Fall Of Seraphs - From Dust To Creation
Chronique
Fall Of Seraphs From Dust To Creation
On pourra dire ce qu’on veut mais il s’est fait désirer celui-là… tant l’attente pour ce premier opus du groupe en devenait interminable, et l’on finissait même par se demander s’il verrait le jour et surtout dans quelles conditions. Il faut dire que depuis l’excellent Split avec TREPANATOR
(« Incarnation Of Torture ») il s’est écoulé quasiment quatre années, une longue période que le combo a mis à profit pour peaufiner sept nouveaux morceaux et aussi se renouveler en interne avec les arrivées d’un nouveau soliste ainsi que d’un autre bassiste (on peut d’ailleurs entendre ces deux-là dans MANZER et ADX), qui vont amener toute leur expérience sans dépareiller dans l’ensemble musical. Car le quintet n’a pas pour vocation à changer grand-chose dans son écriture et c’est tant mieux, vu la qualité et la fluidité qui ressortaient de ces deux précédentes sorties et dont ce passage au format supérieur en est la parfaite suite avec notamment toujours cette redoutable efficacité. On croirait en effet avoir affaire à des inédits tirés des sessions de ces dernières vu qu’on retrouve le même grain du côté de la production et que les nouvelles compositions restent dans la lignée des anciennes, pour un résultat final qui frôle la demi-heure sans jamais la dépasser.
Si on pourra reprocher qu’il manque encore un voire deux titres pour que ce disque soit complètement approuvé il n’en reste pas moins que ce qui est proposé est impeccable de bout en bout, et fait passer un excellent moment sans fausses notes ni fioritures inutiles. On savait effectivement que les gars avaient le don pour pondre un rendu implacable, varié et entraînant et c’est exactement cela qui se passe ici preuve que malgré la longue attente on ne va pas être déçu du résultat… comme « The Eradication Dogma » va le prouver de suite. Et en effet après une série de larsens en guise d’introduction suivie d’un bon vieux roulement de toms à l’ancienne c’est parti pour un mélange appétissant de blasts précis et calés entre des passages rapides enlevés et de courts instants au mid-tempo écrasant et remuant à mort. Sans jamais ralentir la cadence cette ouverture très classique fait parfaitement le boulot en conjuguant la violence avec une certaine mélodie, que l’on peut ressentir sur l’apport des solos particulièrement fluides et techniques et qui densifient un peu plus une musique qui l’était déjà beaucoup à la base. Preuve en est dans la foulée avec « Mirror Of Transcendence » au groove impeccable qui donne envie de headbanguer entre les rasades débridées où ça tabasse frontalement et sans se poser de questions tout en n’étant jamais redondant et répétitif, malgré des plans qui peuvent se ressembler d’une composition à l’autre.
Cependant même si des points communs sont présents sur chacune d’elles celles-ci ont néanmoins suffisamment de subtilité et de variété pour ne pas que cela soit visible, créant ainsi quelques différences bien troussées et reconnaissables. Preuve en est avec le très sombre « Divine’s Lament » qui mise plus sur les ralentissements et plans bien massifs, pour obtenir un rendu rampant et suffocant qui fait bien mal à la nuque surtout quand l’ensemble réaccélère et repart à fond les ballons, et créent ainsi un moment excellent qui joue le grand-écart. D’ailleurs ce rendu ne va pas rester sans lendemain vu que « From Dust To Creation » va offrir ce même ressenti, tant on sent la tempête approcher de façon imminente (avec son démarrage inquiétant) et que ça ne cesse de varier entre périodes de tonnerre déchaîné et accalmies nécessaires où quelques accents typiquement Thrash au niveau des riffs se font entendre, donnant ainsi un rendu ultra-homogène et diversifié. Entre tout ça on retiendra les tout aussi excellents « Fire Path Of Punishment » à l’entrain communicatif et « Psychotic Troubled Senses » qui joue sur tous les tableaux… à l’instar de la conclusion « Brood Of Decomposition » qui passe tout en revue, et propose là-encore un dynamisme de dingue qui va cartonner à tous les coups en concert… comme le reste de cette galette d’ailleurs.
On avait déjà remarqué que l’entité avait cette faculté de composer des blocs taillés pour la scène, tant ils accrochent facilement l’auditeur tout en lui servant de parfaits exutoires qui décrassent les oreilles et filent une pêche continue, et elle le prouve aujourd’hui encore avec cette copie impeccable et qui se situera facilement dans le haut du panier des sorties Death hexagonales de l’année. Avec leurs vécus respectifs les vieux briscards qui composent la formation livrent un enregistrement professionnel dont le classicisme plaira facilement au plus grand-nombre à n’en pas douter, tant c’est frontal et épuré. Autant dire qu’une fois arrivé au bout l’envie de repartir depuis le début pour en reprendre une bonne rasade est instantanée, vu que ça fout la pêche d’enfer et donne immédiatement l’envie de taper du pied comme de secouer la tête. La preuve est donc faite qu’on est définitivement en présence d’un grand nom qui a tout pour devenir incontournable dans notre pays voire à l’étranger… d’ailleurs sa signature de l’autre côté des Pyrénées chez Memento Mori n’est sans doute pas un hasard, et va lui permettre de gagner une nouvelle frange plus large du public et ça n’en sera que mérité tant les Charentais méritent de se faire une notoriété bien au-delà de nos frontières.
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