Formé à Stockholm en 2001 par Matt Mendoza et Inventor, Bastard Priest semble avoir eu beaucoup de mal à prendre son envol. En effet, ce n'est que plusieurs années plus tard que le duo sortira enfin sa première démo intitulée
Merciless Insane Death. Une gestation qui aura duré sept longues années pour seulement cinq morceaux dont une reprise de Bombanfall, vieux groupe de punk/hardcore suédois du milieu des années 80. Puis, sans trop savoir pourquoi, les choses se sont rapidement accélérées. Bastard Priest est contacté par le label Pulverised et sort dans la foulée son premier album, l'excellent
Under The Hammer Of Destruction qui reprend d'ailleurs l'intégralité de leur unique démo. Bastard Priest sort alors de son anonymat et commence à faire parler de lui au sein de l'underground parmi tous les maniaques adeptes du Swedish Death Metal à l'ancienne. Un an plus tard, nos deux suédois sont de retour avec
Ghouls Of The Endless Night, un album que je ne m'attendais pas à voir débarquer si tôt et qui contre toutes attentes, n'a pas réussi à me faire hérisser le poil... Au moins au début.
Et oui, alors que je m'attendais à une claque aussi immédiate que celle infligée par
Under The Hammer Of Destruction, j'avoue être resté sur ma faim sans trop savoir ce qui clochait vraiment. Et puis après deux ou trois écoutes j'ai finalement réussi à mettre le doigt sur ce qui m'ennuyait, le chant. Bien que le groupe n'ait subit aucun changement de line-up, il semble que Matt Mendoza ait décidé de revoir sa copie et ainsi changer sa façon de chanter. Attention, on ne parle pas ici d'un changement radical mais suffisamment significatif pour que cela soit quand même précisé. Alors que sur
Under The Hammer Of Destruction les lignes de chants étaient finalement assez similaires à celles qu'on peut retrouver chez Nihilist ou Entombed (avant
Wolverines Blues), elles deviennent sur
Ghouls Of The Endless Night un peu plus personnelles, la faute à un changement d'intonation qui surprend plus qu'il ne déçoit. Car à bien y réfléchir, je ne trouve pas le chant de Matt Mendoza moins bon ou moins efficace, juste différent de celui auquel j'étais habitué. D'ailleurs il contribue pour beaucoup à l'aura nauséabonde qui plane au-dessus de ce nouvel album. C'est une fois compris ceci que j'ai alors pu commencer à apprécier cet album de Bastard Priest.
Hormis cette histoire de chant qui m'a donc un peu perturbé, il n'y a pas de grosses surprises à signaler sur ce
Ghouls Of The Endless Night. Bastard Priest reprend ici la même formule qui a fait bonne presse sur
Under The Hammer Of Destruction en proposant un death metal old school de chez old school qui puise une grosse partie de ses racines dans le punk/crust Suédois et Anglais du milieu des années 80. Le groupe cite volontiers Anti Cimex, Discharge ou Death Strike comme principales influences et je trouve qu’elles apparaissent encore plus clairement que sur l'album précédent. Un titre comme "Fucking Slaughter", même s'il représente tout ce qu'a été le death metal à une certaine époque, reste solidement ancré dans une tradition punk/hardcore 80's. Que ce soit ce riff en guise d'introduction, ce son de guitare dénué de toute lourdeur propre au metal ou encore ces patterns de batterie tout droit sorti d'un album de crust d-beat, aucun ne me fait mentir.
Mais ne vous y trompez pas,
Ghouls Of The Endless Night est bel et bien un album de death metal. L'ambiance poussiéreuse façon Contes de la Crypte appuyé par une quantité de riffs morbides et de leads puants (celui de "Enter Eternal Nightmare" est tout simplement excellent) assurent à Bastard Priest une certaine efficacité qu'on peut difficilement mettre en défaut. Car si le riffing est effectivement plutôt classique, il n'en est pas moins intense. "Pestilent Force", "Ghouls Of The Endless Night", "Enter Eternal Nightmare", "Sacrilegious Ground", "Enormous Thunder Of The End", autant de titres qui regorgent de riffs à se damner. Mais l'autre force de Bastard Priest sont assurément ces nombreux soli rock'n'roll qui rappellent beaucoup ceux de Death Breath ou des premiers Entombed. Et quand je dis nombreux, je serais presque en dessous de la réalité. Il y en a quasiment sur chaque morceau, au début, au milieu, à la fin... Bref, partout. Souvent très courts, ils contribuent pas mal à l'atmosphère générale de cet album qui sent les années 80 à plein nez.
Cette atmosphère 80's est aussi très marquée par une production volontairement datée. Une batterie mise en avant, des guitares plus en retrait, un chant bardé de réverb, un son de guitare ni complètement metal ni complètement punk/hardcore, une production générale assez cradingue au point qu'on se demande si on n'est pas en train d'écouter la version LP (les grésillements sur "Last Scream" sont assez bluffant à ce niveau là!). Bref, autant d'éléments voulus qui nous transportent 25 ans en arrière.
Passé ce petit désagrément avec le changement de voix de Matt Mendoza, je dois reconnaitre que
Ghouls Of The Endless Night est plutôt un bon album dans son genre. Néanmoins, je ne peux pas m'empêcher d'éprouver une légère déception face à l'excellent
Under The Hammer Of Destruction qui était peut-être plus efficace sur la longueur. Il n'empêche que Bastard Priest reste un groupe prometteur dont l'énergie brute de la scène punk mêlé à l'intensité et la puissance du death metal Suédois à tout pour accrocher les amateurs du genre et/ou les plus nostalgiques d'une époque aujourd'hui révolue et qui laisse derrière elle le tape trading au profit d'albums virtuels (/facepalm).
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