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Possessed - Revelations Of Oblivion

Chronique

Possessed Revelations Of Oblivion
La vie est souvent cruelle et compliquée, ça n’est pas le mythique Jeff Becerra qui dira le contraire tant elle a été difficile pour lui que ce soit au sein de son groupe comme dans sa vie privée. Car considéré au même titre que MASTER comme un précurseur de la scène extrême américaine, POSSESSED a connu certes des hauts mais aussi beaucoup de bas si bien que ce troisième album est déjà un miracle en soi. Il faut dire qu’après la doublette « Seven Churches »/« Beyond The Gates » tout a fini par se désagréger en interne, ce qui a provoqué un arrêt des activités peu de temps après, avant un bref retour entre 1990 et 1993, puis de disparaître de nouveau des radars pendant quatorze longues années. Revenu avec une toute nouvelle formation (qui a depuis encore évoluée) le chanteur historique devenu entre-temps paraplégique (et qui est passé par un stade alcoolique et dépressif avancé) a enchaîné les concerts un peu partout sur la planète histoire de se refaire la main. Cela aura encore retardé ce passage en studio inespéré afin de mettre en boîte ce nouveau long-format, qui aura mis vingt-trois ans à voir le jour. Si l’on ne peut que saluer la persévérance de son dernier membre d’origine qui ne se contente pas de vivre uniquement sur l’héritage de son glorieux passé, il faut cependant reconnaître qu’à l’instar de MASSACRE en 2014 (avec le pantouflard et longuet « Back From Beyond ») cette interminable attente quoi que sympathique et agréable n’arrive pas à la cheville de ses aînés.

Car à l’instar de la dernière livraison du binôme Kam Lee/Rick Rozz il y’a à boire et à manger, au programme du réussi comme du passe-partout et du franchement ennuyeux, ce qui va faire passer l’auditeur par tous les états. Mais en outre ce qui va surtout poser problème c’est la longueur excessive de cet opus qui s’étale à n’en plus finir, et dure pas loin d’une heure ce qui est nettement trop. En effet la plupart des compos vont tourner majoritairement autour des cinq minutes et souffrir ainsi d’une redondance et répétition des idées, qui vont trop rapidement intervenir malgré la meilleure volonté de la bande. Pourtant cela avait bien commencé vu qu’après une courte introduction (où se mélangent les cloches et une ambiance symphonique horrifique), voici que déboule l’excellent « No More Room In Hell » qui va tabasser pratiquement en continu, et montrer ainsi une énergie folle et l’envie d’en découdre. Sans prendre de risques on est en présence d’un pur morceau de Thrash à l’ancienne, ponctué d’un court moment de ralentissement et de parties leads ultra-efficaces (qui vont être une constante par la suite) où les guitaristes se font plaisir, mais dès la plage suivante les premières défaillances vont apparaître au grand jour. Bien que possédant une rythmique enlevée intéressante « Dominion » va faiblir dès que ses géniteurs lèvent le pied et décident de ralentir l’allure, tant on ressent ici une accroche plus laborieuse et une inspiration qui se perd un peu en tournant dans le vide. Cela est identique sur l’intéressant « Damned » dont les parties plus lourdes plombent un entrain jusqu’ici sympathique à défaut d’être grandiose. Si les mecs arrivent à composer des riffs et passages puissants et remuants quand ils sont joués à fond, dès que le tempo baisse de façon significative cela est une toute autre histoire, tout comme les extensions qui n'en finissent pas et ennuient prodigieusement l’ensemble.

Ce constat s’applique également sur le varié et entrainant « Demon » qui finit pourtant par s’émousser vu qu’on a l’impression qu’il ne va jamais se terminer, s’étant sans doute inspiré des dernières sorties à rallonge d’EXODUS. « Shadowcult » bien qu’étant plus direct et radical souffre lui-aussi de cette volonté d’étirer les plans au maximum alors que là-encore les choses partaient de la meilleure des manières, tout comme sur l’intéressant « Omen » mais qui met beaucoup trop de temps à démarrer (à cause d’une introduction dont on ne voit pas le bout). Avec « Ritual » et « The Word » c’est ici l’écriture qui fait défaut, tant on a déjà entendu ce genre de plans par le passé mais en plus intéressant, ce qui fait qu’après un court instant d’accroche on finit par lâcher l’affaire et écouter cela d’une oreille distraite (vu que ces compos font vraiment office de remplissage). Mais heureusement le vétéran Daniel Gonzalez (qui a composé la majorité de cette galette) montre qu’il arrive à faire encore de très bonnes choses, preuve en est le redoutable et homogène « Abandoned » où lui et ses acolytes retrouvent de l’attrait par un aspect plus frontal et ramassé que l’on aurait aimé entendre plus fréquemment. Et avec l’étonnant « Graven » qui termine les débats on est en présence d’une mélodie plus affirmée via un côté Heavy-Hard pas dégueu du tout, qui trouve facilement sa place, tout en faisant regretter du coup qu’une grosse partie de ce « Revelations Of Oblivion » donne la sensation (justifiée ou non) d’avoir été joué un peu trop en pilotage automatique (il suffit d’entendre les nombreux riffs semblables et plans de batterie similaires pour s’en rendre compte).

