Et la pochette de death metal suédois la plus laide est attribuée à …
Into Eternity de Desultory (« Je peux tenir vos globes ? » Delarue inside) ! Bon à vrai dire ça n'a aucun impact sur la musique, mais il faut en tenir compte pour le « Feng Shui Metal » de votre étagère Ikea toute rayée et luttant encore pour tenir debout. Chronique sous le coude depuis un certain temps, l'annonce de la reformation cette année 2009 des Suédois, 13 ans après leur troisième opus
Swallow The Snake, m'a donné envie de vous présenter ce groupe injustement oublié ! Formé en 1989 à Stockholm, le début de parcours et le style ressemblent à s'y méprendre à leurs collègues de Dismember, Entombed, Grave et consorts. Desultory signera comme ses voisins sur un très gros label metal (Metal Blade ici en l'occurrence) pour dévoiler son premier album
Into Eternity.
Dans la droite lignée des débuts de Dismember ou Entombed, si vous appréciez ce type death méchamment groovy, aux riffs tronçonneuses (Studio Sunlight encore oblige) et mélodies disséminées, vous devriez tomber sous le charme dès les premières minutes. Pourtant Desultory n'est pas qu'un simple clone, les musicos poussent la technicité et la richesse des compositions un niveau bien au dessus de la concurrence. Entouré de riffs tsunami pour décoller le papier peint, vous découvrirez un boulot de composition assez étonnant, appuyées d'influences thrash très marquées mais aussi d'autres lorgnant fortement vers le black. Une légère saveur rappelant fortement le
Nocturnal Silence de Necrophobic (sortie la même année) que l'on retrouvera dans certains leads, la voix de Klas et l'ambiance générale dégagée. Profitez d'ailleurs bien du chant éraillé très sympathique de Klas car ses vocaux changeront radicalement par la suite. A noter l'invité surprise de renom qu'est Matti Kärki (Dismember) sur « Depression » : la Suède c'est la grande famille.
Même si on ne retrouve pas des hits à comparer aux ténors, les guitaristes possèdent un jeu qui n'a pas du tout à rougir face à eux ! Les bonhommes connaissent la recette du riff tueur ! Difficile de résister à ces nombreux passages casse-nuque (l'annihilatrice « Tears » et son début orgasmique ou bien « Asleep » et ses riffs monumentaux) ou carrément entêtants (le break hallucinant de « Visions », « Twisted Emotions »). On sent que les musiciens maîtrisent leur sujet, dommage qu'ils n'aient pas plus développé leurs influences bigarrées, choses que l'on retrouvera sur l'excellent opus suivant
Bitterness. Pour autant ce
Into Eternity n'en demeure pas moins un très bon album de death metal carré au possible, malencontreusement caché par les mastodontes du style (ah ce
Indecent & Obscene !) à l'instar de Seance ou Crypt Of Kerberos. Pour faire la fine bouche, on remarquera quelques baisses de régimes parsemées ici et là qui affaiblissent quelque peu l'opus.
L'année 1993 a assurément été l'un des meilleurs crus de la décennie, constat confirmé par ce premier album de Desultory, offrant un très bon death metal : original, technique et riche, aux teintes thrash, black et progressives. Certes ce
Into Eternity paraît moins marquant que ses compères, mais l'album les frôle de peu. Les adeptes du death old school préféreront certainement rester sur cette première œuvre, la suite de la discographie laissant déverser les nombreuses influences progressives de la bande.
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