Cathartic - Through The Abysmal Gates Of Subconscious
Chronique
Cathartic Through The Abysmal Gates Of Subconscious
Si le Mexique est un des pays avec le plus fort taux d’homicide au monde il fait peu de doutes que cela influe grandement sur sa musique extrême, loin du cliché des mariachis et autres ambiances traditionnelles - vu que depuis longtemps il balance régulièrement nombre de groupes très énervés et à la forte radicalité, où la qualité est souvent au rendez-vous. Parmi tout cela on peut facilement citer RAVAGER, CENOTAPH, DISGORGE, MORBID MESSIAH, RAVENOUS DEATH, ZOMBIEFICATION, THE CHASM… et désormais il va falloir rajouter CATHARTIC qui déboule de Guadalajara avec un premier opus de très bonne tenue et aux accents rétro, qui sent bon la Suède des années 90. Malgré un climat totalement différent au sein de leur nation par rapport au royaume Scandinave le quatuor a visiblement bouffé du ENTOMBED et DISMEMBER à haute dose, tant on y retrouve les éléments typiques allant de la pédale HM-2 à la production râpeuse et granuleuse, le tout avec une sobriété et un rendu impeccable tel qu’on avait pu l’entendre sur l’Ep « Ceremonial Resurrection » sorti il y’a deux ans. Depuis le combo n’a pas changé son fusil d’épaule - même si deux batteurs se sont succédés, et a aussi signé chez le toujours qualitatif Awakening Records (qui continue son boulot de dénicheur de talents aux quatre coins du monde), histoire d'offrir ainsi un long-format puissant et homogène… certes dénué de surprises mais qui fait parfaitement le boulot avec une vraie sincérité et un réel engagement nostalgique.
On sait bien que dans ce style tout a été dit ou presque, néanmoins quand les choses sont suffisamment bien foutues elles passent toutes seules et c’est le cas ici vu que dès que démarre « Beyond Grief » on sait où l’on a mis les pieds, et ce à quoi on va avoir droit pendant plus d’une demi-heure. Car ce morceau d’ouverture va servir de parfait condensé de ce que propose ce long-format où les blasts et passages rapides bas du front vont se succéder à de gros ralentissements et moments de secouage de nuque en règle, comme cela sera aussi le cas sur les homogènes et réussis « In The Pits Of Anguish », « Path To Perdition » et « From The Unknown » qui s’écoutent facilement et sans fautes de goût. Cependant même si la recette va être souvent reprise (et donner ainsi le sentiment légitime de répétition et d’interchangeabilité) la formation va aussi légèrement s’éloigner de cette base nordique pour lorgner vers le Royaume-Uni, et Coventry en particulier vu que l’ombre de BOLT TRHOWER rôde dès que l’ensemble s’alourdit un peu plus fortement. Si les regrettés Britanniques restent moins en avant que leurs camarades de Suède on peut aussi entendre leur patte sur les sombres et rampants « Vanish Into Oblivion » et « Gloomy Ways To Decay », où la lourdeur massive amène un supplément de noirceur et de froideur portés par du riff gras mais où la rapidité n’est pas oubliée, vu qu’elle sait revenir à divers moments pour que le rendu soit toujours dense mais jamais linéaire. D’ailleurs qu’elle se fasse plus obscure et travaillée comme plus dépouillée et radicale la musique de l’entité ne perd jamais de sa puissance et de son accroche, il suffit d’écouter d’abord « Carried By The Wings Of Death » pour en être convaincu tant ici ça devient lugubre de par l’apport d’un break où la basse angoissante sert de transition entre des déferlantes de haine menées à cent à l’heure. Cette primitivité sera là-encore mise à l’honneur dès la plage suivante (« Hateful Faith ») où le frappeur se déchaîne littéralement à l’instar de ses camarades de jeu, vu que ça ne se pose pas de questions et balance la purée comme il faut en ne ralentissant pratiquement pas l’allure (mais où l’accroche reste imparable de par sa courte durée et sa fluidité générale).
Du coup même si au final on ne retient pas grand-chose de ce disque et qu’aucune plage ne se détache véritablement du lot on appréciera quand même facilement cette sortie faite avec sérieux et application et aux accents underground très agréables, et qui fait du bien par où ça passe. Se plaçant dans la droite ligne des réalisations de son label elle ne changera absolument pas la donne mais a suffisamment d’arguments pour faire passer un bon moment, vu que ça défoule sans discontinuer et met le cerveau en veille de façon appréciable. En espérant désormais que les latinos y gagnent en visibilité car ils le méritent, même s’il leur faudra en faire plus pour sortir de cet anonymat relatif où ils sont actuellement cantonnés… à voir donc ce que le futur leur réserve et on surveillera cela avec attention vu que le potentiel est là, il doit juste être mieux exploité.
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