Sequestrum - The Epitome Of Putridity
Chronique
Sequestrum The Epitome Of Putridity (Démo)
David Buch Mikkelsen n’en ayant vraisemblablement jamais assez (Undergang, Phrenelith, Ulcerot, Wormridden, Extremely Rotten Productions...), celui-ci s’est embarqué depuis 2021 dans un nouveau projet du nom de Sequestrum. Bien entendu, ce dernier n’est pas seul et est accompagné pour l’occasion par quelques gaillards issus eux aussi de cette désormais prolifique et vigoureuse scène danoise. Outre un certain Frederik Kabukiman Laursen (batterie) qui selon Metal Archives ne semble pas justifier d’une quelconque expérience préalable, on retrouve surtout Søren Willatzen (guitare) et Andreas Nordgreen (basse) tous les deux actifs chez les excellents Chaotian dont il faudrait quand même que je vous parle un de ces quatre.
Fort de ce line-up tout ce qu’il y a de plus solide, Sequestrum fait officiellement ses premiers pas en mars 2022 avec la sortie de cette première démo intitulée The Epitome Of Putridity. Comme on n’est jamais mieux servi que par soit même, c’est évidemment sur Extremely Rotten Productions que parait cette dernière avec néanmoins le soutien du label Noxious Ruin pour une édition cassette destinée au seul marché américain. Connaissant l’appétit de monsieur Torturdød pour tout ce qui est abats et tripailles ainsi que tout ce qui suinte et qui dégouline, on ne s’étonnera pas de cet artwork pour le moins explicite qui orne cette première démo. Une photographie bien cradingue habilement rehaussée par ce logo particulièrement cool signé évidemment des mains de David Buch Mikkelsen lui-même.
Avec ce nouveau projet, les Danois vont sans trop de surprise demeurer en terres Death Metal. Cependant Sequestrum est l’occasion pour cette joyeuse bande d’explorer de nouveaux horizons, notamment en insufflant des sonorités Grindcore / Goregrind à une formule plutôt dépouillée et rudimentaire. En effet, la musique de Sequestrum ne brille ni ne convainc par son originalité, sa complexité ou par le niveau technique de ses musiciens mais plutôt par la nature particulièrement bovine et régressive de ses compositions ainsi que par ses atmosphères épaisses et résolument cradringues dans lesquelles celles-ci trempent bien volontiers. Il faut dire qu’avec tous ces samples de fond de cuvettes qui dégoulinent et ces gargouillis peu appétissants, on à vraiment l’impression de mettre les pieds dans un cloaque immonde lorsque l’on se lance dans l’écoute de The Epitome Of Putridity.
Du haut de ses quinze minutes, cette première démo va ainsi se concentrer sur l’essentiel grâce à des titres relativement courts qui ne dépassent jamais les trois minutes. Une certaine immédiateté qui colle bien à cette nature relativement archaïque caractérisant effectivement le Death Metal des Danois. Aussi, aux riffs à trois notes tantôt dégoulinants de groove tantôt plus légers pour ne pas dire étonnamment dansants (le premier riff de "Symposion At The Crematorium", "Involucrum Osteomyelitis" à 0:57 et 1:29, les premières secondes de "Tache Noire", "Pearls On Offal" à 2:00) se mêlent des accélérations dynamiques plus ou moins rapides (on oscille ici entre le semi-blast tranquille et des passages forcément un poil plus soutenu) ainsi que quelques séquences davantage plombées apportant lourdeur, variété et groove à une recette méritant comme souvent d’être rehaussée pour ne pas sembler trop limitée.
Bref, rien de bien nouveau sous le timide soleil danois mais comme toujours cela n’a pas beaucoup d’importance. Ce que l’on retiendra surtout c’est ce côté bancal et foutraque, parfois presque amateur, mis en lumière par cette batterie faussement timide et sa production volontairement naturelle, presque rachitique ou bien encore ces quelques leads chaotiques qui vous agressent l’oreille comme sur "Symposion At The Crematorium" à 1:59, "Tache Noire" à 2:11 ou bien encore "Pearls On Offal" à 2:10. Ce sont ces ambiances épaisses et moites qui sentent la cave humide et les chiottes minées par une armée de Mexicains après la ration de haricots rouges, C’est ce chant ultra-guttural (en tout cas plus que chez Undergang ou Phrenelith) tout droit sorti de l’œsophage glaireux et âpre d’un David Torturdød encore une fois en pleine forme même s'il est tout de même épaulé ici par ses petits camarades de jeu. C’est ce groove dégueulasse et putride qui anime à chaque seconde ou presque de cette première démo...
Fidèle à son amour pour ce Death Metal baveux et cradingue grâce auquel il s’est taillé depuis plus d’une dizaine d’années une solide réputation, David Buch Mikkelsen continue son petit bonhomme de chemin avec cette fois-ci une nouvelle entité à défendre. Sans trop de surprise, celle-ci n’entend pas bouleverser quoi que ce soit et est surtout l’occasion pour le principal intéressé de s’acoquiner avec de nouvelles têtes et proposer au passage quelque chose de sensiblement différent tout en continuant de naviguer dans les mêmes eaux troubles et viciées sur lesquelles il a l’habitude d’évoluer. En attendant, cette première démo, même si parfois bancale et archaïque, possède ce qu’il faut d’atouts pour plaire. Une première sortie efficace et sans prétention qui à le mérite d’offrir à ses auditeurs une autre vision du Death Metal bien souvent délaissée au profits d’autres variations bien plus plébiscitées.
| AxGxB 29 Août 2023 - 569 lectures |
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