chargement...

haut de page
Remontez pour accéder au menu
318 visiteurs :: Invité  » se connecter  » s'enregistrer
Sielunviholl... » Vorage - Vorage »

Irkallian Oracle - Grave Ekstasis

Chronique

Irkallian Oracle Grave Ekstasis
Groupe à géométrie variable, Irkallian Oracle voit le jour en 2012 à Göteborg. Sur le papier, ce sont six membres qui composent ainsi la formation suédoise bien qu’aucun ne soit nominativement attaché à celle-ci. De fait, malgré quelques pistes plus ou moins probantes, Irkallian Oracle demeure un grand mystère pour la plupart d’entre nous. Une certaine opacité que le groupe se plaît naturellement à cultiver en passant le plus clair de son temps affublé de longues toges brunes, le visage dissimulé sous de larges capuchons.
Un an seulement après sa formation, le groupe accouche de son premier album. Intitulé Grave Ekstasis, celui-ci sort au format cassette sur le label Bolvärk (qui n’avait jamais rien sorti jusque-là et qui n’a encore donné aucune suite depuis). Bien que limité à seulement 300 exemplaires, l’album finit par tomber naturellement entre les mains d’un label déjà réputé pour la qualité de son roster. C’est ainsi que Nuclear War Now! se chargera de sortir en février 2014 la version CD (suivie un mois plus tard par l’édition vinyle) de ce premier album qui a semble-t-il fait grand bruit au sein de l’underground.

Devant ce qui semble être un véritable succès d’estime, sachez néanmoins que l’on n’aborde pas Grave Ekstasis comme on aborde un simple album de Death Metal. Car bien que Suédois, originaires qui plus est de Göteborg (capitale mondiale du Death Mélodique avec In Flames, At The Gates, Dark Tranquility, Arch Enemy...), Irkallian Oracle n’est pas le genre de groupe à se laisser dompter aussi facilement. Bien loin de ce Death Metal FM désormais plus proche de la Pop, Irkallian Oracle produit une musique incroyablement dense et oppressante empruntant pour se faire de sombres et terrifiants détours. La ligne droite est en effet rarement une option pour le mystérieux groupe suédois dont les cinq titres s’allongent ainsi sur un petit peu plus de quarante-trois minutes. Il y a bien cette exception qui confirme la règle avec le très direct "Trans-Abysmal Echoes (Non-Sens)" (un peu plus de deux minutes) mais dans l’ensemble on oscille plutôt entre six et treize minutes pas titre. De quoi décourager les plus bas du front, ceux qui apprécient leur Death Metal exécuté pied au plancher.

Mené par cette idée à la fois terrifiante et insaisissable de l’Irkalla, ce royaume d’en-bas où, dans l’ancienne croyance babylonienne, règne l’impitoyable Ereshkigal, le groupe suédois s’attache à dépeindre et ainsi honorer cette notion d’Enfer sous-terrain. Une vision qui passe dans le cas présent par une musique lente et extrêmement répétitive mettant en exergue des atmosphères ritualistes et oppressantes. Atmosphères d’ailleurs illuminées de petits arrangements discrets mais à l’effet immédiat (tambours, tambourins, cloches etc...). De ces nombreuses séquences que l’on pourrait croire calquées à l’infini (l’aliénant "Ekstasis"), ressort une certaine idée de la folie mais aussi un sentiment de toute-puissance. Celle d’une Déesse tyrannique et intransigeante régnant sans partage et sans merci sur une citadelle remplie de morts. Ces riffs lancinants et entêtants qui n’ont de cesse de tournoyer au-dessus de nos têtes nous rappellent ainsi à notre état d’hommes et femmes fragiles et vulnérables, engeances misérables et damnées sujettes aux pires maladies mentales et à la triste déchéance physique.

Une ambiance obscure et pesante au service d’une vision loin d’être aussi étriquée et redondante qu’il n’y paraît. Car malgré le caractère répétitif que revêt la musique d’Irkallian Oracle, nombreux sont les passages où le groupe s’emballe avec force et véhémence. Son Death Metal occulte change alors de visage pour revêtir quelques atours bien plus agressifs et dynamiques comme par exemple sur "Iconoclasm" (0:00-0:35, 4:13-4:43, 4:56-5:50), "Dispersion" (0:53-1:06, 4:13-4:48) ou encore l’éreintant "Trans-Abysmal Echoes (Non-Sens)". Des séquences qui viennent rompre avec cette aliénante monotonie, tel un simulacre de fraicheur dans cette dense et toujours très oppressante représentation du vide. Car ne vous y trompez pas, mais ces passages se révèleront tout aussi exigeants, rappelant alors le Death Metal organique et boueux d’un Antediluvian ou d’un Portal. L’apaisement ne viendra point, même lorsque ces quelques voix plus lointaines, confortant ainsi cette impression de rituel occulte, viennent prendre le relai de ces growls profonds, monstrueux et inhumains.

