Contrairement à Keyser, je suis de ceux qui ont particulièrement apprécié le deuxième album des Australiens de Cemetery Urn. Peut-être parce que c’est avec celui-ci que je les ai découvert (et non pas via le tout aussi recommandable
Urn Of Blood) ? Quoi qu’il en soit, je suis loin d’avoir à son égard les mêmes griefs que mon cher et estimé collègue qui lui reprochait notamment une atmosphère quasi-inexistante au profit d’une approche encore plus brutale. En ce qui me concerne, je n’ai jamais eu grand-chose à reprocher à
The Conquered Are Burned (à l’exception effectivement de ce son de batterie un peu trop synthétique à mon goût) qui, des riffs à l’atmosphère en passant par l’exécution ou le rythme imposé, s’avère selon moi un excellent disque de Death Metal bestial typique de cette scène australienne.
Sorti en avril dernier sur Hells Headbangers Records, ce nouvel album signe donc le retour de Cemetery Urn après sept ans d’absence. Sept longues années durant lesquelles le groupe n’avait presque plus donné signe de vie… La raison de ce long silence radio ? Et bien il est en grande partie dû à de nombreux remaniements internes avec notamment entre 2010 et 2016 la défection des 4/5ème du line-up de
The Conquered Are Burned. Exit ainsi le chanteur Damon Burr (ex-Bestial Warlust, ex-Abominator) remplacé depuis 2016 par Chris Broadway (Abominator, Ignivomous, ex-Deströyer 666). Le seul rescapé de la première heure est ainsi le guitariste Andrew Gillon que l’on retrouve également au poste de bassiste ici.
Face à tous ces bouleversements, certaines choses n’ont pas contre pas changé. Il y a d’abord cet artwork signé une fois de plus des mains de Daryl Kahan (Funebrarum, ex-Disma). Bon, on ne peut pas dire que l’Américain ait été ici des plus inspirés mais pour un disque de ce type ne faisant ni dans l’originalité ni dans la finesse, ce crâne posé sur la pierre et transpercé d’une simple lance fait suffisamment le taf et à au moins le mérite de poser l’ambiance. Ensuite, on retrouve cette production caractéristique du son de Cemetery Urn que l’on doit à Andrew Gillon et Sam Johnson (même si je préférais le son de guitare sur l’album précédent plus en avant et plus marquée encore). Un rendu abrasif et métallique (avec cette fois-ci une batterie au son beaucoup plus naturel) que j’apprécie tout particulièrement. Enfin, et c’est probablement le plus important, pas de trace d’une quelconque évolution dans la musique des Australiens qui, en toute décontraction, reprennent les choses là où ceux qui ont depuis quittés le navire les avaient laissées.
L’Undertaker accompagné de ses nouveaux camarades de jeux (certains sont là depuis déjà quelques années) rempile dans ce qu’il sait faire de mieux : un Death Metal bestial et bas du front peu avare en blasts et en riffs éclairs. Une cadence toujours très soutenue que le groupe va néanmoins nuancer tout au long de ces quarante minutes grâce à quelques mid-tempos toujours très bien sentis et surtout fort à propos ("The Deepest Of Graves" à 1:06, "A Requiem For Servants Aflame" à 1:53, le début de "Weakened Mortals Bleed" ainsi qu’à 1:52, "Petrified Existence" à 1:50, "The Sickening Sect" à 1:47, etc) ainsi que d’autres séquences non dénuées de groove (quelques tchouka tchouka ici et là). Des ruptures nécessaires ou en tout cas bienvenues car en plus d’apporter un soupçon de variété à l’ensemble, ces dernières vont également contribuer au développement de cette atmosphère sombre et malfaisante qui plane au-dessus de ces dix compositions.
Côté riff, Andrew Gillon fait désormais équipe avec Dan Maccioni venu lui prêter main-forte. Grâce à un jeu toujours aussi rapide et infernal ponctué par quelques leads diaboliques et autre solos plus mélodiques ("The Deepest Of Graves" à 2:23, "Misshapen Affliction" à 3:08, "A Hex Upon Elistist Dynasties" à 2:24...), les deux garçons accompagnés du cogneur de Belligerent Intent (Matt Crossingham) vont venir annihiler toute forme de résistance à coup de déflagrations vicieuses et impitoyables. Et le dernier de la bande dans tout ça ? Et bien après plus de vingt ans dans le milieu, Chris Broadway n’a évidemment plus rien à prouver. Le chanteur d’Abominator et d’Ignivomous sait comment s’y prendre pour plomber l’ambiance de sa voix profonde et rugueuse. Certes, je préférais celle de l’ex-Bestial Warlust Damon Burr un poil plus variée et nauséabonde (on y sentait quelque chose de plus guttural et glaireux) mais il n’y pas énormément de différence, pas suffisamment pour crier au scandale en tout cas.
Pour son retour aux affaires après plusieurs années d’absence, Cemetery Urn n’entend pas bouleverser quoi que ce soit. Fidèle à sa formule en dépit d’un remaniement de line-up presque total, ce troisième album s’inscrit dans la continuité de ce que le groupe a produit jusque-là. Certains lui préféreront sa production (notamment pour cette batterie effectivement plus naturelle), d’autres le chant de Chris Broadway. Pour ma part ce n’est pas le cas puisque je préfère le son de guitare plus marqué et la voix moins monotone de Damon Burr. Néanmoins
Cemetery Urn n’en demeure pas moins un disque fort agréable pour quiconque goûte à ce genre de douceurs venues d’Australie, un pays que l’on sait peu réputé pour sa délicatesse en matière de Death Metal.
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