Fall Of Seraphs - Destroyer Of Worlds
Chronique
Fall Of Seraphs Destroyer Of Worlds (EP)
Alors que l’année 2017 est déjà très avancée, et qu’elle a offert en matière de Death Hexagonal sous toutes ses formes un cru assez hallucinant en matière de quantité et surtout de qualité, elle trouve encore le moyen de surprendre et mettre la mandale à tout le monde. Rarement en effet on a eu droit à une densité si élevée vu qu’entre les albums de CREEPING FEAR, RITUALIZATION, DEFLESHER, SKELETHAL, BALANCE OF TERROR, FLESHDOLL, GORGHONE, BLACK MARCH et d’autres il y’en avait pour tous les goûts (sans oublier le NEPHREN-KA qui arrive sous peu) sans que l’on soit déçu du résultat. Cependant si de nombreuses régions et départements ont été mis à l’honneur ces derniers mois la Charente-Maritime n’y a pas encore eu droit, et l’erreur est désormais réparée car le quintet de Chevanceaux mérite vraiment que l’on s’y attarde. Formé en 2014 sur les cendres d’OFFENDING par son batteur Vincent (qui souhaitait continuer à répandre la bonne parole du Metal de la mort au plus vite), il a vu au fur et à mesure s’étoffer autour de lui un line-up de haut niveau désormais composé de vieux briscards expérimentés, jouant ou ayant joués notamment dans WITHDRAWN, AD PATRES, OSSUAIRE, ACARUS SARCOPT, MALHKEBRE … autant dire qu’il y’a du talent chez chacun d’entre eux, et cela va s’entendre instantanément tant au niveau du style que de l’accroche.
Car on retrouve de suite ce qui faisait le charme du Death Floridien des années 90 via « Kill All Empathy » qui ne fait pas dans la dentelle. Nulle trace d’introduction inutile, directement ça tabasse rapidement entre tempo élevé et blasts ravageurs, tout en proposant de la variation grâce au jeu de son frappeur qui multiplie les roulements et les cassures de rythme, tout en n’hésitant pas à alourdir son jeu afin de ne pas tomber dans la redondance. Le résultat est sans surprises mais parfaitement exécuté, avec en plus une écriture et des compos imparables où l’on sent le vécu de chacun des membres qui vont à l’essentiel et savent ce qui fait mouche, notamment en ne faisant pas durer les hostilités trop longtemps. En effet ici l’efficacité est le maître mot, nul besoin de faire de la technique outrancière et ennuyeuse, bien au contraire et ça n’est pas l’excellent « Pact Of Negation » qui fera changer d’avis le quintet vu que là on se retrouve là-encore plongé en pleine vitesse quasiment en continu, le tout soutenu par un riffing imparable qui sent bon MALEVOLENT CREATION. Le groupe de Phil Fasciana semble être effectivement particulièrement apprécié de la paire de guitaristes vu qu’on y retrouve son style si caractéristique et inégalable à la fois sur ce morceau, et sur le tout aussi réussi « Seraph Of The Masses » à la construction un peu similaire, mais qui propose lui-aussi de la variété et une durée idéale, tout en se différenciant de par une ambiance plus sombre et ténébreuse de ce qui a été entendu jusqu’à présent.
D’ailleurs pour varier les plaisirs le quintet ne va pas hésiter à ajouter quelques influences Punk sur « In The Walls Of Ephyx », afin d’obtenir un résultat énergique, remuant et bondissant, et musicalement quelquechose d’une grande simplicité mais qui n’est pas ennuyeux du tout, et sert de rampe de lancement à « Massacred By Slitting » qui fait lui la part belle à la formation de Glen Benton. On croirait presque entendre le mythique premier album de DEICIDE tant là le jeu des guitares fait penser à celui des frères Hoffman. Un soupçon de notes de « Sacrificial Suicide » et « Dead By Dawn », conjugué à un jeu derrière les fûts proche de Steve Asheim, et l’on obtient un des titres les plus courts de cet EP, mais aussi un des plus direct qui bien que se nourrissant de l’aura énorme du combo de Floride ne tombe pas dans la redite ni la copie simple et sans âme, vu que les Charentais-Maritime ont suffisamment de vécu et de maturité artistique pour ne pas faire cette erreur. « Thoughtseize » qui clôt les hostilités prend presque le contre-pied de ce qui a été fait jusque-là, à la fois plus longue et plus lourde cette ultime plage se révèle parfaite pour headbanguer vu qu’elle contient de larges passages de tapis de double furieuse, ainsi que du mid-tempo étouffant (bien calé au milieu de moments plus explosifs et survoltés) posé sur des riffs particulièrement suffocants.
Outre une musicalité sans failles et qui ne faiblit aucunement, les gars se sont donnés les moyens de leurs ambitions, et il faut également saluer la qualité de la production râpeuse et naturelle de ce mini-album (mixé et masterisé au Drudenhaus Studio) qui rend grâce au boulot fourni par la bande, et qui confirme tout le bien entrevu auparavant, ainsi que l'artwork signé Chris Moyen qui a fière allure. Bien rétro, sans jouer à outrance la carte de la nostalgie, le seul défaut finalement de cette sortie est sa courte durée (vingt-quatre minutes à peine) car on en aurait bien repris encore un peu, mais il ne faut pas se leurrer elle va passer allègrement le cap des écoutes et met déjà l’eau à la bouche pour la suite qui devrait (espérons-le) arriver bientôt.
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