Pour ceux qui suivent un peu la scène française, le nom de
Jej Tattva n’est peut-être pas totalement inconnu. Déjà parce que l’on avait déjà parlé de
TATTVA à l’occasion de la sortie de l’EP
« Abysmes » mais également parce que l’homme est actif dans bien d’autres formations (
1789,
INVICTA MISERIA,
MORTIGA), dont le dernier en date
HOROH, un nom énigmatique en forme de palindrome.
Outre cette activité foisonnante, c’est bien le style pratiqué ici qui va retenir l’attention. En effet, nous connaissions le musicien pour son implication dans le
black metal, il décide désormais d’exprimer une autre facette de lui-même via un
death rustre et rudimentaire. L’homme s’était déjà fait la main avec l’EP «
Crush the Molested Deadly Mouth for Guts and Glory », quatre titres parus en indépendant puis édités sous forme de cassette chez
Northern Demise Records mais il revient aujourd’hui avec une pièce bien plus conséquente (et bien plus saignante) sous les couleurs du petit label
Crypt of Dr. Gore chez qui l’on trouve également «
Au crépuscule des glaces » de
GERGOVIA.
Cela, c’est pour la petite histoire. Maintenant, place à «
Aberration » et à sa pochette bien gore. Cette femme éventrée sur qui est pratiquée un cunnilingus, ça ne vous fait pas penser à un certain
« Tomb of the Mutilated » ? Certes, le rat remplace le zombie lubrique mais je trouve qu’il y a quelque chose… Même si musicalement parlant ce n’est pas
CANNIBAL CORPSE qui saute aux oreilles, les neuf titres étant bien plus basiques que cela. Je pourrais même parler de
death metal élémentaire, non pas au sens de « cours élémentaire » mais plutôt parce qu’il renoue avec l’essentiel, le fondamental, une forme primitive et rudimentaire totalement jouissive.
Evidemment, on aura toujours entendu plus brutal, plus sale, plus néanderthalien, mais
J. ne me semble pas être dans la course à quoi que ce soit.
HOROH doit vraisemblablement être vu comme un moyen d’exprimer des passions, des influences ou des visuels impropres dans le
black metal (la viande hachée en particulier) tout en nous faisant profiter de son timbre terriblement caverneux. Les vingt-huit minutes sont donc une plongée en apnée dans les bas-fonds de son imaginaire pervers, on y reniflera l’odeur du sang, de la décomposition, on prendra des claques de gros riffs visqueux, de rythmiques épaisses, on taillera des tranches de lard à même le ventre fécond de jeunes naïades ligotées, que l’on accompagnera d’une gorgée de Bourgogne (aligoté bien sûr) et c’est marre.
Vous ne trouverez donc dans ce disque rien d’autre que ce qui est annoncé : du
death « au torchon », en antithèse parfaite de la vogue « technical », joué sur des moignons suintants de tempos mais avec une belle ambiance ainsi que beaucoup de savoir-faire pour intégrer de nombreuses variations dans un registre pourtant réduit à la portion congrue. J’espère que le projet a pour vocation de perdurer, voire de se développer, car, sans faire offense aux autres groupes de
Jej Tattva, celui-ci me séduit bien plus !
Par gulo gulo
Par AxGxB
Par Jean-Clint
Par Raziel
Par Sosthène
Par Keyser
Par Keyser
Par Lestat
Par Lestat
Par Sosthène
Par Sosthène
Par MoM
Par Jean-Clint
Par Sosthène
Par AxGxB
Par Deathrash
Par Sikoo