Mutilated By Zombies - Scenes From The Afterlife
Chronique
Mutilated By Zombies Scenes From The Afterlife
Après un
« Scripts Of Anguish » qui lui a permis de sortir un peu de l’anonymat où il évolue depuis ses débuts en 2008, le trio de l’Iowa aura mis cinq ans et demi avant de lui donner un successeur... une durée interminable où pourtant rien n’a changé en interne, aussi bien de la part des membres que du côté de son label indéfectible. Si du coup on avait totalement fini par oublier le combo et son Death Metal sombre et technique, on sera en revanche satisfait de le retrouver en grand forme avec une musique certes totalement balisée et sans surprises, mais qui sonne typiquement américaine avec les qualités et défauts que cela implique. Car si on est bien loin des ténors nationaux et qu’on évolue dans la deuxième division du genre, en revanche il faut saluer le boulot fait ici qui est professionnel jusqu’à l’ultime seconde, tout cela faisant ainsi de ce quatrième album sans doute le plus dense et homogène de la carrière de ses créateurs.
En effet sans être transcendantes ni ratées les trois précédentes livraisons avaient parfois tendance à un peu s’épuiser sur la durée tout en étant légèrement inégales du côté de l’écriture, ici rien de tout cela vu que notamment tout y est expédié en à peine trente-et-une minutes confortables et équilibrées, bien qu’on ait régulièrement la sensation d’écouter la même chose plus ou moins en boucle. Si au départ on va avoir du mal à être vraiment captivé par « Headcount Rising » qui part un peu dans tous les sens vu que rythmiquement ça ne cesse de jouer sur les cassures, ralentissements et accélérations permanentes... ça va quand même être efficace et surtout montrer que les mecs ne font pas que tabasser et bourriner en permanence. Un choix totalement assumé de leur part qui leur permet ainsi d’offrir une base plus opaque et sombre telle qu’on va l’entendre dès la plage suivante intitulée « Reciprocal Horror », où la lenteur va être mise en avant via des riffs et patterns typiquement influencés par INCANTATION, pour un rendu réussi à l’oreille qui confirme que c’est dans cette voie-là que la formation est la plus redoutable. D’ailleurs « Molten » qui arrive juste après ne va faire que confirmer ce sentiment, et ce malgré une variété plus conséquente (où quelques plans mid-tempo imparables font leur apparition) mais où le rendu fait mouche instantanément grâce à un dynamisme constant, et l’envie de headbanguer communicative. C’est d’ailleurs cet entrain et ce groove qui font véritablement l’attrait de ce disque, vu que malgré le côté prévisible et parfois linéaire (comme « Decontamination » pas mauvais en soi mais qui semble parfois interminable) l’envie d’en découdre fait largement oublier ce petit défaut parfois rédhibitoire.
Car une fois passé ce court moment de léger décrochage « Gutsplit » va remettre les pendules à l’heure avec ces accents tribaux et ces variations à foison portées par une véritable force de frappe, tant la fluidité est impeccable et où les passages massifs et pachydermiques mêlés aux brutales accélérations font mal aux cervicales, et se révèlent parfaits pour guerroyer dans la fosse tout comme chez soi, tant ça sert de bon gros défouloir sans prétention. Montrant ce qu’il y’a de mieux chez l’entité cette composition fait le lien avec celles qui vont suivre et en premier lieu avec l’impeccable et équilibrée « Eternal Hour », où la technicité montre encore d'un cran sans pour autant être dégoulinante et inécoutable… car ça reste quand même assez direct et sans excès. Si l’on passera outre l’inutile et court interlude (« Reincarnate ») en revanche on appréciera également le dense et direct « Severely Severed » où toute la palette de jeu est mise sur un pied d’égalité, avant que la conclusion intitulée « Behold The Demigod » ne vienne clôturer les débats de façon rampante et oppressante, vu que nulle trace d’excès de rapidité ne se fait entendre trop longtemps ici afin de privilégier un certain alourdissement, où l’auditeur continue d’être pris à la gorge dans cet océan tourmenté et tempétueux où aucune trace de lumière ou d’accalmie ne semble vouloir arriver avant l’ultime seconde de ce long-format.
Du coup malgré le fait qu’on aura vraiment du mal à faire émerger une plage de cet maelstrom dégoulinant et suintant d’opacité on ne fera pas la fine bouche devant cette réalisation qui procurera de belles sensations, même si pour ses auteurs il faudra clairement élever leur niveau pour espérer se démarquer de la concurrence et obtenir une promotion à l’échelon supérieur. S’il faudra parfois s’armer de ténacité pour se farcir l’ensemble d’une seule traite on ne fera pas de caprices tant c’est toujours agréable d’avoir une œuvre sincère et bas du front, où la production râpeuse fait plaisir à entendre sans que les musiciens ne tombent dans la branlette de manche. Parfaits en première partie des têtes d’affiches ceux-ci ont des arguments et le niveau pour chauffer les foules et leur faire passer un bon moment, ce qui n’est déjà pas mal même si ce « Scenes From The Afterlife » sera oublié illico dès qu’il sera terminé et qu’on ira rapidement réécouter d’autres enregistrements bien plus marquants et identifiables.
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