Sadistik Forest - Morbid Majesties
Chronique
Sadistik Forest Morbid Majesties
En ce début d’année le Death finlandais semble se réveiller tant les sorties annoncées ou en prévision se font nombreuses, car en attendant le retour prochain de CORPSESSED, c’est LIE IN RUINS qui a dégainé le premier suivi par le combo de Oulu qui aura mis du temps à sortir de sa léthargie. Si le quatuor n’est pas le groupe le plus connu du pays des mille lacs il n’en pas moins un des plus intéressants, et après deux premiers très bons opus sortis en 2010 et 2012 il s’est fait progressivement oublier, vu qu’il n’a plus fait parler de lui durant cinq longues années. Pourtant il serait dommage de ne pas replonger ses oreilles dans l’œuvre de celui-ci car il revient particulièrement énervé et inspiré, visiblement décidé à en découdre et à se faire pardonner sa trop longue absence.
Car brutale et sans concessions cette nouvelle livraison va démarrer pied au plancher avec « Morbidly Majestic » où l’absence d’intro est compensée par une vitesse élevée et un solo dégainé d’entrée, avant que l’alternance entre riffs aiguisés et rythme rapide ne fasse son œuvre avec une efficacité redoutable. Oscillant entre parties mid-tempo remuantes et d’autres plus énergiques (agrémentées de blasts courts et ravageurs), ce morceau d’entrée ne débande pas une seconde et a le mérite d’annihiler tout doute sur une éventuelle perte d’inspiration et de puissance de la bande. D’ailleurs ce constat est confirmé dans la foulée avec le court et redoutable « Decades Of Torment Then Death » qui reprend le même schéma que précédemment, tout en se faisant plus agressif et compact grâce à une durée qui ne s’éternise pas afin de privilégier le feeling, ce qui s’avère être une très bonne chose tant les gars ne s’embarrassent pas de technique à outrance. Simple et brut de décoffrage, cela pourrait être leur crédo, et ce même quand la rapidité laisse place à plus de lourdeur comme avec les excellents « The Hour Of Dread » et « Monsters Of Death » qui permettent de confirmer que même en ralentissant la cadence ils conservent leur attractivité. Nulle trace ici de vitesse débridée et endiablée, place au contraire à des passages plus massifs où la double alourdit encore l’ensemble, via notamment un son plus gras et poisseux bien mis en avant par une basse très présente dans le mixage, et qui renforce cette sensation d’étouffement et d’angoisse généralisée, le tout porté par un vrai sens du riff de ses créateurs qui ne cherchent jamais à trop en faire.
Cependant si la variété du tempo est de mise, celui-ci reste quand même la plupart du temps bien calé sur l’accélérateur, à l’instar de « Destructive Art » et « Zero Progress » situés entre la doublette plus massive. Ici on retrouve le côté destructeur entendu dès le départ, avec une vitesse qui ne relâche son étreinte que lors de rares et courtes occasions, même si un soupçon d’originalité apparaît lors du second titre qui laisse s’exprimer (lors d’une longue introduction) la facette la plus étouffante et bridée des scandinaves (avant ensuite de se lâcher complètement). D’ailleurs avant d’en terminer de cette phase "basique" « The Maelstrom Opens » conclut parfaitement les hostilités en reprenant un schéma relativement semblable à ce qui a été entendu auparavant, tout en proposant un léger soupçon de mélodie sur le solo, ce qui va surprendre au départ mais sera finalement cohérent avec le final intitulé « Bones Of A Giant », particulièrement long et étonnant. En effet ici, et au contraire de tout ce qui a été fait jusqu’à présent, la musique va prendre le temps de se développer et pendant près de dix minutes c’est à un titre à tiroir ambitieux auquel on va avoir droit. Commençant de façon très lente et presque doomesque pendant son premier tiers, il voit ensuite l’arrivée de moments plus énergiques et légèrement plus actifs, sans pour autant relâcher son étreinte écrasante. Puis le tout va progressivement rebaisser en intensité et retrouver le côté poisseux et angoissant entendu au départ, avant de se faire plus remuant et de regagner en pression générale, puis d’en terminer à nouveau par un éloge de la lenteur qui offre ainsi quelquechose de différent et d’original.
Mais si l’ensemble est de haute tenue il n’est par contre pas sans défauts, car outre certains plans interchangeables que l’on retrouve un peu partout sur le disque, cette dernière compo aurait pu de son côté être raccourcie vu qu’elle s’éternise un peu trop sur sa fin. Malgré tout ceci est finalement bien peu tant le reste est direct et spontané, et se voit également renforcé par sa production impeccable et naturelle à l’équilibre idéal, qui écrase tout sur son passage. Sans révolutionner quoi que ce soit la bande a réussi son retour, même si ça aurait pu être encore meilleur, et offre une très bonne sortie de Metal de la mort, qui sans figurer dans les classements de fin d’année passera sans souci le cap des écoutes multiples, grâce aussi à sa grande fluidité conjuguée à sa force de frappe imparable qui ne laissera personne indifférent.
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