Pas pour déplaire aux fins gourmets HM-2 mais les sorties de grosses cylindrées suédoises s’enchaînent pour ce mois de juin caniculaire : la découverte plébiscitée
Gods Forsaken de l’ogre Jonny Pettersson (Wombbath), la roue libre
Entrails (« next ! ») puis cette galette inattendue de Desultory. Desultory ou un énième groupe maudit oublié qui aura sorti deux pépites de death metal suédois (
Into Eternity et
Bitterness) au début des années 90 (production Sunlight et sortie via Metal Blade tout de même) pour finalement se séparer en 1996. Pépites malheureusement masquées par les mastodontes de Stockholm de l’époque… Forcément le retour de Desultory 13 ans plus tard était attendu sourire béat, surtout que le champ semblait libre (entre groupes lambda et maîtres peu inspirés).
Counting Our Scars saura faire son effet sur le moment mais prendra malheureusement la poussière… Suivra encore un long silence puis l’annonce surprise du groupe au Hellfest 2016 et la news d’un album… D’adieu.
Through Aching Aeons.
Petit pincement au cœur avant de mettre le disque en platine je dois avouer… Soit. Mais aucune frayeur à avoir, point de death ‘n’ roll bancal (le raté
Swallow The Snake) pour cet « au revoir », la recette death metal de Desultory n’a pas changé en 20 ans : une bonne dose de « groove » et de « mélodie » dans des compositions « directes » certes mais qui paraîtront nettement plus subtiles et complexes que le gras saturé triple couche de ses camarades décérébrés (mais si jouissifs). Une efficience décuplée par la production exemplaire (comme d’habitude) du studio Necromorbus (déjà responsable du son de
Counting Our Scars). Dès les premières secondes de « Silent Rapture » on pourra se délecter au casque de chaque instrument et des vocaux mâles. On découvrira ainsi un Desultory encore plus brut de décoffrage, la faute en grande partie à ce frappeur fou. Toujours aussi déchaîné (façon Animal du Muppets Show), outre le « skank beat » coutumier, Thomas enverra des parpaings dans tous les sens (toms et cymbales) en up-tempo quasi sans temps mort sur les neuf morceaux. Malgré quelques variations de débits et des introductions « tremplins » (morceau éponyme), les plans sembleront moins inspirés. L’inspiration, oui, gros défaut de ce cinquième album.
Contrairement aux précédentes galettes, peu de hits à se mettre sous la dent. On retiendra surtout les imparables « Beneath The Bleeding Sky » (condensé du savoir-faire de Desultory) et « Breathing The Ashes » qui démontrent l’atout mélodique de la bande. Des riffs glacials calés dans du death suédois viril, l’alchimie fait mouche, la présence de Johan Bohlin (guitariste d’Unanimated pour rappel) n’y étant pas étrangère. Mais globalement ce
Through Aching Aeons semble moins accrocheur qu’à l’accoutumé, des riffs mélo plus éparses et moins marquants dans des compositions malgré tout ô combien carrées. On notera une touche mélancolique sur l’introduction au piano de « Divine Blindness » et le final de « Our Departure » comme les derniers vers dédiés à leurs fans… Cela ne suffira pas à gommer ce sentiment de « pilotage automatique » que l’on subira particulièrement sur « Spineless Kingdom », le poussif « In This Embrace » (morceau le plus faible) ou « Slither ». Des chutes de studio du précédent album pour remplir la chose ? Il faudra parfois attendre un break ou une montée d’adrénaline du batteur hyperactif pour que notre lobe sorte de sa veille.
Desultory se contente de livrer le « juste ce qu’il faut » et d’offrir à ses adeptes ses dernières esquisses avant de nous dire adieu. L’emballage et le contenu ne sont pas mensongers. Des compositions carrées, quelques mélodies imparables et un frappeur sous amphétamines mais l’inspiration et la fougue d’antan semblent ne plus y être… La comparaison avec leurs deux premières œuvres sera dure et certains titres feront plutôt offices de chutes de studio de
Counting Our Scars. On comprend alors le choix des Suédois d’arrêter l’aventure ici. « Farväl » Desultory.
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