Sequestrum, le retour.
Moins d’un an après la sortie de sa première démo intitulée
The Epitome Of Putridity, le groupe danois poursuit son petit bout de chemin avec la parution cette fois-ci d’un premier EP baptisé
Pickled Preservation. Une offrande qui pourrait en apparence sembler généreuse avec pas moins de six nouveaux titres ainsi qu’une reprise des Américains d’Impetigo en guise de conclusion mais dont la durée demeure toujours aussi mesurée puisque l’ensemble est une fois de plus bouclé en un petit quart d’heure seulement. Cela n’empêchera pas les amateurs de ce genre de saloperies de prendre leur pied puisque là encore David Buch Mikkelsen et ses associés leur ont réservé de quoi se régaler.
Une fine équipe qui pour l’occasion a pris cette fois-ci les chemins des Mayhem Studios afin d’enregistrer ces quelques titres toujours aussi ragoûtants. Une production plus granuleuse et étouffée qui d’une certaine manière tranche quelque peu avec celle choisie par les Danois sur
The Epitome Of Putridity (qui pourtant était déjà tout sauf propre) mais qui néanmoins reste dans le ton de cette thématique dégoulinante entretenue par Sequestrum depuis ses débuts en 2021. Notons également ce nouvel artwork une fois encore très appétissant même si à titre personnel je lui préfère largement celui de la première démo du groupe.
Bref, qu’en est-il de ces nouvelles compositions ? Eh bien c’était à prévoir mais ces dernières n’offrent que très peu de nouveautés à se mettre sous la dent. On va donc naturellement retrouver ce Death Metal putride et baveux (ainsi que ces samples humides de toilettes qui débordent et dégoulinent) qui fait le charme des Danois. Un Death Metal aux accointances Goregrind toujours aussi évidentes grâce notamment à ces ambiances putrides et baveuses qui dominent tout au long de ces quinze minutes, à ces vocalises particulièrement épaisses et gutturales partagées une fois de plus entre chaque musicien et bien entendu à ces quelques accélérations pour le moins efficaces et entrainantes.
Cette formule, toujours aussi rudimentaire et archaïque, ne fera évidemment jamais l’unanimité et cela pour tout un tas de raisons à commencer par ce manque flagrant et total d’originalité, par cet aspect primitif particulièrement prégnant ou bien encore par cette nature un brin répétitive et forcément limitée. Le fait est cependant que les quatre garçons derrière Sequestrum connaissent leur sujet et savent y faire pour rendre leur mélange aussi redoutable que convaincant. Ainsi, de l’excellent "Giblet Excreter" qui entame les hostilités de manière modérée mais en déroulant un groove ô combien séduisant à des titres comme "Preserved To Last" et "Necromucouphagia" bien plus énervés en passant par "Guts" et ses trois secondes qui résonnent comme un hommage à Napalm Death et à son fameux "You Suffer", "Consigned To Humus" et "Human Broth" qui oscillent tous les deux entre groove dansant et accélérations plus soutenues sans oublier bien évidemment la relecture de ce classique qu’est "Dis-Organ-Ized", on ne peut pas dire que les Danois soient a côté de la plaque. Bien au contraire, on à beau voir les ficelles et constater l’évidence de certaines influences, force est une fois de plus de constater qu’il n’y a encore rien à jeter ici.
Pour autant, si la formule reste effectivement identique à celle utilisée par le groupe sur
The Epitome Of Putridity, on peut tout de même percevoir l’arrivée de sonorités nouvelles et pour le moins inattendues. En effet, si on m’avait dit que j’entendrai du Stoner / Doom chez Sequestrum, je ne l’aurai pas cru et j’aurais même probablement ris au nez de mon interlocuteur. Des incursions qui sont à entendre sur "Preserved To Last" à partir de 1:29 ainsi que sur "Human Broth" à partir de 2:03 avec notamment l’utilisation d’une "cow bell" et qui, aussi étranges et incongrues qu’elles puissent paraitre, fonctionnement finalement plutôt bien. Alors évidemment, il ne faudrait pas qu’elles deviennent prédominantes et finissent par s’imposer avec le temps mais dans le cadre de séquences courtes et non-systématiques comme c’est le cas ici sur
Pickled Preservation, on peut dire que la chose est plutôt plaisante à entendre (en plus de contribuer à une certaine fraîcheur dans un genre bien souvent hermétique à ce genre de nouveautés).
Pour ce deuxième round, Sequestrum se contente donc de reprendre naturellement les choses là où il les avait laissé moins d’un an auparavant en apportant néanmoins quelques twists auxquels on ne s’attendait pas forcément. Ce n’est pas avec ces derniers que les Danois révolutionneront les choses ni ne donneront envie à ceux qui n’avait déjà pas accroché à
The Epitome Of Putridity de retenter l’expérience mais peu importe puisque comme évoqué un petit peu plus haut, cela permet d’apporter un soupçon de nouveauté et de spontanéité à une formule viciée et peu encline au changement.
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