Nul besoin de vous présenter ici le groupe dont il est question dans la chronique et c’est bien pratique pour une fois. Non, je vais plutôt vous parler d’un temps, que les moins de vingt ans, ne peuvent pas connaitre. Un temps ou le Death balbutiait, encore mal séparé de son frère Thrash, comme deux siamois dont l’opération serait incomplète.
Nous sommes en 1984, et un groupe de San Francisco formé à peine un an auparavant, cherche à outrepasser les standards établis par ses compatriotes, des p’tits djeunz eux aussi, et qui ne réussiront pas trop mal sous les blazes de Metallica, Slayer, Obituary pour ne pas les citer, ou encore Slaughter coté canadien.
Cette année-là, Possessed donc, formé par messieurs Mike Torrao (à la guitare lead, qui ne restera que très birèvement) et Mike Sus (batterie) recrutent Brian Montana à la guitare rythmique (après le suicide à 17 ans seulement de leur premier six-cordistes) ainsi que le célèbre Jeff Becerra – transfuge de l’éphémère « Blizzard » - au poste de bassiste-chanteur (ou chanteur-bassiste, c’est vous qui voyez). Voilà pour l’Histoire et le début de la légende. Les plus curieux d’entre vous sauront bien évidemment où creuser pour en apprendre plus.
Sachez seulement que les choses démarreront sérieusement avec la publication, cette même année de la légendaire démo « Death Metal », constituée de seulement 3 titres (avec un bonus sur l'édition ici présente)…Trois titres qui changeront le cours des évènements et contribueront, aux côtés d’autres pionniers à répandre la bonne nouvelle des voix gutturales, des guitares accordées plus bas que le slip d’un fan de gangsta-rap et aux visuels faisant la part belle aux amicales chrétiennes et assos pro-végans.
Merci à Floga Records d’avoir exhumé et rassemblé, non seulement cette démo légendaire, mais également une répétition de la même année, montrant un peu l’envers du décor (un peu comme l’avait d’ailleurs fait Slaughter dont je parle plus haut, sur « Fuck Of Death » où l’on retrouvait, tataaaaaaaa sonnez hautbois !!!, Chuck Schuldiner, anciennement « Evil » Chuck, de qui vous savez…). Le monde est p’tit, nan ?
Et d’autant plus tordu que Mantas, fondé par ce regretté Chuck, n’était que la première incarnation de Death…qui sortit la même année la démo « Death By Metal ». Ça va, vous suivez toujours ?
Mais, ne nous égarons point, et revenons à nos moutons après cette petite précision.
Outre le physique avantageux de l’objet (z’avez cru qu’on parlait de moi, hein !), quelques bonnes trouvailles sont à souligner, comme le fait d’avoir enregistré sur les DEUX côtés de la cassette. La faible durée des enregistrements ne permettant pas de remplir l’intégralité des supports, pas besoin de rembobiner pour s’en remettre une tranchouillette : suffit de mettre la face B. Pratique.
Chaque enregistrement k7 est également présenté sous format vinyle, accompagné d’un fanzine typé d’époque (comprendre en noir et blanc), d’une quarantaine de pages ; le tout charme l’œil, bien que le format soit plus encombrant que, mettons, la box sortie précédemment chez Floga Records itou, et reprenant les deux premiers albums ainsi que l’ep « The Eyes Of Horror ».
Enfin, cette box, du fait des enregistrements proposés, notamment le live capturé le 11/03/1987 au Fender’s Ballromm de Long Beach, permet de faire le lien entre le seul live « officiel » disponible jusqu’alors, à savoir « Agony In Paradise » sorti jadis chez les Polonais d’Agonia Records (concert du 26/01/87 dans l’Ohio) et le « Beast Of The Apocalypse – MegaFan Edition », avec fourreau et p’tit poster qui va bien, archives d’un concert donné la veille au Blondie’s de Detroit. Les shows de l’époque se veulent en totale adéquation avec le style primaire, voire primal, du groupe à cette époque. Rajoutez les termes « bestial », « cru », et tout ce champ lexical digne d’un thanatopracteur et vous verrez de quoi je parle.
Quoiqu’un peu chère malgré l’ensemble des documents proposés et sa qualité - et encore les prix varient énormément selon les exemplaires encore en circulation -, voici donc, avec les objets précités, un bien bel hommage et un panorama complet de ce qu’était Possessed dans une de ses premières incarnations, avant son premier split donc, et surtout ! à quelques encablures de publier le cultissime
« Seven Churches ».
Alors, peu importe le prix, voici une tranche de vie, une tranche de mort, une tranche de death. Une tranche d’Histoire.
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