Après un excellent
Spewing Mephitic Putridity paru en mars 2022, je mentirais si je vous disais que je m’attendais à un retour aussi prompt de la part des Anglais. En effet, qu’elle ne fût pas ma surprise en apprenant début novembre que la formation de Bristol avait déjà mis en boîte les quelques titres qui composent son successeur et que la sortie de celui-ci était imminente... Une bonne nouvelle accueillie comme il se doit même si je dois dire que j’ai été légèrement échaudé par cette illustration signée Stefan Todorović plus connu sous le pseudonyme de Khaos Diktator Design (Deathcult, Devourment, Fuming Mouth, Of Feather And Bone, Rauthadás, Schizophrenia, Vacivus...) et ce logo revisité par Þorvaldur Guðni Sævarsson aka Skaðvaldur (Carnal Tomb, Coffin Rot, Evoker, Graveater, Koffin...). Pourtant on ne peut pas dire que le résultat final soit mauvais mais juste que je trouvais plus de charme à la précédente illustration d’ailleurs réalisée par Skaðvaldur. Bref...
Paru le mois dernier chez Me Saco Un Ojo Records, Extremely Rotten Productions et Pulverised Records,
Oozing Radioactive Vomition est également marqué par quelques changements de line-up significatifs puisque Tibor Hany a en effet troqué sa basse au profit d’une guitare et cela tout en conservant sa position de chanteur, que Joss Farrington (basse) qui a rejoint le groupe en 2020 est enfin crédité sur une sortie des Anglais et que Joe Knight (batterie) s’en est allé, remplacé dans la foulée par un certain Jamie Wintle, déjà collègue du sus-mentionné Joss Farrington au sein de Seprevation. Bref, quelques va-et vient qui cependant ne doivent pas vous inquiéter puisqu’à vrai dire ce sont bien là les seuls nouveautés constatées à l’écoute de ces six nouvelles compositions.
Eh oui, rien de neuf à l’horizon puisqu’
Oozing Radioactive Vomition se contente en effet de marcher dans les pas de son prédécesseur sans apporter quoi que ce soit de nouveau à cette formule qui est la sienne (et celle de beaucoup d’autres). Ceux d’entre vous qui ont déjà croisé la route de Cryptworm par le passé ne seront donc pas étonnés de constater que les Anglais s’appliquent une fois de plus à marcher dans les pas de formations telles qu’Undergang, Cerebral Rot et dans une moindre mesure Demilich. Un parti-pris forcément peu risqué mais qui jusque-là leur a plutôt bien réussi.
Mixé et masterisé une fois encore par le Hongrois Árpád Szenti, ce deuxième album bénéficie d’une production toujours idéalement taillée pour le job même si je trouve que les guitares ont perdu au passage un peu de leur caractère et de leur abrasivité. Rien de rédhibitoire mais à choisir je préférais celle de son prédécesseur. Pour le reste, ce nouvel album va donc dérouler les mêmes attributs que ceux ayant fait le succès d’estime de
Spewing Mephitic Putridity et de
Reeking Gunk Of Abhorrence. On va donc retrouver tout au long de ces trente-quatre minutes tout ce qui fait le charme de Cryptworm depuis maintenant quelques années c’est-à-dire un savoureux mélange d’accélérations primitives menées à coups de blasts plus ou moins tranquilles ("Miasmatic Foetid Odour" à 0:35, "Necrophagous" à 2:27, "Submerged Into Vile Repugnance" à 1:44...) et de cavalcades thrashisantes aussi simples qu’efficaces ("Oozing Radioactive Vomition" à 2:33, "Organ Snatcher" à 0:48, "Engulfed By Gurgling" à 0:57 et 2:02...), de séquences bien dodues et dégoulinantes ("Organ Snatcher" à 3:08, "Miasmatic Foetid Odour" à 3:48, "Engulfed By Gurgling" à 0:28...) et de moments marqués par ce groove Demilichien toujours aussi délicieux et irrésistible (les premières mesures de "Oozing Radioactive Vomition", "Engulfed By Gurgling" à 3:09, « Submerged Into Vile Repugnance" à 2:46...). Encore une fois, rien de bien nouveau dans ce que nous proposent les Anglais tout au long de ces retrouvailles que l’on aurait été tenté de juger prématurées mais force est bel et bien de constater que le groupe est une fois de plus au rendez-vous et surtout en pleine possession de ses moyens.
N’oublions pas au sein de cette équation le growl épais et granuleux de Tibor Hany dont les borborygmes, onomatopées et autres déglutitions ne sont pas sans faire écho aux voix les plus sales du Death Metal à commencer notamment par celle de David Mikkelsen d’Undergang. Un chant aux nuances toutes relatives mais qui participe néanmoins à la mise en place de ces ambiances putrides et baveuses qui dégoulinent sur chacune de ces six compositions faisandées. Des atmosphères auxquelles vont également largement contribuer les riffs pas bien compliqués de Tibor mais dont l’efficacité aura été une fois de plus largement démontrée tout au long de cette demi-heure des plus efficaces et redoutables.
Même si nous n’étions peut-être pas préparés pour ce retour soudain de Cryptworm, il faut bien se rendre à l’évidence que ce nouvel album s’impose à nouveau comme une réussite totale et sans appel. Naturellement, on ne peut pas dire que l’on soit véritablement surpris de ce constat puisque les Anglais nous avaient déjà par le passé fait la démonstration de leurs capacités à convaincre grâce à une formule particulièrement bien rodée que le groupe n’a évidemment pas inventé mais qu’il maîtrise cependant à la perfection. Bien sûr le créneau est aujourd’hui chargé avec, on l’a vu, tout un tas de groupes déjà très talentueux évoluant dans ce registre mais si Cryptworm n’est pas nécessairement mon poulain préféré dans le genre (je lui préfère d’une courte tête Undergang, Fetid et Cerebral Rot), on ne peut pas dire qu’il y ait ici matière à rougir. Bref, c’est donc une fois de plus un grand "Oui" à l’adresse des Anglais qui en plus de ne pas perdre de temps n’ont pas manqué de viser juste. Cool.
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