Obscenity - Summoning The Circle
Chronique
Obscenity Summoning The Circle
Depuis quasiment trois décennies la formation de Basse-Saxe revient faire parler d’elle à périodes plus ou moins régulières, afin de présenter du nouveau son mais aussi ses nouveaux musiciens. Car depuis ses débuts l’inusable guitariste Hendrik Bruns (et dernier membre présent sans discontinuer depuis 1989) en a vu défiler un sacré paquet à ses côtés, et ce dixième opus ne déroge pas à la règle vu que le bassiste David Speckmann (BURIAL VAULT) et le chanteur Manuel Siewert (ex DECEMBER FLOWER) signent chacun leur premier enregistrement au sein de cette entité. Du coup entre ces mouvements réguliers, les changements incessants de label et une discographie assez inégale où le très bon (« Human Barbecue » - 1998) côtoie le plus moyen (« Intense » - 2000), il n’est donc pas étonnant que celle-ci soit encore aujourd’hui considérée comme un éternel second couteau au sein d’une scène Death allemande hyper prolifique et concurrentielle. Avec tout ça on ne peut qu’être admiratif de la persévérance de son fondateur, qui à l’instar en France d’un Alain Clément (NO RETURN) s’accroche bec et ongles à sa machine pour continuer à la maintenir en vie, malgré tous les coups durs subis.
Heureusement d’ailleurs que la motivation est toujours là car une fois encore le quintet va alterner entre l’agréable et le plus quelconque, d’ailleurs cette nouvelle livraison va hélas démarrer plutôt moyennement tant « Used And Abused » n’est pas vraiment dynamique. La faute à un schéma très prévisible et trop vite répétitif qui use et abuse de parties lourdes peu inspirées, et de passages énervés très basiques et sans éclats qui passent de l’un à l’autre à de nombreuses reprises mais sans folie, ne laissant pas assez de temps à chacune d’entre elles pour pouvoir s’exprimer totalement. Si cette mise en bouche s’avère plutôt décevante la suite sans être grandiose va quand même permettre de regagner de l’intérêt, tout d’abord avec le sympathique « Feasting From The Dead » assez varié et où la vitesse trouve un peu plus de place. Tout ceci permet ainsi à l’ensemble de se densifier sans sortir d’un chemin ultra-balisé, à l’instar du tout aussi bon « Infernal Warfare » où toute la palette de jeu de ses créateurs y passe, et confirme que c’est bien quand ils aèrent leurs compos qu’elles sont les meilleures. Et même si « Dreadfully Embraced » retombe dans les travers entendus au départ de l’album pour les mêmes motifs que cités précédemment, la suite va être excellente via la doublette « Scourge Of Humanity » et « Torment For The Living ».
En effet ici le combo (re)trouve enfin la formule imparable en allant plus à l’essentiel et en limitant la fréquence de ses variations et cassures de rythme, dont il a eu par le passé (et encore aujourd’hui) tendance à vouloir trop en mettre. Jouant le grand-écart entre pointes de vitesses et mid-tempo à la double, l’ensemble se fait d’une fluidité intéressante et surtout d’un entrain et d’un dynamisme impeccable, choses qui ont manqués auparavant. Si ces deux morceaux bien que redoutables restaient sur un chemin très classique et sans surprises, en revanche avec « Invocation Obscure » la mélodie va prendre le dessus sur le reste de façon étonnante mais aussi intéressante. Bien placée entre des longues plages de blasts elle débute suite à un break apaisant qui permet ainsi de respirer après cette série de déferlantes, avant qu’un travaillé et magnifique solo tout en toucher ne retentisse et fasse ainsi monter la température. Sans aller à un niveau aussi poussé que leurs compatriotes de SCORPIONS la paire de guitaristes montre qu’elle sait aussi prendre son public à contre-pied, tant on est étonné par cette courte orientation qui est néanmoins plus qu’agréable, et permet ainsi de mieux apprécier le retour à la brutalité qui s’ensuit. Si l’ensemble a tendance à un peu trop traîner en longueur il faut quand même reconnaître la prise de risques et les bons points présents ici, avant d’enchaîner vers la conclusion de cette galette qui commence par l’agréable et classique « The Ones Concerned », qui fait le boulot comme il faut ni plus ni moins, même si là-encore il faut souligner la qualité du solo qui ne se dément pas tout du long.
D’ailleurs pour en terminer quoi de mieux que de proposer un condensé de tout ce qui a été entendu jusque-là, c’est ce à quoi s’applique le très bon « Let Her Bleed » qui n’hésite pas à ralentir quand il le faut mais laisse aussi de la place aux tempos énergiques, comme pour faire regretter que les vétérans ne s’en soient pas plus servis jusque-là, tant ils sont redoutables dans cet exercice. Dans la lignée de leurs dernières réalisations ce nouveau chapitre musical ne changera pas la donne pour leur statut, tant les teutons restent (et resteront probablement jusqu’au bout de leur carrière) un bon outsider de deuxième division qui fait le métier avec sérieux et application, mais qui se montre cependant trop scolaire pour se démarquer de la masse. Ni un chef-d’œuvre ni un ratage malgré ses défauts et petites baisses de régime, ce « Summoning The Circle » reste quand même agréable et fera passer sur le coup un bon moment, mais s’oubliera hélas tout aussi vite que ses prédécesseurs, vu qu’il n’est finalement qu’une pierre de plus à un édifice musical désormais conséquent.
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