passant par Neon Taste, Dawnbreed Records, Witchhammer Productions, World Eater Records, Darkroom Records et The Final Return Records. De quoi donc contenter à peu près tout le monde même si j’imagine qu’il y en aura toujours un ou une pour trouver à redire.
Quoi qu’il en soit, les chiffres eux ne mentent pas. Composé de six titres pour une durée de près de vingt minutes, ces derniers suggèrent qu’Hedonist n’est pas vraiment du genre à étirer son propos outre-mesure. Une intuition confirmée par des durées contenues oscillant entre deux et quatre minutes par titre. Pour ce qui est du genre pratiqué par nos trois Canadiens (en tout cas à l’époque de cette première démonstration), ces derniers versent dans la pratique d’un Death Metal largement influencé par celui des Anglais de Bolt Thrower. Un lien de parenté on ne peut plus évident (outre le fait que la basse (mais aussi le chant) soit tenue ici par une femme), notamment à l’écoute de ces mélodies belliqueuses et désabusées dispensées sur "Intrepid Repulsion" à 0:06, 0:45, "Bottomless Sun" à 0:24 et 2:17, "Cephalic Rot" à 1:12 et 2:57, "Parodic War" à 0:15 et 2:09 ou "Fatidic Dread (Thanatophobic Ritual)" à 2:07 qui effectivement devraient rappeler à tous les connaisseurs la belle époque de ces incontournables que sont
The IVth Crusade,
For Victory ou
Mercenary. Ces harmonies « va-t-en guerre » ne sont cependant pas seules responsables de cette affiliation faite ici avec le groupe de Coventry. En effet, l’intérêt porté par les Canadiens pour les séquences mid-tempos écrasantes et chaloupées ne peut pas être décemment ignoré dans ce parallèle que je tente de démontrer depuis quelques lignes maintenant. Une appétence pour les passages en mode char d’assaut un peu lourd mais tellement ravageur ("Intrepid Repulsion" à 0:58, "Bottomless Sun" à 0:12, "Lunar Bathysphere" à 1:46, l’excellent "Cephalic Rot" à compter de 0:59...) qui, associés à ces fameuses mélodies, me rendent la chose particulièrement sympathique malgré un mimétisme peut-être parfois un poil trop évident.
Ceci étant dit, Hedonist n’est pas à considérer comme une simple copie de Bolt Thrower puisque le groupe a su insuffler à sa formule quelques twists bien sentis afin de se détacher au moins en partie de cette influence parfois un petit peu lourde à porter dans la mesure où la comparaison n’est que rarement à l’avantage de celui qui s’inspire de l’autre. Si vous jetez une oreille attentive à
Sepulchral Lacerations et aux quelques titres qui composent cette première démo, vous vous rendrez compte assez vite qu’il n’est pas rare que le groupe corse sérieusement le ton à grands coups de blasts punitifs des plus sympathiques ("Intrepid Repulsion" à 1:23 et 2:14, "Bottomless Sun" à 2:07, "Fatidic Dread (Thanatophobic Ritual)" à 0:23). De l’autre côté du spectre on va aussi trouver quelques séquences au groove particulièrement délicieux à l’image de ces passages entendus sur "Bottomless Sun" à 1:41, "Lunar Bathysphere" à 0:21, 0:54 et 1:20 ou "Parodic War" à 0:14.
Bref, vous l’aurez d’ores et déjà compris, rien de bien sorcier dans cette formule que nous proposent ici les Canadiens d’Hedonist. Mais croyez-moi, tout cela mis bout à bout fait tout de même de
Sepulchral Lacerations une chouette petite démo qui à défaut de révolutionner quoi que ce soit fait de ces dix-neuf minutes un moment particulièrement agréable pour quiconque goûte au Death Metal belliqueux de Bolt Thrower. De fait, si l'évocation du groupe de Coventry vous donne d’emblée la chair de poule alors vous savez ce qu’il vous reste à faire.
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