Un split, c’est souvent l’occasion de découvrir de nouvelles formations bien underground. Ainsi en sera-t-il avec cette collaboration entre
THECODONTION et
CEREMENTED, deux obscures engeances adeptes du
death metal à tendance
doom. Notons qu’aucun des deux protagonistes n’a de guitariste en ses rangs, tout le boulot est assuré par les basses. Bien sûr, ce n’est plus une chose si surprenante aujourd’hui, notamment dans les mouvances un peu
post ou
hardcore mais, dans le
death, c’est déjà plus inhabituel… Moi, ça m’intrigue fortement !
Du côté de l’artwork, c’est signé par un certain
Skaðvaldur qui a composé pour l’occasion une fresque dense, voire assez peu lisible mais qui rend étonnamment bien, d’autant qu’elle est en totale adéquation avec le contenu musical : un truc qui respire peu.
C’est
THECODONTION qui ouvre le disque avec trois titres, dont une reprise de
Franco Battiato, un auteur-compositeur-interprète italien mais j’y reviendrai plus tard. Un mot peut-être sur le logo ? L’avez-vous en tête ce mème où un mec en crée un bien illisible avec les filaments blancs d’une mandarine ? On croirait qu’il s’est inspiré des Italiens pour le faire ! Il est hyper stylé hein, là n’est pas le sujet… Mais la musique, sinon, elle est comment ? Eh bien j’avoue ressentir un certain décalage entre ce que je pensais entendre (un truc obscur, baveux à l’image du logo donc) et ce que « Trilobite », le morceau d’ouverture, propose. A vrai dire, cela m’évoque un mélange de
PAN.THY.MONIUM, des premiers
PHLEBOTOMIZED, avec une touche de
CULTUS SANGUINE en ce qui concerne les aspects horrifiques de certains claviers… Une tambouille somme toute très particulière donc, également déclinée sur « Hallucigenia », deux titres qui me permettent de confirmer deux choses : d’une, que
THECODONTION est une formation atypique et que je serai bien inspiré d’aller découvrir leur premier (et seul à ce jour) album, «
Supercontinent », paru en 2020. De deux, que la reprise « La torre » me pousse comme je le craignais à m’arracher le casque des oreilles. Je n’en dis pas plus afin de ne pas rebuter ceux qui seraient susceptibles d’apprécier mais la variété italienne, ce n’est définitivement pas pour bibi.
CEREMENTED, c’est l’Amérique. Depuis 2016 que le groupe est actif, deux démos et deux splits sont parus. Nous sommes donc face à un une formation encore jeune, même si les musiciens ont chacun leur petit passif. Musicalement, c’est en revanche beaucoup moins léger, bien que toujours dans un registre
doom death. La voix est plus grave, les ambiances plus sinistres… C’est tout aussi peu technique que les Italiens mais ici, on oublie totalement les atmosphères et les mélodies : il y a deux basses, elles sont là pour planter un son très
sludge (évidemment), la voix est une chasse d’eau bouchée par un étron géant, le batteur martèle comme il peut sur des tempos parfois très approximatifs (« Timeworn Furtherance »), si j’osais je parlerais presque d’une version
death metal d’
EYEHATEGOD, impression plutôt encourageante si tant est qu’un LP soit amené à paraître.
In fine, il est sympathique ce split. D’un côté, j’ai découvert un combo plutôt original (
THECODONTION) qui a su me donner envie d’explorer son passé. De l’autre, j’ai pu écouter une nouvelle pousse (
CEREMENTED) pour laquelle j’espère assister à son avenir. Le contrat est donc rempli, merci
I, Voidhanger Records !
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