Malgré une activité particulièrement chargée (deux splits en l’espace de quelques mois seulement), j’ai choisi de ne pas m’attarder sur les dernières sorties d’Interment (tout simplement parce que je n’en ai pas encore fait l’acquisition), ceci afin de me soulager, du moins en partie, d’une liste de réservations "oldies" un peu trop fournie à mon goût.
Aussi, revenons si vous le voulez bien en 2007 avec la sortie de
Conjuration Of The Sepulchral, un split particulièrement attendu par les plus initiés puisqu’il marquait à l’époque le grand retour des Suédois après treize longues années d’absence. Pour les accompagner dans ce comeback inespéré, les Américains de Funebrarum qui, quant à eux, n’avait pas donné signe de vie depuis 2003. Une collaboration auréolée d’emblée par une certaine aura qui, sept ans après, ne s’est encore jamais démentie.
Pour marquer ce retour fracassant aux affaires, les deux groupes ont fait appel aux services du célèbre illustrateur Français, Chris Moyen. Fidèle à ce coup de crayon qui a accompagné quelques sorties majeures de la scène Death/Black underground depuis la fin des années 80, le bonhomme se fend une fois de plus d’un artwork particulièrement réussi. Un coup d’œil à ce cimetière grouillant et crépusculaire suffit à saisir ce soupçon d’atmosphère nauséabonde qui embaume insidieusement nos narines.
Les premiers à ouvrir le feu sont les Américains de Funebrarum. Evidement, avec sept ans de retard, la pertinence de certains titres semblent tout de suite moins évident. Alors inédit à l’époque, le titre "Grave Reaper" a depuis été repris sur le fort recommandable
The Sleep Of Morbid Dreams. En plus de ce morceau qui aujourd’hui n’a plus rien d’inédit, on retrouve une très courte introduction d’à peine vingt secondes, une version ré-enregistrée du titre "Kingdom Of Suffering Souls" figurant initialement sur la démo
Triumphant Ascent de 1999 ainsi que deux reprises, la première des Finlandais d’Abhorrence, la seconde des Suédois de Grave.
Mais reprenons depuis le début avec pour commencer cette fameuse introduction absolument inutile qu’il aurait probablement mieux valu intégrer au titre suivant plutôt que de la faire figurer au tracklisting. Toutefois, c’est bien là le seul reproche que je pourrais adresser à Funebrarum tant le reste est absolument irréprochable. Le ré-enregistrement de "Kingdom Of Suffering Souls" lui offre ainsi un coup de fouet supplémentaire grâce à une production plus équilibrée. Bien que composé en 1999, on y trouve déjà tous les ingrédients qui font de Funebrarum un grand groupe. Alors que le chant de Daryl Kahan est déjà particulièrement profond, il est ici doublé (sur la première partie) pour un effet absolument abyssal. On y trouve ces parties mid tempo particulièrement écrasantes auxquelles viennent se confronter de franches accélérations plutôt généreuses en blasts. A l’exercice des reprises, Funebrarum s’en tire haut la main en proposant deux versions en apparence fidèles aux originales mais que le groupe réussi néanmoins à s’approprier en y appliquant sa formule (toujours cette alternance rythmique et ces growls tout à fait monstrueux). Que les Américains reprennent ici l’un des premiers groupes de Death Metal finlandais et une des quatre légendes du OSDM suédois n’est probablement pas le fruit du hasard. Un hommage évident et vibrant que l’on continue de saluer encore aujourd’hui. La partie Funebrarum se termine sur "Grave Reaper", ce titre que l’on retrouvera donc en 2009 sur le deuxième album des Américains. Une conclusion tout à fait redoutable, alliant puissance de feu, lourdeur maladive et atmosphère blasphématoire.
Changement de décors avec le retour aux affaires des Suédois d’Interment. On laisse ici de côté toute notion de lourdeur au profit d’un Death Metal résolument old school. Et si la production n’est pas aussi rugueuse que sur leurs sorties à venir, les Suédois continuent toutefois de faire honneur à la fameuse Boss HM-2. Le duo Johan Jansson/John Forsberg tronçonne ainsi à qui mieux mieux sur une succession de riffs, de leads ou de soli toujours très simples et donc fatalement imparables (le début de "Infernal Damnation" ou bien ses soli à 2:08 à 2:56, l’intro de "Black Hollow Black" à se taper la tête contre les murs, son premier solo à 2:17 ou encore le suivant à 3:43). Soutenu par une section rythmique menée pied au plancher (du d-beat en veux-tu, en voilà, du tchouka-tchouka à ne plus savoir qu’en faire...), Interment fonce ainsi tête baissée dans une représentation particulièrement primaire de ce qu’est le Death Metal ("A Descent Hell" en est probablement le meilleur exemple). Les titres s’enchaînent sans aucun temps mort, le groupe ne ralentissant la cadence qu’à de très rares exceptions (le break plein de groove de "Infernal Damnation" à 1:52, l’introduction plutôt mesurée de "Breeding Spawn", cette longue et convaincante conclusion qu’est la bien nommée "Outro - The Soul Collector"), pour une orgie de Swedeath sans grande surprise mais alors terriblement efficace.
Souvent inégaux qualitativement parlant ou bien composés de titres pas toujours très passionnant, le split n’est pas un format ayant toujours très bonne presse. Le constat est cependant tout autre ici puisque
Conjuration Of The Sepulchral marque (ou plutôt marquait) le retour de deux groupes n’ayant pas/plus donné signe de vie depuis plusieurs années. Un retour en grande pompe puisqu’on y trouve pas moins de dix titres pour un peu moins de quarante minutes. De quoi contenter les plus voraces. Pour le reste, je pense avoir été suffisamment clair. Ignorants, vous n’avez donc plus d’excuses.
Par Sosthène
Par Keyser
Par Keyser
Par Lestat
Par Lestat
Par Sosthène
Par Sosthène
Par MoM
Par Jean-Clint
Par Sosthène
Par AxGxB
Par Deathrash
Par Sikoo
Par Jean-Clint
Par Troll Traya
Par alexwilson
Par Sosthène