Les Américains de Jex Toth étant au repos depuis 2013 et les sorties concomitantes de leur deuxième album intitulé
Blood Moon Rise ainsi que d’un court EP baptisé
Circles, il fallait bien que certains de ses membres assouvissent leurs pulsions créatrices ailleurs. Formé autour du bassiste Matt Jacobs et du batteur Nick Johnson, on retrouve pour compléter ce trio une demoiselle du nom d’Izzi Plunkett dont le curriculum vitae s’avère toutefois bien moins évocateur puisque hormis cette collaboration au sein d’Ossuary, celle-ci ne participe qu’à un seul autre projet du nom de Savage Death dont, personnellement, je n’ai jamais entendu parler.
En activité depuis déjà quelques années, le groupe originaire de Madison dans le Wisconsin a sorti en 2015 une première démo auto-produite intitulée
Cremation Ritual (avant d’être éditée en cassette l’année suivante par Darkness Shall Rise Productions). Quatre ans plus tard, le groupe signe son retour avec une seconde démo intitulée
Supreme Degration sortie toujorus via Darkness Shall Rise Productions et Ruptured Fetus Productions mais également avec le soutient de ce petit label qui monte, qui monte, qui monte, à savoir Maggot Stomp Records.
Mise en avant par un artwork bien cradingue dont la simple qualité d’image évoque certaines des sorties les plus obscures des années 90, le groupe propose sur
Supreme Degradation un Death Metal particulièrement vicieux et dérangé assez typique de ce que l’on peut trouver chez certains groupes du midwest et notamment dans la scène de Milwaukee rendue "célèbre" grâce à des formations telles que Viogression, Morta Skuld ou Accidental Suicide. Ce n’est toutefois pas la seule à laquelle on pense lorsque l’on aborde les quatre titres de cette seconde démo puisque l’on sent également l’influence absolument indiscutable de la scène finlandaise sur les compositions d’Ossuary.
La cadence vérolée et lancinante que nous impose le trio américain tout au long de ces quatre titres rend le parallèle d’emblée plutôt évident même si bien entendu ce n’est pas le seul élément de comparaison probant (les riffs pesants et tordus, l’atmosphère faisandée...). En attendant, avec une durée de plus de vingt-cinq minutes pour seulement quatre titres, il semble tout à fait clair qu'Ossuary ne mène pas son combat le couteau entre les dents. Le groupe préfère ainsi prendre son temps, laissant traîner ses riffs viciés et vicieux comme pour mieux plomber une atmosphère déjà particulièrement épaisse et putride grâce au chant lointain et affreusement possédé d’Izzi Plunkett (pas si éloigné que ça de celui de Jozy Kinnaman des très bons Grave Dust). Celle-ci insuffle à l’aide de son growl arraché et légèrement plus aigu que ses compères masculins une ambiance de mort palpable à main nue mais aussi et surtout un petit côté particulièrement dérangé et dérangeant grâce à ces gargouillis bien sentis et ces syllabes sifflantes et rampantes qui viennent vous lécher le fond des tympans.
Pour autant, Ossuary n’est pas totalement avare en accélérations puisque le groupe n’hésite pas à donner parfois un petit coup de fouet à son Death Metal à l’aide de séquences pour le moins rudimentaires mais ô combien rodées et efficaces comme notamment sur les premières parties plus groovy de "Bestial Triumph" et "Supreme Degradation", titre sur lequel on trouve d’ailleurs pas mal de semi-blasts plutôt tranquilles. Alors non, Ossuary n’entend certainement pas battre des records de vitesse mais il a au moins le mérite de varier les plaisirs et ainsi nuancer des compositions s’étalant systématiquement sur plus de cinq minutes. Ça n’empêchera pas tous ceux qui ne jurent que par le Saint blast-beat de continuer à tirer la gueule mais ceux qui aiment leur Death Metal lorsqu’il se fait également rampant sauront apprécier à leur juste valeur ces quelques variations bienvenues dans le tempo.
Parmi la pléthore de démos qui nous arrivent ces derniers mois des Etats-Unis (je vous refais un topo sur les sorties de chez Maggot Stomp ou c’est bon ?), celle d’Ossuary se classe aisément parmi les meilleures du genre et cela en grande partie parce qu’elle réussit à se démarquer du lot grâce à une approche plutôt personnelle ou en tout cas assez peu emprunté par d’autres avec notamment ces accointances Finlandaises évidentes et ces sonorités typiques d’un Death Metal du midwest. A l’image de cette photo en noir et blanc représentant un visage pour le moins esquinté, il y a dans le Death Metal d’Ossuary quelque chose de terriblement repoussant et dérangeant qui, forcément, rend la découverte et les écoutes qui s’en suivent particulièrement excitantes.
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