"Death Metal, Play Loud", voilà ce que l’on peut lire sur l’un des deux autocollants apposés à l’une des faces de ce 7". Une indication péremptoire et particulièrement claire sur ce qui vous attend et ce qu’il convient de faire à l’écoute de cette nouvelle sortie des Suédois de Bastard Priest.
Quatre ans après un
Vengeance... Of The Damned particulièrement jouissif, le duo vient donc se rappeler à nos bons souvenirs avec la parution encore toute fraîche de
Doomed To Decay, un EP deux titres paru sur le label suédois D-takt & Råpunk Records (Languid, Martyrdöd, Mob 47, Totalt Jävla Mörker, Warvictims...). Pour l’occasion, le groupe et le label ont fait les choses proprement en proposant effectivement deux éditions distinctes : une première limitée à cent exemplaires avec à la clef un vinyle coloré (vert), une pochette recto/verso supplémentaire reprenant l’illustration originale rehaussée pour l’occasion par quelques touches de couleurs (vertes, évidemment) ainsi qu’un insert et deux/trois autocollants à mettre comme moi sur votre gourde histoire de défendre vos couleurs à la salle de sport. Une autre moins précieuse (un simple vinyle noir tiré à davantage d’exemplaires) proposée malgré tout avec les mêmes artefacts (à l’exception néanmoins de cette pochette supplémentaire).
Comme précisé un petit peu plus haut,
Doomed To Decay n’offre que deux nouveaux morceaux à se caler sous la dent pour un total de seulement six minutes et vingt-deux secondes. Autant vous dire qu’il est donc inutile de chercher à se rasseoir après avoir lancé la lecture de ce 7" et encore moins après avoir changé de face... Mais peu importe la durée de ces retrouvailles puisque l’idée même de se faire bousculer une fois de plus par Bastard Priest et son Death Metal poussiéreux a toujours suffi à me coller un sourire béat au milieu de la figure.
Très peu intéressés à l’idée d’apporter ne serait-ce qu’un petit coup de frais à leur formule, Matt Mendoza et Inventor vont naturellement se contenter de reprendre les choses là où ils les avaient laissées en 2020 après l’excellent
Vengeance... Of The Damned. C’est donc sans surprise aucune que le duo renoue avec ce Death Metal rétrograde et primitif qui est le sien. Une relecture toujours aussi fidèle et surtout toujours aussi efficace de ces groupes qui ont fait la gloire et la renommée de la scène scandinave dès la fin des années 80 (Nihilist, Carnage, Entombed et Dismember en tête).
Servis par une production parfaitement balancée entre modernité (puissance, équilibre, lisibilité) et profond respect des traditions (du grain, de l’abrasivité et une approche plutôt naturelle), "Doomed To Decay" et "Faceless Death" concentrent en l’espace de six minutes tout ce que l’on est en droit d’attendre d’une sortie de ce genre. De ces riffs Punk passés à la moulinette Death Metal en passant par ces accélérations en mode toupa-toupa qui puent tout autant la 8°6, le cuir clouté et le chien mouillé à cette voix d’outre-tombe soulignée par ces "bluaaargh", "arrrgh" et autres onomatopées agonisantes sans oublier non plus ces quelques solos certes mélodiques mais tout de même un brin foutraques ou bien encore ces ralentissements et autres breaks à se taper la tête contre les murs, tout y est et cela pour le plus grand plaisir des amateurs de Death Metal à l’ancienne. Une formule vue et entendue un nombre incalculable de fois mais que Bastard Priest maitrise à la perfection et qui d’ailleurs à l’écoute de ces deux nouveaux continue de lui réussir. Bien entendu, si vous êtes d’ardents partisans du "c’était mieux avant", il y a peu de chance pour que vous succombiez aux charmes rances de ces deux Suédois qui n’ont effectivement rien inventé et se contentent même de reprendre à leur compte une formule peaufinée par d’autres il y a près de quarante ans. Si vous êtes par contre du genre coulant avec la notion d’originalité et de personnalité et que seule prime l’efficacité du moment, poser vos oreilles sur la musique surannée de Bastard Priest ne serait à mon avis pas une mauvaise idée.
Alors oui, deux titres pour seulement six minutes c’est tout de même un petit peu court après tout de même quatre ans d’absence mais la bonne nouvelle est que le duo est donc toujours en vie et surtout encore très en forme. Reste maintenant à espérer que Matt Mendoza et Inventor seront en mesure de revenir nous voir sans trop tarder avec cette fois-ci un nouvel album à la clef. Mais si ce n’est pas le cas alors on ne leur en voudra pas non plus tant qu’ils continueront à nous régaler de ce genre de bourre-pifs effectivement plutôt convenus mais alors terriblement jouissifs. Bref, pour ne pas changer, c’est encore un grand OUI.
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