Obscene - …From Dead Horizon To Dead Horizon
Chronique
Obscene …From Dead Horizon To Dead Horizon
Depuis un bon moment on voit apparaître au sein de la scène Death Metal de l’autre côté de l’Atlantique nombre de nouveaux noms ambitieux et prometteurs, où l’on retrouve autant des petits jeunes pleins d’avenir que des vieux briscards pressés d’en découdre. Si mon confrère AxGxB met régulièrement en avant beaucoup de ces formations il n’a en revanche pas parlé de ce quatuor d’Indianapolis - plus célèbre pour sa célèbre course des 500 miles que pour ses combos du coin… qui méritent pourtant le détour, dont celui-ci en est d’ailleurs un bon exemple. Formé en 2017 par des vétérans ayant faire leurs armes dans plein de groupes de l’underground local OBSCENE bénéficie aussi de sa signature précoce chez toujours qualitatif label Suédois Blood Harvest pour gagner en visibilité, et ainsi dévoiler ce deuxième album de manière encore plus importante que le précédent. Si l’entité ne prétend rien réinventer son Metal de la mort rétro et sans prétentions a tout ce qu’il faut pour faire passer un bon moment, porté par une écriture sobre et une production rugueuse et abrasive totalement adaptée à l’ambiance voulue. Car conservant un côté authentique la musique proposée par les gars ne va pas s’embarrasser de futilités ni d’excès techniques afin d’être la plus efficace possible, et d’accrocher ainsi immédiatement l’auditeur de par une homogénéité sans failles où l’ensemble des rythmes sont mis sur un pied d’égalité.
On s’en aperçoit dès la fin de l’introduction avec l’excellent « I Shall Drink The Earth’s Blood » qui propose directement toute la palette rythmique de la formation, qui mise autant sur la vitesse que la lenteur mais où le groove est constant (on a en effet envie constamment de secouer la tête ou taper du pied) et où la voix légèrement écorchée à la Marc Grewe (MORGOTH) ajoute de la densité à cette ambiance à l’ancienne. Si le tout aussi réussi « Open Grave Of A Forgotten Past » reprend quasiment le même schéma d’écriture, le reste de cet opus va s’écouter facilement à défaut d’être franchement mémorable, car si la durée générale reste assez courte tout cela a quand même vite tendance à se répéter et être interchangeable et surtout a du mal à voir émerger une plage franchement marquante. En effet s’il y’a bien un défaut à mettre ici en avant c’est celui-là tant par moment on va décrocher légèrement de par une certaine redondance dans l’écriture, ainsi que par une prévisibilité qui ne va cesser de s’amplifier à mesure qu’on avance vers l’outro mélodique finale. Néanmoins si cela va casser un peu la dynamique le tout va rester quand même très aguicheur et sympathique, surtout que l’énergie y reste prépondérante tout comme ce ressenti frontal et brut qui fait plaisir à entendre. Sur ce point les meilleurs exemples sont les excellents « Deathless Demigod » au long solo exalté et « Faith Through Pain », dont l’entrain communicatif ne diminue jamais de par notamment un mid-tempo à l’efficacité sans bornes et qui maintient une pression continue, tant le headbanging et le groove ne faiblissent jamais. Qu’ils soient là sous forme explosive ou sur du rythme plus massif ils prennent de toute manière constamment à la gorge pour un bonheur non-feint, comme on le retrouve aussi sur les écrasants et suffocants « Insensate Cruelty » et « Shrew’s Nets » (à la vitesse plus réduite et à la pression exacerbée), mais sur aussi sur le surprenant et furieux « Children Of The Static » qui sort les blasts du bois et joue sur une plus grande radicalité de par notamment des riffs typiquement Thrash présents en masse quand la rapidité y est à son comble.
Du coup sans marquer l’année de son empreinte ni devenir indispensable ce second volet des Américains bien foutu et agréable remplira parfaitement son office de bouche-trou et de bon gros défouloir en règle, même s’il manque parfois de brutalité et de variations générales pour passer un cap supérieur. Elève sérieux et appliqué de deuxième division des Etats-Unis le quartet livre un disque équilibré et passe-partout qui fait le job, même s’il est certain que tout cela passera relativement inaperçu la faute aux défauts inhérents cités précédemment. Ni chef-d’œuvre ni ratage ce « …From Dead Horizon To Dead Horizon » réussit néanmoins une bonne partie de son but, à savoir pendant un peu plus d’une demi-heure mettre le cerveau en veille et déguster tranquillement chaque note de chacun des instruments au rendu parfaitement audible, et dont quelques passages bien sentis lui permettent d’éviter de tomber dans la monotonie et le décrochage… sans pour autant le placer parmi les têtes de gondole de son label.
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