Gore Brigade - Gore Brigade
Chronique
Gore Brigade Gore Brigade (EP)
Visiblement certains ont peur de s’ennuyer et de ne pas savoir quoi faire de leur temps-libre, c’est le cas de Jonny Pettersson (WOMBBATH) qui avec deux membres de DEFIATORY s’est lancé dans un nouveau projet 100 % Death Metal à la fois puissant et gouleyant, qui ne fait ni dans la finesse ni dans l’excédent technique. Car ici le trio a décidé d’opérer dans un registre sobre où le dynamisme et la vitesse servent de parfait défouloir faisant ainsi plaisir à entendre, tant la musique y est d’une fluidité impeccable aidée en cela par une production chaude et puissante où le modernisme se mélange à merveille à un côté old-school particulièrement agréable. En effet durant un peu plus d’un quart-d’heure les Suédois vont enchaîner six morceaux ultra-courts mais qui vont avoir le temps quand même d’être suffisamment denses pour ne pas être répétitifs, malgré leur simplicité de façade.
Il n’y a qu’à écouter le rutilant « March Of The Gore Brigade » (et ses quatre-vingt-dix secondes au compteur) pour comprendre que les gars ne sont pas là pour rigoler, et surtout que le rendu va être à la hauteur de l’expérience de chacun d’entre eux vu que ça se montre bien grassouillet et particulièrement remuant, via l’apport de quelques relents Hardcore au niveau des riffs. Si tout cela dévoile un jeu très simple et direct ça n’est pas un souci vu que c’est directement addictif, notamment du fait de la présence de passages mid-tempo écrasants qui donnent instantanément l’envie de secouer la tête. D’ailleurs la suite de cet Ep va conserver ces moments où le headbanging est roi comme sur le groovesque et tortueux « A Wretched Taste » où toute la palette rythmique est de sortie, notamment des blasts ravageurs et une alternance des voix où les cris et le growl passent facilement de l’un à l’autre, pour un résultat sans fautes de goût et qui s’agglomère à merveille. Si le frontman fait le boulot comme il faut derrière son micro ses complices ne sont pas en reste, que ce soit via le batteur tout en sobriété (et qui sait varier les patterns sans en faire des tonnes) ainsi que le guitariste qui mélange habilement agressivité et mélodie, principalement lors des solos aériens au supplément de douceur bienvenu. On va s’apercevoir de ce point dès la plage suivante (le dense et varié « An Army Of The Re-Animated ») où le lead se mêle totalement aux passages pachydermiques calés entre des déferlantes de haine et de rapidité, offrant à la fois la compo la plus longue comme celle qui mise le plus sur l’alternance. Car ensuite les compères vont revenir à une musique plus violente et radicale, preuve en est le furibard « World Wide Death » qui tabasse de façon quasiment constante tout en voyant l’ajout d’ambiances Swedeath typiquement locales toujours plaisantes à entendre (on retrouvera d’ailleurs celles-ci dans la foulée sur le court et redoutable « Show Me The Gore » qui ne s’embarrasse toujours pas d’excès en tous genres).
Néanmoins histoire de ne pas terminer de la même façon le combo conclut les débats via le tout aussi sympathique « The Rot Becomes You » qui bien qu’étant mené tambour battant lève le pied quand il faut, amenant là-encore de la profondeur mélodique affirmée qui amène le calme avant le retour de la tempête et de l’ouragan de sauvagerie qui en découle, et clôt ainsi un court-format à la durée idéale. Il est évident qu’exécuté sur une période plus importante celui-ci aurait pu finir par se répéter car il faut bien avouer que l’écriture comme les plans finissent par se répéter et être un peu interchangeables, un souci récurrent dans un genre si balisé. A voir donc si le groupe réussira à passer sans écueil au format supérieur mais en attendant on se délectera de cette sortie pleine de bonne volonté, et qui trouvera facilement sa place au sein du catalogue qualitatif et fourni de son label qui confirme son rôle de défricheur de talents. Envoyant le pâté comme il faut et parfaite pour se vider la tête cette première réalisation des nordiques ravira sans souci les amateurs de bon gros simplissime et prévisible, qui rend à la fois hommage aux doyens locaux comme à sa nouvelle scène qui joue autant sur les fondamentaux que la nouveauté. Du coup sans chercher à révolutionner quoi que ce soit l’entité d’Umeå fera passer un très bon moment en sa compagnie, mettant le cerveau de l’auditeur en veille… ce qui est toujours appréciable et que l’on redemande à l’envie.
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