Dans une semaine jour pour jour (enfin sous couvert que cette chronique soit publiée vendredi 4 mars 2022) sortira
Spewing Mephitic Putridity, premier album des Anglais de Cryptworm, groupe injustement passé sous silence dans ces colonnes bien qu’il ait fait preuve depuis déjà belle lurette de prédispositions pour le moins engageantes qui auraient mérité d’être étalées au grand jour ici-même...
Formé en 2014 à Bristol, le groupe qui évolue sous la forme d’un duo compte dans ses rangs Tibor Hanyi (Rothadás, Tyrant Goatgaldrakona, Coffinborn...) au chant, à la guitare et à la basse et Joe Knight (Pale Mist, ex-Cernunnos...) à la batterie. Ensemble, les garçons n’ont pas vraiment chômés puisqu’ils comptent à leur actif une démo, deux EPs, un split (en compagnie d’Archaic Tomb) et un premier album à venir sous les couleurs de Me Saco Un Ojo Records et Pulverised Records.
C’est d’ailleurs chez ces derniers (ainsi que chez Life After Death Records pour le format cassette) qu’est paru en juin 2020 ce deuxième EP intitulé
Reeking Gunk Of Abhorrence dont l’illustration baveuse a été réalisée par l’australien Festering Phlegm (Bloodsoaked Necrovoid, Cavurn, Charnel Altar, Phobophilic, Rothadás, Solarcrypt...). Une sortie qui sur le papier n’a vraisemblablement rien d’extraordinaire puisqu’il se compose de quatre nouveaux morceaux pour une durée modérée d’une vingtaine de minutes. Bref, tout ce qu’il y a de plus classique pour un format de ce genre.
À l’image de cet artwork dégoulinant et particulièrement chargé, Cryptworm pratique un Death Metal putride et baveux dans un registre finalement assez proche de ce que l’on peut retrouver chez des formations telles qu’Undergang, Fetid, Cerebral Rot et toute cette clique de groupes bien dégueulasses. Une formule qui a donc fait ses preuves depuis déjà un petit moment et qui n’a rien de plus à offrir que ce à quoi on peut s’attendre avec ce genre de groupes aussi peu subtils et dénués de finesse.
Comme toujours, ce genre de rendu passe bien évidemment par une production possèdant la gueule de l’emploi. Guitares grassouillettes accordées dans les chaussettes et qui suintent à la mort, basse ultra-saturée qui vous racle le fond de l’estomac, batterie nerveuse dont les frappes sèches et claquantes font l’effet d’un coup de torchon derrière la tête, growl bien gras et incompréhensible... Bref, une production sans réel parti pris mais néanmoins taillée à la perfection pour ce genre de job où il ne faut pas avoir peur de salir à coup de tripailles.
Du haut de ses quatre titres,
Reeking Gunk Of Abhorrence va donc dérouler peu ou prou tous ce que l’on retrouve déjà chez les quelques groupes évoqués un petit peu plus haut à commencer par ce riffing simple, souvent entêtant mais d’une épaisseur et d’une efficacité qui suffisent à faire oublier ce manque relatif d’originalité. D’un point de vue dynamique, ce premier EP n’a pas non plus à rougir de quoi que ce soit. Si on trouve ici ou là quelques passages lourdingues et bien épais venus nous presser sur le crâne tel un mauvais mal de tête ("Festering Maggot Infestation" à 2:17, "Reeking Gunk Abhorrence" à 4:32, la première partie de "Cesspool Of Perpetual Decay"), Cryptworm passe néanmoins le plus clair de son temps à enchaîner les coups de semonces et autres séquences menées pied au plancher. Difficile ainsi de rester de marbre face à des passages comme ceux constatés par exemple sur "Festering Maggot Infestation" à 0:11, "Reeking Gunk Abhorrence" à 0:44, "Self-Dismemberment" à 0:31 ou "Cesspool Of Perpetual Decay" à 1:18 où le duo anglais enchaîne les bourre-pifs à coups de blasts soutenus et autres tchouka-tchouka sauvages et toujours aussi efficaces. Et comme souvent avec ce genre de groupe bien gras, le Death Metal de Cryptworm est également marqué par un sens du groove particulièrement affûté, du genre à vous faire chalouper à la moindre occasion et à vous faire dodeliner de la tête avec grand plaisir, le sourire aux lèvres ("Festering Maggot Infestation" à 1:36 et 2:16, "Reeking Gunk Abhorrence" à 3:07, "Self-Dismemberment" à 1:59, "Cesspool Of Perpetual Decay" à 1:39).
Vous l’aurez donc aisément compris,
Reeking Gunk Of Abhorrence possède tout ce qu’il faut pour plaire à l’amateur de Death Metal grassouillet et putride. Certes, le duo anglais n’a rien de bien nouveau à nous offrir mais ces quatre titres sont suffisamment bien ficelés pour que l’on oublie aisément cette absence d’originalité et le fait qu’il ait déjà de la concurrence sur ce créneau. D’ailleurs, on le verra la semaine prochaine (enfin là encore si je suis dans les temps) mais Cryptworm ne s’est vraisemblablement pas laissé impressionner par les récents albums d’Undergang et Cerebral Rot à en juger par la qualité de son premier album intitulé
Spewing Mephitic Putridity. Bref, vous voilà prévenus. Avez pas mal de retard mais prévenus quand même !
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