Firespawn - The Reprobate
Chronique
Firespawn The Reprobate
Après un
« Shadow Realms » assez réussi dans l’ensemble (quoiqu’un peu inégal) le supergroupe formé de vieux briscards de la scène Suédoise est déjà de retour à peine plus d’un an et demi après ce premier méfait, avec la même équipe et un style qui oscille toujours entre Metal légèrement moderne et Swedeath classique sur la forme et le fond. Si cet album souffrait de quelques moments moins intéressants (ainsi que de la sensation d’avoir été un peu écrit à la va-vite), il n’en est heureusement rien avec ce successeur qui se révèle bien plus homogène, rentre-dedans et harmonieux. A la fois plus pêchu et accrocheur, il montre que le quintet a trouvé la bonne formule et sa vitesse de croisière, grâce à une plus grande variété offerte aux compositions, une durée de chacune d’entre elles faisant le grand écart et plus de variations au niveau du rythme général. Car bien que privilégiant la vitesse celui-ci ne se contente pas de la maintenir en permanence, il arrive aussi à la ralentir et à mélanger tout cela ensemble pour obtenir un rendu imparable comme on s’en aperçoit dès le démarrage.
En effet le titre d’ouverture « Serpent Of The Ocean » ne laisse pas le temps de douter, car après quelques courtes notes en guise d’introduction c’est une avalanche de blast qui déboule dans les oreilles, avant ensuite de laisser place à des parties ultra-rapides et à des passages plus mid-tempo suite à l’arrivée du chant de L.G. Petrov (toujours aussi impressionnant malgré les années qui passent) qui permet à l’ensemble de gagner encore en puissance et noirceur. Mélangeant les différents rythmes avec une facilité déconcertante (tout en n’oubliant pas du solo de qualité) le combo réussit parfaitement son entrée en matière avec cet excellent moment qui permet de s’apercevoir de toute sa palette technique et de ses influences. Cela va être le cas par la suite à plusieurs reprises, tout d’abord avec le remuant et énergique « Full Of Hate » qui en à peine plus de trois minutes montre un grand savoir-faire, à l’instar du morceau-titre qui laisse place à un tapis de double massif (et dont le début n’est pas sans rappeler le mythique « Where The Slime Live » de MORBID ANGEL) et à un gros duel de solos pour conclure, ou encore avec « Nightwalkers » qui clôture les débats en mélangeant habilement passages écrasants et blasts furibards. Au milieu de cet ensemble les gars vont aussi à l’essentiel, tout d’abord avec le surpuissant « Blood Eagle » qui ne débande quasiment pas tout du long (et où Matte Modin retrouve la vitesse de ses années DARK FUNERAL), avant les deux pépites de ce disque « Damnatio Ad Bestias » et « Generals Creed ». La première démarre après une série de roulements pour déployer ensuite toute sa panoplie de jeu, tout en laissant plus de place à la mélodie qui ne fait pas tâche du tout et s’intègre parfaitement, et durant cinq minutes on alterne avec beaucoup de lourdeur et des parties rapides hyper-efficaces. Quant à la seconde c’est le grand écart qui est pratiqué avec plusieurs solos dantesques menés sur un tempo tambour battant et un soupçon d’harmonies plus posées ici et là entre les déferlantes de brutalité extrême totalement jouissives.
Pour mieux prendre le contre-pied du reste et éviter la lassitude « The Whitechapel Murderer » se révèle totalement adaptée, car ici on reste sur un rythme particulièrement Heavy, mais sans oublier de quoi donner envie de bouger la tête tant les riffs sont vraiment bien foutus et donnent un léger rendu épique pas désagréable, où les parties rapides sont absentes mais qui n’affectent en rien sa puissance. « A Patient Wolf » montre quant à lui que même sans blasts furieux la musique des Suédois ne perd en rien de son énergie et de sa radicalité, puisqu’ici on navigue à vue et à pleine vitesse, tout en ajoutant des variations et cassures au niveau du frappeur qui décidemment se lâche comme il ne l’avait pas fait depuis longtemps. Surpassant totalement son prédécesseur, cette galette ne comporte finalement qu’une seule faute de goût, le monolithique et répétitif « Death By Impalement » qui fait un peu office de bouche-trou en plein milieu de l’écoute, et qui se montre moins inspiré que le reste et un peu trop long.
Mais cela est finalement bien peu tant l’ensemble est d’une réussite incontestable pour un résultat sans temps mort, qui bien que regroupant pas mal d’éléments déjà entendus précédemment réussit à pousser les musiciens plus loin dans leurs retranchements, tout en mettant un peu de nouveauté dans un océan de classicisme assumé et parfaitement exécuté. Avec en prime une production un peu plus brute où la basse se fait entendre fréquemment, et des solos plus nombreux et plus élaborés, cette nouvelle livraison de ces vétérans est une vraie et agréable surprise. Elle montre en tout cas qu’ils n’ont pas encore dit leur dernier mot, et que le vieux Death Suédois se porte aujourd’hui encore très bien et c’est tant mieux !
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