Avant qu’il y ait méprise sur le sujet, sachez que l’on ne va pas ici causer du groupe californien dont on reparlera néanmoins très bientôt à l’occasion de la sortie de son nouvel album mais bel et bien d’un homonyme à la réputation un poil moins installée...
En effet, le groupe qui nous intéresse aujourd’hui voit le jour en 2018 à Zaragoza à l’initiative de trois copains. Parmi eux, Edu (chant, basse) et David (batterie) d’Ataraxy mais également de Bloodsoaked Necrovoid (il semblerait que le Costa-Ricain Federico Gutiérrez ait en effet choisi de poser ses valises en Espagne et par la même occasion de s’entourer de deux nouveaux musiciens). Concernant le troisième larron de la bande, il s’agit d’un certain Iván (guitare) au curriculum-vitae tout de même un petit peu moins engageant (Atman, Incorporea, ex-Black Coma, ex-Inexorable End...).
Tous les trois ont sorti en octobre 2021 leur première démo éponyme. Une réalisation tout d’abord autoproduite avant que celle-ci ne tombe finalement dans le giron de Headsplit Records (cassette), Unholy Prophecies (CD), Dark Recollections Productions (CD) et Unholy Domain Records (cassette). Depuis, le groupe a même poursuivit son petit bout de chemin puisqu’il a sorti l’année dernière un premier album intitulé
Fear The Apparition sur lequel je ne manquerai pas de revenir dans les jours à venir.
Du haut de ses trois titres et quatorze minutes, on ne peut pas dire que cette première démo soit particulièrement impressionnante. D’autant plus avec son illustration initiale des plus sommaires où ne figure disposé sur un simple fond blanc que le logo du groupe (excellent au demeurant) signé Matthew Hopkins aka Vile Miscreations (Act Of Impalment, Encoffinized, Hacksaw, Purulence, Torture Rack...). Il faudra attendre les éditions CD pour se délecter d’une illustration en bonne et due forme (celle qui orne cette chronique ici) grâce au coup de crayon de l’Australien Richy Sampson aka Nerdgore (Fulci, Warpstormer...). Enfin, passées entre les mains de l’incontournable producteur espagnol Javier Félez Rodríguez (Ataraxy, Cardiac Arrest, Church Of Disgust, Deströyer 666, Oniricous, Teitanblood...) en charge ici de l’enregistrement de la batterie et surtout du mastering, ces trois compositions jouissent d’une production abrasive, épurée et dynamique qui sied à ravir à ce genre de Death Metal d’une autre époque.
Eh oui, sans grande surprise, les trois garçons d’Apparition versent ici dans la pratique d’un Death Metal à l’ancienne évoquant par bribe des groupes tels que Possessed, Pestilence ou Morbid Angel dans leurs premières heures. Un Death Metal plutôt rudimentaire et encore très largement marqué par la scène Thrash des années 80 à en juger par ces rythmiques haletantes menées essentiellement à coups de toupa-toupa toujours aussi efficaces et entrainants ("Defiled Remains" à 1:19, "Demonic Torment" à 0:05, "Vanquished In Scorn" à 2:35) ainsi qu’à travers quelques rasades de blasts dispensées avec un peu moins de générosité ("Demonic Torment" à 1:14 et 2:44, "Vanquished In Scorn" à 1:42). Un rythme globalement assez soutenu même s’il convient de garder à l’esprit que les Espagnols ne sont pas là pour vous faire transpirer à grosses goutes.
Côté riff, Iván n’a bien évidemment rien inventé. Mais derrière ce caractère simple et a priori sans grande envergure se cache malgré tout un riffing soigné et particulièrement respectueux de cet héritage de la fin des années 80 et du début des années 90. Alors effectivement il n’y a en soi rien de bien sorcier dans ce que nous propose l’Espagnol tout au long de ces quatorze minutes mais à l’inverse difficile de lui reprocher quoi que ce soit puisqu’en dehors d’un certain manque d’originalité on va y retrouver tout ce qui peut séduire un amateur de Death Metal. De cette nature à la fois incisive et pourtant un brin surannée à ces ambiances de mort qui planent sournoisement sur chaque titre en passant par ce feeling mélodique qu’il va entretenir à coups de leads et autres solos bien sentis ("Defiled Remains" à 0:16 et 4:00, "Demonic Torment" à 2:12, "Vanquished In Scorn" à 1:14 et 2:13), il faudrait vraiment faire la fine-bouche pour ne pas succomber aux charmes classiques mais toujours aussi pertinents de ce jeu effectivement sans artifices ni coups d’éclats démesurés.
Reste le chant d’Eduardo ou Edu pour les intimes qui par son timbre toujours aussi poreux et abrasif n’est pas sans évoquer une fois encore celui de Martin Van Drunen ou bien Chuck Schuldiner au début de leurs carrières. Là encore, ce genre de voix rugueuses et plutôt compréhensibles n’est pas ce que l’on va trouver de plus original mais bon, on parle de Death Metal à l’ancienne ici, pas de musique avant-gardiste...
Maintenant que les présentations ont été faites, j’espère que vous pousserez la curiosité qui vous a conduit à lire cette chronique jusqu’à l’écoute de ces trois titres. Certes, il ne s’agit là que d’une modeste petite démo mais il y a sur ces quelques compositions largement de quoi convaincre l’amateur de Death Metal de la première heure, celui pour qui l’ambiance et l’efficacité brute prime sur tout le reste.
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