Enfin ! 15 années se sont écoulées depuis l'inacceptable
Swallow The Snake, voici le retour tant attendu des Suédois de Desultory (encore un ressuscité). Un grand merci à Pulverised Records pour toutes ces références (Crypt Of Kerberos devrait suivre) ! Dissimulé par les grosses cylindrées de Stockholm, le groupe avait su sortir deux bombes du style au début des « nineties », à savoir
Into Eternity et
Bitterness. Cette sorte de « dandys » du death metal suédois (particulièrement sur leur deuxième album) proposait une base typiquement death, mais entourée de couches mélodiques, techniques et progressives qui les démarquaient de leurs concurrents. Le départ de leur lead guitariste Stefan Pöge avant l'enregistrement de
Swallow The Snake leur sera fatal, les membres annonceront la fin du groupe pour former Zebulon (heavy metal). De cette formation, ils récupéreront le grand Johan Bohlin (guitariste d'Unanimated) à la basse, Håkan Morberg prendra alors la guitare comme son frère aîné. Armé d'une production du Necromorbus Studio (Demonical, Funeral Mist, Unanimated…) et d'un artwork de Travis Smith, le quatrième album
Counting Our Scars possède tous les arguments pour effectuer un retour digne de ce nom.
Le frontman Klas Morberg l'avait annoncé,
Counting Our Scars est bel et bien la suite directe de
Bitterness. Le groupe reprend tous les aspects qu'il avait mis de côté en 1994 pour complètement effacer le virage death'n'roll bancal de
Swallow The Snake. Confirmation des dires faite dès le monstrueux « In Cage ». Quel bonheur de retrouver le timbre éraillé unique de Klas Morberg et la rythmique si groovy de Thomas Johnson ! Les années ont passé, et musicalement ça se ressent. Klas a pris du coffre et en technique de doigts (et a perdu ses cheveux) et puis Thomas a gagné plusieurs membres à son tronc ainsi qu'une vélocité étonnante (l'intro crescendo méchamment jouissive de « This Broken Halo »). Mais avec
Counting Our Scars, Desultory propose surtout ni plus ni moins que l'album le plus fouillé de sa modeste discographie. Les passages mid-tempo qui faisaient défaut à leurs débuts ne souffrent plus autant de ces instants à vide. Les multiples arrangements ne sont évidemment pas étrangers, mais la faute aussi à une atmosphère bien plus touchante qu'à l'accoutumé (« The Moment Is Gone »).
La dominante mélodique, atout indissociable de Desultory, est encore bien perceptible malgré l'absence de leur lead guitariste. Le lot de riffs/soli mélodiques (« Uneven Numbers » rappellera la bonne époque) se voudra présent sur chaque titre (sans exception) composant ce
Counting Our Scars. D'ailleurs Johan Bohlin n'est pas venu pour ne poser que quelques lignes de basse, le bonhomme a mis d'avantage son nez dans les compositions. Les habitués d'Unanimated (même studio que pour
In The Light Of Darkness et un son encore quasi-parfait) retrouveront aisément sa patte mélodique « black/death » sur certains passages (« Dead Ends » est plus que flagrant). Ainsi tout semble laisser penser à un
Bitterness amélioré mais il manque malheureusement quelque chose… Cette fougue et ces prises de risque passé ? Des titres comme l'éponyme, « Ready To Bleed », « Leeching Life » ou « A Crippling Heritage » sont certes bons (voire très) mais en deçà de ce qu'a pu offrir Desultory. Cela passe sans encombre sans qu'on en retienne vraiment grand chose. Un
Counting Our Scars parfois « plat » donc ? Difficilement acceptable de la part d'un groupe de ce calibre et pour un tel retour.
Citez-moi des reformations qui auront effectuées un « come-back » à la hauteur de leur stature. Tâche ardue… Desultory ne déroge malheureusement pas à ce constat. La musique de
Counting Our Scars est carrée au possible, possédant les titres les plus fouillés de leur histoire, ainsi qu'une efficacité hors paire (le combo imparable « groove et mélodie »). Mais impossible de ne pas le comparer à
Bitterness, un 17 ans d'âge cher aux adeptes du death metal de Stockholm et qui supporte encore le temps. La nouvelle vie de Desultory ne fait que commencer, le prochain essai sera peut-être le bon. Quant à ceux qui ne connaîtraient pas encore Desultory, en plus de cette galette, Pulverised Records va rééditer leurs deux premiers albums (remasterisés par maître Swanö) dans les prochaines semaines. Foncez sans l'once d'une hésitation.
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