Grave Ekstasis ne fera pas l’unanimité. C’est un fait. La "faute" à un Death Metal que beaucoup trouveront trop monotone. A juste titre d’ailleurs. Cependant, à l’image de cet artwork signé David Herrerias (Necrocurse, Nightbringer...), si la musique d’Irkallian Oracle semble décrire une spirale sans fin, jamais le groupe ne se mord la queue, réussissant à insuffler un soupçon de variété à ce qui s’apparente en quelque sorte à une espèce de messe hypnotique. Difficile d’accès, la musique des Suédois nécessitera un nombre d’écoutes conséquent avant que vous puissiez en saisir toutes les subtilités. Un effort nécessaire qui laissera peut-être quelques personnes sur le carreau mais saura récompenser les plus méritants. Courage.

DONNEZ VOTRE AVIS

Vous devez être enregistré(e) et connecté(e) pour participer.

AJOUTER UN COMMENTAIRE

 
Vous devez être enregistré(e) et connecté(e) pour participer.
Irkallian Oracle
notes
Chroniqueur : 8/10
Lecteurs : (4)  6.5/10
Webzines : (3)  7.83/10

plus d'infos sur
Irkallian Oracle
Irkallian Oracle
Death Metal - 2012 - Suède
  

formats
  • K7 / 2013 - Bolvärk
  • Vinyl / 2014 - Nuclear War Now! Productions

tracklist
01.   Ekstasis  (08:38)
02.   Iconoclasm  (12:47)
03.   Dispersion  (06:36)
04.   Trans-Abysmal Echoes (Non-sense)  (02:25)
05.   Absentia Animi  (13:12)

Durée : 43:28

parution
27 Mars 2013

Essayez aussi
Mortiferum
Mortiferum
Altar Of Decay (Démo)

2017 - Autoproduction
  
Sequestrum / Sněť
Sequestrum / Sněť
Sequestrum / Snêť (Split 7")

2024 - Extremely Rotten Productions
  
Obituary
Obituary
The End Complete

1992 - Roadrunner Records
  
Death Breath
Death Breath
Let It Stink (EP)

2007 - Black Lodge Records
  
Cannibal Corpse
Cannibal Corpse
Tomb Of The Mutilated

1992 - Metal Blade Records
  

Ultra-Violence
Deflect The Flow
Lire la chronique
Deathhammer
Crimson Dawn
Lire la chronique
Flesh Storm
The Path Of The War
Lire la chronique
La photo mystère du 1 Décembre 2025
Jouer à la Photo mystère
Centinex
With Guts And Glory
Lire la chronique
Entretien avec Anthares
Lire le podcast
The Ultimate Soul Grinding Festival - Last Inhumate Show Ever
Illegal Corpse + Inhumate +...
Lire le live report
Warfield Within
Rise of Independence
Lire la chronique
La photo mystère du 16 Novembre 2025
Jouer à la Photo mystère
R.B.Band
Chains of silence (EP)
Lire la chronique
Ordered To Kill
Endless War
Lire la chronique
Reabilitator
Fucking Thrasher
Lire la chronique
Hexecutor
…Where Spirit Withers In It...
Lire la chronique
Live Report Muscadeath 2025 2ème jour (samedi)
Lire le podcast
Live Report Muscadeath 2025 1er jour (vendredi)
Lire le podcast
La photo mystère du 1 Novembre 2025
Jouer à la Photo mystère
Mortal Scepter
Ethereal Dominance
Lire la chronique
Revocation
New Gods, New Masters
Lire la chronique
Ormagoden
Purphoros
Lire la chronique
Electrocutioner
Harbinger
Lire la chronique
Vio-Lence
Oppressing The Masses
Lire la chronique
Ex Tenebris Lux Acte VII
Gravekvlt + Zöldïer Noïz
Lire le live report
Entretien avec DEVANGELIC
Lire le podcast
Dead Heat
Process Of Elimination
Lire la chronique
La photo mystère du 16 Octobre 2025
Jouer à la Photo mystère
Entretien avec AVULSED
Lire le podcast
Vile Apparition
Malignity
Lire la chronique
Aragon
Aragon
Lire la chronique
Violator
Unholy Retribution
Lire la chronique
Death Feast Open Air 2025
AngelMaker + Brodequin + Ce...
Lire le live report
La photo mystère du 1 Octobre 2025
Jouer à la Photo mystère