Fall Of Seraphs / Trepanator - Incarnation Of Torture
Chronique
Fall Of Seraphs / Trepanator Incarnation Of Torture (Split-CD)
Après s’être fait remarquer l’an dernier avec l’excellent EP
« Destroyer Of Worlds » l’heure est à la confirmation pour la bande basée à Chevanceaux, qui gagne progressivement une notoriété bienvenue et surtout méritée. Car en vieux briscards expérimentés ses membres ont décidé de ne pas brûler les étapes et de continuer petit à petit à sortir quelques titres, tout en laissant sa chance à d’autres formations comme c’est ici le cas avec les méconnus TREPANATOR. Pour en revenir aux vétérans les voilà aujourd’hui avec cinq nouvelles compositions toujours aussi accrocheuses qui marquent également la fin de l’aventure pour son soliste Aymeric Mallet, celui-ci ayant depuis quitté ses camarades de jeu par manque de temps. Si on lui souhaite bonne route le quatuor restant devra rapidement trouver un successeur à la hauteur, ce qui ne sera pas une mince affaire, malgré tout ce beau monde s’est surpassé en augmentant encore la qualité de sa musique qui prend une nouvelle ampleur et gagne encore en densité et surtout en technique, sans perdre pour autant sa fluidité.
Car d’entrée avec « Weaver Of Pestilence » on s’aperçoit de la progression fulgurante du combo qui a eu lieu en seulement quelques mois, et où toute l’expérience de chacun ressort à pleine force. On trouve ici toute sa palette de jeu où passages lents et énergiques se mélangent à merveille aux blasts fulgurants et aux différentes variations de rythme, tout en gardant son style relativement direct et à l’ancienne, comme cela sera le cas sur « Portal To Nothingness » qui conclura les débats de la même manière. Et même si celle-ci démarre de façon plus sombre et froide, histoire de se préparer à la déferlante qui arrive, le cap reste tenu et garde sa cohérence sans coup férir. Au milieu de tout cela le plus massif « Vow Of The Ancients » trouve facilement sa place par sa lourdeur accentuée et un côté instinctif plus présent, le tout en conservant toujours sa densité sans failles, comme avec « A Way In Mechanicum » qui enchaîne dans la foulée. Ici l’alternance est encore plus prononcée tant ça oscille entre moments lourds et écrasants et d’autres où les hammerblasts se font entendre, tout en jouant ainsi sur la variation pour mieux accrocher l’auditeur et aussi le surprendre. D’ailleurs pour rester dans l’esprit de surprise « Sands Of Nowhere » est l’exemplee parfait vu qu’il s’agit ni plus ni moins du titre le plus brutal et radical jamais enregistré par le groupe depuis ses débuts. Durant toute sa durée ça tabasse pratiquement en continu, ne soufflant qu’à de rares instants en alourdissant légèrement l’ensemble pour mieux repartir dans la foulée afin d’asséner une grosse paire de baffes ou une rangée de coup de pieds aux fesses (c’est selon), qui laisse des marques et dont on ne ressort pas indemne. Car ici outre une technicité encore plus relevée la vitesse atteinte est également à son paroxysme confirmant donc que les charentais ont vraiment franchit un cap et qu’ils sont d’une solidité à toute épreuve. Avec en prime une production puissante et massive au rendu toujours naturel, l’écrin sonore entendu ici est digne de l’écriture proposée par ses créateurs qui s’affirment dorénavant comme un probable futur incontournable du genre en France, et dont on attend désormais avec hâte un long-format qui risque de faire très mal et de marquer les esprits quand il arrivera.
En attendant cela et après avoir été rassasié de bon son l’heure des trépanateurs a sonné et s’ils sont moins connus que FALL OF SERAPHS ils sont tout aussi intéressants à écouter quoi que différents. Evoluant dans une mouvance plus sombre et caverneuse les poitevins méritent d’être mis en avant, et pour eux ce Split tombe à pic tant leur première sortie en 2016 est passée totalement inaperçue, malgré un contenu plus qui méritait le détour. Du coup ceux-ci sont décidés à ne plus laisser passer leur chance et ont réussi à augmenter leur noirceur et leur intensité qui vont se mélanger parfaitement aux variations de ces quatre morceaux. En effet ils réussissent à captiver sans lasser, en proposant une recette certes éculée mais qui fait toujours ses preuves, à savoir une alternance de rythme plus ou moins importante, comme cela est le cas avec « Insect Warfare ». Celui-ci après une froide introduction va tabasser comme il faut un petit moment, avant de s’alourdir et de ralentir le mouvement afin de renforcer la sensation d’oppression afin ensuite de proposer un équilibre simple et massif, où le côté primal et brutal ne cesse pas une seconde. Après cet excellent début la suite maintiendra un niveau similaire que ce soit avec le plus direct « Manhunter » où la pression ne cesse de monter et descendre, ou encore via le redoutable « Religious Tumor » qui joue les montagnes russes, avant que « Pervert From Hell » ne clôture les hostilités en deux parties distinctes (où lourdeur et vitesse sont chacune mises en avant). Autant dire qu’on n’est pas déçu du tout du résultat tant les gars n’en font jamais trop et n’étirent pas inutilement l’ensemble, qui offre de plus un très bon rendu grâce à une production homogène où la basse est parfaitement audible. Le tout se retrouve ainsi conjugué au niveau technique élevé de chacun des membres (mention spéciale aux solos d’une précision chirurgicale) qui amène une vraie plus-value et marque un peu plus les esprits.
Si le Split peut parfois être du foutage de gueule à cause d’un contenu hyper réduit et au prix exagéré, il n’en est ici aucunement question tant chacune des entités s’est surpassée pour offrir ce qu’elle a de meilleur. Si elles auraient pu sortir un autre mini-format chacune de leur côté il faut saluer leur démarche commune ainsi que celle de leur label qui continue de promouvoir le Death hexagonal contre vents et marées, qui quant à lui confirme sa bonne santé actuelle. Deux variantes du Metal de la mort certes, mais assez proches l’une de l’autre et au final un excellent moment pour tout le monde, qui démontre que si ses géniteurs continuent comme ça ils ont tout ce qu’il faut pour réussir une carrière prometteuse, que ce soit dans l’ouest du pays comme sur le reste du territoire, voire qui sait au-delà des frontières nationales. C’est tout ce qu’on peut leur souhaiter pour l’avenir et c’est déjà pas mal tant on peut être enthousiaste pour eux, vu le potentiel confirmé ici et qui ne demande qu’à s’exprimer en studio comme sur scène.
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