Après l’étiquette « tribute swedeath alcoolisé » puis « swedeath deluxe », le « All-Star-Band » Bloodbath semble avoir véritablement passé le cap du groupe « dandy de studio » depuis l’arrivée de « old » Nick Holmes (à l’agenda moins compliqué que Mickael Åkerfeldt). Je compte déjà 35 dates de festival (sur Setlistfm) depuis 2015 et surtout une première tournée en vingt ans d’existence (prévue pour novembre) ! Katatonia étant « stand-by » pour une période encore indéfinie, Jonas et Anders peuvent désormais s’investir entièrement à la cause du bain ensanglanté. Un groupe au line-up remanié, malheureusement à l’instar de maître Dan Swanö, une éviction éclair sans préavis pour le pauvre Sodomizer (cf son post sur sa page Facebook), remplacé étonnamment par Joakim Karlsson (guitariste fondateur de Craft). Une nouvelle touche black metal ? Curieux d’entendre la chose. Difficile de passer à côté sinon, pour ce cinquième opus la nouvelle coqueluche surdouée Eliran Kantor (Hate Eternal, Krisiun, Soulfly, Satan, Sigh… Rien que pour cette année) est appelée pour une peinture juste magnifique.
Montez bien le volume, raz-de-marée sonore dès les premières secondes de l’ouverture « Fleischmann » (bibi collé au siège) en passant par l’introduction de « March Of The Crucifiers » (ma nuque est possédée par le Malin). Une production juste hallucinante pour le genre et un retour au son « HM-2 » orgasmique (encore plus poussé que sur
Grand Morbid Funeral) pour un rendu qui rappellerait presque un
Breeding Death. Démonstration parfaite sur le premier extrait dévoilé « Bloodicide » : groovy, catchy, soli horrifiques, breaks parsemés et paroles « clichesques » au possible. A imiter avec le trio de guest « crème » britannique : Jeff Walker (Carcass), Karl Willetts (Memoriam, ex-Bolt Thrower) et John Walker (Cancer). « Dark cathedral claiming souls! Shredded cries of anguish choke! Suffering, in blood we’re drowned! Stripped and bled, the broken bound! ». Mais autant vous prévenir de suite, il s’agit du seul morceau avec cette efficience… Un soufflé qui redescendra petit à petit.
Evidemment le gros sujet à débat arrive, les vocaux du « vieux » Nick. Je me fie à ce que j’entends ici : un produit studio peaufiné à l’extrême avec le mixage flatteur qu’il faut. Une touche « cradingue » (gardien de cimetière sociopathe et « illuminati ») et « old school » qui sied parfaitement à leur death metal je trouve. Pour le rendu « live », c’est autre chose. Mais le DVD
Bloodbath over Bloodstock rappellera le chant death atroce pour ceux regrettant Mikael Åkerfeldt… Pour ma part, je fais partie de ceux pleurant Peter Tägtgren (nouvel Hypocrisy très bientôt, oh oui !).
Le teasing sur la présence du guitariste de Craft était plutôt aguicheur et prometteur pour la suite… Sauf qu’en décortiquant minutieusement et en retournant l’album dans tous les sens, le gaillard n’apportera quasiment rien à Bloodbath, laissant le duo Nyström/Renkse gérer les compositions. On retiendra la légère fibre black sur les arpèges de « Fleischmann » (je pencherais d'avantage vers Anders) et l’ambiancé « Only The Dead Survive » (tremoli avec effet « delay ») mais un aspect vraiment famélique pour nous sustenter. Chose qui conforte ce sentiment d’inachevé à l’instar des quelques idées un peu rafraîchissantes pour la bande mais encore trop « light » : les passages rock ‘n’roll (« Wayward Samaritan » et « Warhead Ritual » tout droit sortis d’un The Crown), death/thrash plus « moderne » (« Morbid Antichrist » à 2:05), les quelques mélodies disséminées (« Deader » à la patte Anders, façon Diabolical Masquerade à 2:30) ou encore les faux semblant « mid-tempo » pour un uppercut venu de nulle part (méchant break de « Levitator » à 1:35).
Finalement on retrouve les mêmes défauts que les deux précédents albums, à savoir un swedeath relativement léché qui fait indubitablement son effet les premières écoutes. L’euphorie estompée et le son outrancier de côté, un album en pilotage automatique sans réels hits et aux quelques baisses de régime à mi-parcours. Je pense à « Morbid Antichrist » et « Warhead Ritual » assez lambda ou « Chainsaw Lullaby » qui termine la galette en eau de boudin (paroles gore et samples de tronçonneuses sympathiques néanmoins). Grinçant car encore une fois il manque un rien pour que Bloodbath puisse marquer nos esgourdes et monter d’un échelon. Des morceaux un peu plus affutés ou ces idées (citées en haut) plus abouties comme pistes éventuelles.
La malédiction continue pour Bloodbath, un death « old school » aux compositions fignolées (bien au-dessus de la masse) et au son HM-2 « mammouthesque » qui retombera après quelques écoutes. Des pannes d’inspiration à mi-chemin, un Joakim Karlsson (Craft) inexploité et un album manquant encore de réels hits (« Bloodicide » de côté) qui laisseront ce
The Arrow of Satan Is Drawn prendre la poussière dans le tiroir. D’ailleurs qui parmi vous ressort encore régulièrement
The Fathomless Mastery ou
Grand Morbid Funeral ? Pas grand monde.
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