En l'espace de deux ans, l'Italien Paolo Girardi s'est imposé comme l'un des illustrateurs incontournables de la scène Death/Black underground, assurant ainsi depuis 2012 vingt neuf illustrations pour de nombreux artistes tels que Diocletian, Inquisition, Chaos Inception ou encore Decaying Purity. Malgré certaines remarques plutôt justifiées quant à la redondance de son travail et de certaines de ses oeuvres, on le retrouve une fois de plus cette année pour l'artwork du deuxième album des Tchèques de Brutally Deceased.
Intitulé
Black Infernal Vortex et paru cette fois-ci sur Doomentia Records, ce nouvel album fait suite notamment au très bon
Dead Lovers' Guide sorti en 2010. Sans bousculer les codes établis (bien au contraire), le groupe avait fait bonne presse grâce à un Death Metal old school empruntant énormément à Dismember. Un hommage vibrant et sincère en forme de copier/coller que les Tchèques continuent sans surprise d'entretenir aujourd'hui avec ce nouvel album.
Dès lors, une chose est sûre, si vous faites partie de ces gens réfractaires à cette vague de retro-Death ou bien soumis à une certaine forme d'indigestion depuis maintenant plus de cinq ans que nous sommes envahis de ce genre de groupes plus ou moins convaincants, vous pouvez d'ores et déjà passer votre chemin.
Black Infernal Vortex renferme en effet à peu près tous les clichés du genre, sans grande exception... Alors, par quoi commencer?
Premier signe flagrant de cet amour porté aux productions suédoises de l'époque, le son exagérément rugueux des guitares. Inutile de fermer les yeux pour se laisser transporter dans le Stockholm de la fin des années 80. Il suffit pour cela de tendre l'oreille et d'écouter ces guitares boostées au son des pédales HM-2. Un travail calqué évidemment sur celui de Tomas Skogsberg, l'homme qui a rendu célèbre le Sunlight studio et donné un son au Death Metal. Pour se faire, Brutally Deceased à une fois de plus opté pour le Davos studio avec pour résultat un son toujours aussi gras et abrasif qui n'a pas honte d'être excessif.
Comme pour
Dead Lovers' Guide, le groupe ne s'embarrasse d'aucune fioriture assommant d'entrée de jeu l'auditeur par une section rythmique particulièrement soutenue. Celle-ci est bâtie sur la base de séquences Thrash tout ce qu’il y a de plus véloces. Tchouka-tchouka enflammés et d-beat assénés en toute urgence sont ainsi à la fête sans jamais discontinuer ou presque. En effet, on retrouve bien quelques passages plus mesurés comme sur "Day Of Darkness", "Bellow The Adversary" ou l’interlude "Prelude To Deathwish" mais c’est bien pied au plancher que Brutally Deceased mène sa barque. Neuf titres expédiés en à peine plus de trente minutes. Je vous laisse faire le calcul. Finalement, la seule différence avec les quelques groupes suédois évoqués plus haut concerne le niveau de brutalité déployé. Comme il est déjà fait mention dans la chronique de
Dead Lovers' Guide, les Tchèques tapent vraiment très fort avec, en plus d’un son particulièrement compact, de nombreuses séquences de blasts pas dégueulasses qui finissent de nous assommer ("Regurgitation Of Blood, Devoured Flesh And Gastric Juices", "Deathwish"...).
Toujours en comparaison de son prédécesseur, on note cette même qualité de composition en ce qui concerne les riffs et les nombreux soli mélodiques qui ponctuent
Black Infernal Vortex. Le duo composé par Tomáš Halama et Marek Štembera s’en donne ici à cœur joie avec des riffs simples (pas plus de quelques accords) mais toujours très efficaces (on se surprend très vite à headbanger généreusement) et surtout une quantité de solos toujours très inspirés et apportant avec eux un souffle mélodique fort agréable. Une bouffée d’air frais dans ce Death Metal puissant et presque étouffant.
Si quatre ans séparent les deux albums de Brutally Deceased, on ne peut pas dire qu’il y ait pourtant grande différence entre l’un et l’autre. Ainsi, tout comme
Dead Lovers' Guide, ce nouvel album se destine aux amateurs de Death Metal old school suédois n’ayant pas peur de la redite et du manque total d’originalité. Mais au Diable l’originalité quant ont à l’efficacité et la force de frappe d’un Brutally Deceased. Smothered nous l’a déjà montré un peu plus tôt cette année. Les Tchèques enfoncent ainsi encore un peu plus le clou avec un
Black Infernal Vortex sans surprise mais procurant l’essentiel, c’est à dire beaucoup de plaisir.
Par gulo gulo
Par AxGxB
Par Jean-Clint
Par Raziel
Par Sosthène
Par Keyser
Par Keyser
Par Lestat
Par Lestat
Par Sosthène
Par Sosthène
Par MoM
Par Jean-Clint
Par Sosthène
Par AxGxB
Par Deathrash
Par Sikoo