Petit à petit la scène Death old-school devient de plus en plus concurrentielle et homogène, et si les américains occupent une place de choix dans ce style résolument rétro mais toujours aussi efficace, c’est grâce notamment au combo californien qui sans faire de bruit est en train de se montrer de plus en plus incontournable et attendu. Très régulier dans ses sorties et auréolé des excellents retours de ses deux premiers opus (« Beyond The Flesh » et
« Condemned To Misery ») le trio restant (qui a fait face encore une fois à un changement de batteur) continue sur sa lancée et ne change rien ou presque dans sa musique et sa manière de composer. Finalement outre l’arrivée d’un nouveau frappeur (le troisième en trois albums) la seule vraie nouveauté proposée par la bande provient de sa signature chez Century Media, ce qui est un vrai pas en avant pour elle au niveau de la distribution et de la visibilité. Car bien qu’ayant fait toute sa carrière chez F.D.A. Rekotz (rebaptisé F.D.A. Records depuis l’année dernière) qui lui a apporté une vraie reconnaissance de la part du public comme des critiques, l’heure est venue pour celle-ci de franchir un palier supérieur et ainsi d’exploser totalement à la face du monde et de se faire connaître auprès des derniers récalcitrants et ignorants.
Nul doute en tout cas qu’elle va y parvenir, tant sa recette bien qu’éculée fait mouche une fois encore, et continue de se bonifier avec le temps car ce nouvel épisode vers un destin doré, est sans nul doute le meilleur qu’elle a produit à ce jour. Car si la base rythmique toujours aussi reconnaissable est sans surprises elle a vu sa densité et son accroche encore s’améliorer, tout en proposant plus de variations et surtout de folie, liée notamment à l’incorporation de Johnny Valles derrière son kit qui se montre totalement déchaîné, et réussi à intégrer sa patte tout en se fondant dans le moule de ces acolytes. Le ton va d’ailleurs être donné d’entrée avec le furibard « Ripperology » qui sans être d’une vitesse folle va scotcher directement par sa lourdeur et sa force de frappe, où l’ensemble se montre à la fois très remuant et entraînant, conjugué à de nombreuses cassures de rythmes pour bien dérouter l’auditeur. Si ce premier titre privilégiait le mid-tempo, le monstrueux « Seismic Abyss » qui s’enchaîne dans la foulée sera tout l’inverse et va au contraire ne pas débander un seul instant, vu qu’ici ce sont les hammerblast, les nombreux roulements de toms, et un tempo excité qui sont mis à l’honneur, bien calés au milieu de riffs entraînants qui font spontanément remuer la tête et les nuques, même les plus hermétiques. Sans temps-mort et particulièrement brutal il montre un quatuor grandement inspiré et bien décidé à en découdre, n’hésitant pas à faire le grand-écart encore plus qu’auparavant, comme c’est le cas avec dans un premier temps « Catastrophic Retribution » où les bpm s’affolent dans tous les sens et jouent les montagnes russes, pour un vrai bonheur auditif où l’on retrouve toute la palette technique des californiens, à l’instar de « Torture Labyrinth ». Ici le démarrage va se faire crescendo et de manière étouffante grâce à une longue introduction massive à souhait, avant ensuite de monter en température et d’exploser par la suite tout en lâchant les chevaux, pour un résultat là-encore parfait et jouissif.
Après une première moitié de disque énormissime la seconde sera plus basique et donnera parfois l’impression de jouer plus en pilotage automatique, notamment avec « Grotesque Creation » et « Parasitic Horrors » qui bien que plus courts et rentre-dedans n’en conservent pas moins une qualité intrinsèque de haute tenue. Car même quand ses créateurs semblent se contenter de reproduire les mêmes schémas qu’exécutés par le passé, le tout est tellement bien composé et mis en place qu’on ne peut que s’incliner devant le travail fourni. Ce sentiment est corroboré avec « Reanimating Pathogen » qui semble reprendre les choses où elles en étaient au début de cette galette, vu qu’on retrouve beaucoup de points communs avec le morceau d’ouverture mais avec suffisamment de subtilités pour ne pas se répéter. Du coup après ce (nouveau) coup d’éclat il est temps d’en conclure par le titre probablement le plus bourrin et énervé intitulé « Internal Detestation » où les blasts sous toutes leurs formes sont plus présents que jamais, tout en ne volant pas la vedette aux nombreuses variations proposées, mais majoritairement speedées.
Du coup il est impossible de rester de marbre devant ce disque à la production impeccable et chaude, qui sera certainement parmi les bilans de fin d’année tant sa durée de vie semble importante, conjugué à un plaisir intact malgré les écoutes multiples. On est donc en présence de gars qui se bonifient avec l’âge, tout en gagnant en technicité sans jamais en faire trop, car outre la voix d’outre-tombe de Chris Monroy qui se fait de plus en plus inquiétante, celui-ci et son compère Adrian Obregon signent des riffs de plus en plus accrocheurs, conjugués aux nombreux solos extatiques qui semblent avoir été torchés et mis en boîte en une seule prise (ce qui pourtant loin d’être le cas). En attendant la venue de GRUESOME et MORFIN pour le courant de l’année ce bijou de Death à l’ancienne a tout ce qu’il faut pour briller chez l’auditeur comme lors des futurs concerts où tout ceci risque de faire très mal. Habitué aux signatures et transferts réussis, le label allemand a eu encore une fois le nez creux en signant le groupe qui a désormais tous les éléments qu’il lui faut pour grandir et devenir le nouveau fer de lance d’un genre décidément éternel qui ne cesse de revenir au premier plan, malgré un âge d’or que l’on croyait perdu à tout jamais.
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