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Corrupter - Gloria In Profundis
Chronique
Corrupter Gloria In Profundis
Visiblement Jérôme Blandino et Max Lobier s’entendent à merveille tant ceux-ci multiplient les projets en commun, car si on les connait pour avoir bossé ensemble dans 400 THE CAT et surtout MORGUE ils ont mis à profit toute leur expérience pour se lancer depuis 2021 dans CORRUPTER, qui après un premier opus absolument délicieux revient aujourd’hui avec un second chapitre tout aussi redoutable de A à Z. Officiant ici dans un Death Metal rugueux et putride qui sent l’humidité comme l’obscurité par tous les bouts, le binôme livre ici une petite demi-heure ultra-efficace portée par des titres assez courts à l’écriture simple au rendu immédiatement accrocheur et sans aucune faiblesse majeure. Amateurs de brutalité exacerbée comme de technique impressionnante passez votre chemin, vu qu’ici les deux compères privilégient une approche brute et directe où l’on est happé de suite par cette ambiance de caveau cradingue que l’on a envie de rejoindre de par cette ambiance addictive dès les premiers instants.
Exécuté sans temps mort ni fioritures inutiles le duo nous emmène dès les premières notes de « Eurachist » dans son univers balisé, qui lorgne autant vers MORBID ANGEL et MALIGNANT ALTAR que CORPSESSED et LIE IN RUINS en misant sur une réverb’ omniprésente et des accents Black du côté des riffs. Si l’on ajoute à cela du gros tabassage en règle et des passages rampants pachydermiques on obtient ainsi une ossature avec deux visions très différentes mais qui s’agglomèrent totalement, afin de créer une profondeur abyssale d’où rien ne ressort de ce trou noir béant et apocalyptique. Misant majoritairement sur la lenteur et le bridage incandescent l’entité va conserver son homogénéité du début à la fin de ce disque, qui même s’il va parfois donner la sensation de repiquer les mêmes plans ici et là ne va jamais faiblir grâce notamment à une durée idéale pour chacun des huit morceaux et une attractivité qui reste permanente. La preuve encore avec l’impeccable « Beating Heart Cadaver » qui joue sur tous les tableaux en dévoilant également quelques relents martiaux du plus bel effet entre le grand-écart intense et pénétrant, tout ça avant « Permanent Storage Down Below » qui lorgne vers le Doom le plus bridé et sert de transition parfaite avec le rudimentaire et intense « Heading For Afterlife » où l’équilibre est roi. Et une fois cela terminé la seconde moitié de cet album va être du même acabit entre l’étouffant « Chasm Of Atonement » qui mise sur les nombreuses cassures rythmiques, ou encore le très nordique et glacial « Gloria In Profundis » où ça blaste autant que ça ralentit... où l’on s’aperçoit que tout continue sur de bonnes bases pour notre plus grand plaisir.
D’ailleurs difficile aussi de reprocher quoi que ce soit à « In The Maze Of Malebolge » qui nous gratifie d’une guitare plaintive à l’arrière émergeant du chaos ambiant et qui montre ainsi un certain espoir au milieu de ce déluge de mort et d’obscurité intégrale, même s’il reste très discret. Il faut dire qu’avec la conclusion qui arrive dans la foulée (« Awakened From Beyond ») c’est de nouveau la guerre qui est mise à l’honneur rien que par ses samples de sirènes annonçant un bombardement imminent, tout le monde part aux abris avant qu’une rythmique Doom à fond et permanente ne vienne annihiler les dernières salves de résistance. C’est étouffant, suffocant et on a presque l’impression de ressentir l’odeur des gaz et du brûlé où le diesel d’une colonne de tanks en action flotte dans l’air, finissant ainsi une galette sans fautes de goût et qui file à vive allure malgré un tempo joué majoritairement au ralenti. Autant dire qu’après tout cela le désespoir est de mise et l’on en redemande, car cette impression persistante de profondeur à l’opacité extrême (renforcée par un growl caverneux à filer la chair de poule) a tout pour plaire au plus grand nombre, et même s’il manque encore un truc pour se placer en haut de la mêlée hexagonale CORRUPTER a quand même de sacrés arguments à démontrer. Nul doute donc que ce second volet des Sudistes a tout pour être bien placé dans les bilans de fin d’année tant il est impeccable et sans aucune faiblesse rédhibitoire, s’écoutant aussi bien en dilettante que de manière attentive mais toujours avec ce climat proche de l’orage comme de l’automne qui plaira donc aux amateurs de bonnes choses dégoulinantes... et ils sont nombreux.
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