Bordel, cette pochette…
HOROH avait déjà frappé fort avec celle d’
« Aberration » mais celle-ci me semble en tous points incroyable, magnifique, probablement bourrée de références ultra pointues, tant musicales que cinématographiques… Il ne vous fait pas penser à «
Ultimo Mondo Cannibale » d’
IMPETIGO le belliqueux personnage central ? Le crochet, en haut, ne serait pas un clin d’œil à
AUTOPSY («
Severed Survival ») ? Il y a certainement mille détails qui me passent totalement à côté, j’en suis attristé et cela me la rend encore plus fascinante.
Nous avions donc connu la formation en 2023 en tant que
one-man band, elle évolue désormais en duo avec l’arrivée de
S. au poste de chanteur principal. Cela a-t-il eu un quelconque impact sur la vision néanderthalienne du
death metal primitif de
HOROH ? Absolument pas. Alors, certes, il n’y a plus l’effet de surprise initial et les deux musiciens ont quelque peu densifié leur propos : plus de titres (treize contre neuf précédemment), plus de temps également (dix bonnes minutes supplémentaires au compteur), nous commençons donc à entrer dans les choses sérieuses et, surtout, la confirmation que ce projet parallèle n’est pas une simple passade, une fugace amourette d’été trop vite oubliée.
Heureusement, le fait de devoir confirmer tout le talent entrevu dans le premier LP n’a pas vraiment été un blocage au moment de composer «
Horde of Horror » : la recette est sensiblement la même, peut-être légèrement plus technique (vous me direz que ce n’était pas bien compliqué), avec des passages plus rapides (« Family Values »), mais rien qui ne remet fondamentalement en question la brutalité rustre de ce style minimaliste au possible et qui, dans certaines de ses ambiances, m’évoquera
NECROPHAGIA,
AUTOPSY bien sûr ainsi que, globalement, la scène
death américaine actuelle,
PESTILENT DEATH par exemple ou encore
FETID ZOMBIE, c’est-à-dire un retour aux fondamentaux du putride, de suintant, du visqueux, du méphitique. Bien évidemment, nous adorons ça, nous sentir insecte nécrophage chenillant sur le corps d’un cadavre,
travailleur de la mort comme l’appelait le docteur Pierre Mégnin en 1894.
Car si je n’écouterai pas «
Horde of Horror » pour ses subtilités, le disque ne faisant pas partie de ceux nécessitant pléthore de passages pour être pleinement compris, il m’apparaît néanmoins aujourd’hui, au stade où j’en suis de ma relation avec lui, comme une sortie amenée à perdurer. Elle a pour elle l’avantage de l’intemporalité, ce type de
death metal n’étant que peu soumis au vieillissement prématuré, et pour cause : le truc est déjà mort, décomposé, enterré. Sans compter qu’alors que nous aurions pu penser que les treize morceaux seraient peu ou prou construits sur le même moule, ils s’avèrent régulièrement surprenants, à l’image de la poussée de violence d’un « Who goes there » où tu peux clairement entendre les pelletées de terre recouvrir ton cercueil.
Enfin, j’apprécie également la parcimonie avec laquelle
HOROH utilise les samples, qui sont quasiment nuls, c’est à peine si je reconnais
Hellraiser. Le groupe construit son atmosphère gore sur une unique base instrumentale, sans adjonction d’éléments factices visant à salir artificiellement un tablier de boucher sans cela trop immaculé. Et puis quelle outro excellente (« Vault of Sin ») ! Peut-être déstabilisante dans son choix de sonorités électroniques, elle est pourtant une conclusion parfaite au banquet de viandard auquel l’auditeur a été convié. Je ressors des écoutes repu et conquis, imbécile heureux, avec la certitude qu’il y a derrière ce brouet odorant davantage que de la simple musique, une dimension synesthétique où les riffs raviveront des images de vieux films oubliés, où les voix remettront dans nos narines l’odeur fade du blême cadavérique.
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