Sarcophagy - The Summoning
Chronique
Sarcophagy The Summoning
Aujourd'hui, un peu d'histoire. Car si Sarcophagy vient de sortir son premier full-length The Summoning sur Sevared Records, le groupe ne date pas d'hier. Il faut en effet remonter à 1993 pour voir le combo se former à Lafayette dans l'Indiana. S'ensuivront deux démos, Hunger Pains en 1993 et surtout Cut To Pieces deux ans plus tard qui m'a permis de découvrir la formation il y a quelques années. Fin 1996, Sarcophagy se sépare pour ne revenir qu'en 2009 avec un album live, Back For Blood. Entre-temps, deux membres, Anthony Voight (basse et backing vocals) et Ryan Saylor (guitare et backing vocals), démarrent en 2005 un nouveau projet dénommé Human Filleted avec un certain Kyle Christman qui viendra taper les fûts dans la reformation de Sarcophagy. Le trio Voight/Saylor/Christman fait aussi partie de la nouvelle incarnation de Gorgasm. Sarcophagy prend d'un coup beaucoup d'intérêt, n'est-ce pas? Les anciens membres William Rizzo (guitare) et Aaron Maedge (guitare et backing vocals) viennent compléter le tableau (ce qui nous fait trois guitaristes!) avec un Anthony Voight qui prend désormais en charge la majorité des vocaux en remplacement de Eric Maedge, grand-frère de Aaron.
Les présentations de la petite famille désormais faites, que vaut la musique? Sans surprise, ça tue! Sarcophagy reprend sur The Summoning les quatre titres de la très sympathique démo Cut To Pieces: le title track, "Onset Of Torture", "Grisly Homicidal Butchery" et "The Summoning". "Bloodsoaked" vient quant à lui de la première démo Hunger Pains. Ce qui nous fait seulement cinq nouvelles compositions puisque la première piste n'est qu'une intro samplée horrifique d'une minute. Un peu décevant de ce point de vue mais les anciens morceaux bénéficient sur The Summoning d'un ravalement de façade grâce entre autres à un son plus puissant et massif qui leur donne un sacré coup de boost. Et puis, voilà l'occasion pour beaucoup de découvrir un groupe qui certes n'a pas apporté grand chose au monde du death metal mais qui y est toujours resté fidèle en proposant une musique sincère et convaincante. Le fait de savoir que Sarcophagy est le groupe pré-Human Filleted et le premier combo de trois des membres du nouveau Gorgasm, deux des formations les plus talentueuses de toute la scène brutal death américaine actuelle, devrait également vous motiver. Mais au bout du compte, c'est bien sûr la qualité du son qui reste le seul critère valable. Pas de souci à se faire pour Sarcophagy, The Summoning est une énième preuve qu'il n'y a pas besoin d'être original pour jouer du bon death metal. Rien d'étonnant, le death de Sarcophagy ressemble à Human Filleted et au dernier Gorgasm, Orgy Of Murder. On y reconnaît un certain penchant pour le riffing brutal aux mélodies sombres insidieuses et un groove omniprésent que la basse imposante n'est pas la dernière à fournir. Sarcophagy se démarque toutefois de ses petits frères par un côté plus simpliste et old-school incarné dans une grosse influence new-yorkaise des années 1990. Suffocation et surtout Internal Bleeding viennent ainsi en tête à chaque riff pachydermique qui fait vibrer les murs et pousse au mosh. Des riffs ultra heavy, groovy et huileux typiquement américains et assez jouissifs malgré leur côté basique et répétitif. On sent également quelques effluves de Cannibal Corpse dans certains mid-tempos.
Mais Sarcophagy, ce n'est pas que du gras. Le quintette a bien compris qu'il faut varier les plaisirs et les riffs proto-slam alternent avec des rythmiques thrashy, des semi-blasts et des blast-beats. Bref, dans tous les cas, ça bourre! J'aimerais toutefois que les Américains blastent davantage mais je ne me plains pas, les morceaux étant suffisamment variés et stimulants pour garder la tête haute. C'est que Sarcophagy sait donner de l'intérêt à ses riffs en y attachant souvent de discrètes mélodies sombres. Encore mieux, il arrive à nous surprendre sur "Cut To Pieces" à 1'36 avec un excellent break en arpèges illuminé d'une lead douce. Le groupe poursuit aussi l'aspect mélodique dans quelques solos bien fichus. Celui de "Crucifixion Masochism" est d'ailleurs signé James Murphy, un habitué des featurings. Quant à celui de "Cut To Pieces", c'est Damian Leski qui s'y colle. Le guitariste de Gorgasm prend aussi part à quelques backing vocals tout au long de l'album, tout comme Kyle Christman et Aaron Medge. Le chant est d'ailleurs un des points forts de Sarcophagy et j'avoue avoir une affection toute particulière pour le growl imposant et intelligible d'Anthony Voight qui donne énormément de puissance à la musique du combo de l'Indiana, surtout sur les séquences lourdes ("Crucifixion Masochist" à 1'24, si ça ne vous donne pas envie d'utiliser vos poings sur quelque chose, inanimé ou en voie de l'être!).
Retour gagnant pour Sarcophagy! Son death metal ne réinvente rien mais la sincérité et l'intégrité que dégage The Summoning ainsi que l'amour qu'il porte pour le death metal nord-est américain des années 1990 devrait satisfaire sans peine les puristes. Oubliez la pochette photoshoppée hideuse, ce premier full-length du combo après presque vingt ans d'existence est une démonstration efficace de death metal à l'ancienne joué par des connaisseurs maniant avec brio le genre de riffs brutaux non dénués de mélodie que l'on retrouve chez les frangins Gorgasm et Human Filleted, et le groove urbain et écrasant d'un Internal Bleeding des grands jours. Si c'est pas beau, ça?!
| Keyser 8 Juillet 2012 - 1595 lectures |
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