Sans être un loupé général on ne peut qu’être malgré tout déçu tant le pedigree des membres présents est des plus intéressants, mais ceux-ci donnent régulièrement la sensation de ne pas franchement se fouler (tout comme le dessinateur Zbigniew Bielak pour sa pochette immonde, qui est un clin-d’œil à la version censurée des fameuses sept églises). D’ailleurs même s’il y’a des idées et passages bien foutus il faut avouer que cela manque de hits et de futurs classiques, vu que même les meilleurs titres n’ont pas la folie pour tenir la distance dans le futur. Si tout n’est pas à jeter c’est néanmoins trop juste pour résister aux assauts du temps vu le côté banal et général qui en ressort, et confirme une fois encore que les retours après des absences relativement conséquentes sont souvent loin d’être au niveau espéré, et finissent immanquablement par se faire rapidement oublier. Bref il aurait été sans doute mieux pour son créateur de continuer à faire vivre son glorieux passé plutôt que de vouloir se renouveler et se moderniser avec ce répertoire plus actuel, mais qui contrairement à l’ancien ne passera hélas jamais à la postérité.

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9 COMMENTAIRE(S)

johnlemzs citer
johnlemzs
09/01/2020 09:11
écouter ça au bureau c'est parfait! si vous en avez ras le bol d'angele et clara luciani... merci les collègues absents
InnerDam citer
InnerDam
10/06/2019 19:20
Le problème de cet album est surtout d'être sorti bien trop tard. Plus de 33 ans après, la tâche etait bien trop rude, surtout avec le statut culte de leur 1er album. Ce groupe avait posé les bases pour tout ce qui allait venir. Ils ne pouvaient que se vautrer, même si l'album est pas mal en soit. Sauf que pleins de groupes sont passés par là l'effet de surprise n'est plus là.
A l'inverse d'un Nocturnus qui lui nous signe un album de maître.
Funky Globe citer
Funky Globe
10/06/2019 18:36
Je le trouve pas mal du tout cet album. Oui la prod est hyper générique et à mon sens dessert l'opus.
C'est un peu comme le son du swedeath, j'en peux plus et je passe sûrement à côté de bon nombre d'albums de qualité.
Mais à part ça, les riffs sont bons, les morceaux bien foutus. Certes c'est déjà entendu mais la sauce prend pour ma part.
MoM citer
MoM
10/06/2019 18:34
note: 6/10
Oh mais que critiques-tu là ? :o
Astraldeath citer
Astraldeath
10/06/2019 17:40
note: 7.5/10
MoM a écrit : "comme si l'enfer était devenu "tout public mais était resté l'enfer pour autant". "
Je crois que t'as ciblé là le point crucial : pour certains ça ira, pour d'autres, non Sourire


Et encore hein au moins l'enfer il fait pas un warm-up à 60e...
MoM citer
MoM
10/06/2019 16:35
note: 6/10
"comme si l'enfer était devenu "tout public mais était resté l'enfer pour autant". "
Je crois que t'as ciblé là le point crucial : pour certains ça ira, pour d'autres, non Sourire
Astraldeath citer
Astraldeath
10/06/2019 16:06
note: 7.5/10
Héhé, au risque de passer encore une fois pour le rabat-joie de service, je ne partage pas vraiment ton avis, même si j'aime la façon dont tu l'as étayé.

Le seul point sur lequel nous nous accordons, c'est qu'il est trop long et qu'on peine à le terminer.

Mais autrement, j'ai trouvé le moindre riff très efficace, tout ça est composé de morceaux qui tabassent comme il faut, bref, ce pourquoi on aime Possessed quoi. D'ailleurs, je ne parle pas en tant que fan, je n'ai que très moyennement aimé les deux premiers albums (ironique hein?).

En lisant les avis négatifs à droite à gauche, j'ai l'impression de ressentir un "c'était mieux avant"... sauf que, pas vraiment. Le contenu est strictement identique, juste la production d'autrefois était atroce et je peinais à comprendre ce qu'il s'y passait (certains apprécieront mais pas moi). Ici elle est lisse, certes, mais étouffante et lourde, comme si l'enfer était devenu "tout public mais était resté l'enfer pour autant".

Faire la même chose en boucle n'est pas forcément synonyme de mauvaise qualité, même si c'est souvent un exercice très risqué. Sinon, ben la moitié des groupes de thrash que j'écoute me feraient chier!
Keyser citer
Keyser
10/06/2019 08:37
note: 6/10
D'accord avec la chronique. Du thrash/death simple et efficace mais rien ne ressort, aucun riff vraiment mémorable et c'est bien trop long. Becerra tient encore la route et quelques solos sont pas mal mais on aurait très bien pu faire sans cet album générique.
MoM citer
MoM
10/06/2019 07:25
note: 6/10
"tout comme le dessinateur Zbigniew Bielak pour sa pochette immonde, qui est un clin-d’œil à la version censurée des fameuses sept églises"
Que veux-tu dire par là ? :o

Sinon, eh bien on est d'accord hein, ça tourne en rond et t'as des plans déjà entendus mille fois ailleurs, mais en plus inspiré et en moins "remplissage".
Dommage, car c'est un disque que j'aurais voulu aimer rien pour que l'histoire du groupe et son leader incroyable.

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Possessed
Death/Thrash
2019 - Nuclear Blast Records
notes
Chroniqueur : 6.5/10
Lecteurs : (5)  6.9/10
Webzines : (7)  7.69/10

plus d'infos sur
Possessed
Possessed
Death/Thrash - 1983 - Etats-Unis
  

tracklist
01.   Chant Of Oblivion
02.   No More Room In Hell
03.   Dominion
04.   Damned
05.   Demon
06.   Abandoned
07.   Shadowcult
08.   Omen
09.   Ritual
10.   The Word
11.   Graven
12.   Temple Of Samael

Durée : 54 minutes

line up
parution
10 Mai 2019

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