Interment, un groupe de death obscur pour certains, pour d'autres, encore des maîtres boudés du « true swedish death » qui n'auront jamais réussis à percer (trois démos seulement au compteur). Pourtant 15 ans après leur formation, les Suédois se reforment avec le line-up original et se remettent à répéter. Leur bassiste quittera l'aventure peu de temps après pour être remplacé par Mattias Norrman (Katatonia). La bande produira un split (
Conjuration of the Sepulchral) en 2007 au côté des Américains de Funebrarum (chroniqué par notre bourrinos Keyser) puis verra le départ de Mattias (à l'emploi du temps trop chargé) au profit de leur comparse de Centinex et Demonical, Martin Schulman. Interment finira par signer en 2008 chez la nouvelle référence death suédoise Pulverised Records. Pris par Demonical, le quatuor entrera au Erebus Odora de Peter Bjärgö (Crypt Of Kerberos) en janvier 2010 pour enfin (22 ans !) enregistrer leur premier album
Into the Crypts of Blasphemy.
On pourrait douter de l'intérêt de Johan Jansson à reformer son premier amour, déjà tête pensante des atomisateurs Demonical. Sauf qu'Interment ne joue pas exactement dans le même registre. D'un côté un death bulldozer lorgnant entre brutalité moderne et bases old school, de l'autre du pur death metal suédois old school de l'époque dans la veine des « revival » Tormented ou Death Breath. Musique donc des plus primitives influencée par les géniteurs du genre (Carnage, Nihilist, Autopsy et consorts) et production cradingue sans artifice au rendez-vous, Interment reprend ce qu'il avait laissé inachevé en 1994. Aucun doute à avoir sur l'authenticité de l'offrande,
Into the Crypts of Blasphemy sent bon la sueur, la crasse, le cendrier froid et le fond de Scotch. 36 minutes de headbang défouloir aux nombreux clins d'œil « nineties » (le titre Dismemberien « Dreaming In Dead ») qui ne feront qu'une bouchée de l'adepte. Un réel plaisir d'ailleurs de pouvoir réécouter le batteur de Centinex (ah ce
Hellbrigade…), groove entraînant épaulé d'un basse vrombissante jouissive. Comme pour Demonical, en plus du son tronçonneuse on retrouvera quelques riffs accrocheurs rappelant Dismember (groupe de chevet de Johan) ponctués de quelques leads « evil » pas vilains (« Night Of The Undead »).
Peu de choses à raconter à vrai dire sur ce
Into the Crypts of Blasphemy lorsque l'on se répète une énième fois dans cette vague du « old school ». C'est bien dommage. Il est clair que la musique d'Interment suffira amplement pour réaliser cet objectif de « cassage de nuque » (« Torn From The Grave », « Dreaming In Dead », le break de « Stench Of Flesh » ou encore la furieuse « The Pestilence ») mais après tant d'attente, nous étions en droit de recevoir un album un poil plus « osé ». Ou pas me diront les « die-hard fans ». Question de goût me direz-vous mais il manque tout de même ce lot de hits ou de passages à vous transcender la galette. L'efficacité est bien palpable mais les compositions manque de cette once de charme et peinent la moitié de l'album écoulée. Du coup quelques passages tendent à légèrement essouffler l'opus (même défaut que Demonical).
Interment lance la marche death suédoise de Pulverised Records pour cette année 2010 (Desultory, Crypt Of Kerberos et Crucifyre vont suivre). Certes avec une formation en 1988, ce premier album
Into the Crypts of Blasphemy ne fait que le strict nécessaire dans son genre et on aurait apprécié une galette plus mémorable pour un tel retour. Pas de réelles surprises ni de trop gros hits à se mettre sous la dent, mais cela reste toujours un plaisir de pouvoir réentendre du death metal primaire de qualité.
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