Les multiples échos élogieux de
Dead Calm Chaos puis la tournée européenne accompagnant des pointures comme Cannibal Corpse, Dying Fetus et Obscura (sans compter les gros festivals d'été), auront cette fois confirmé le retour des Suédois oubliés d'Evocation. La bande plus soudée que jamais, a complètement omis ses différends de 1993 et continue donc dans son encourageante lancée. Deux ans après
Dead Calm Chaos et toujours chez Cyclone Empire (un label qui monte !), le groupe repartira dès lors dans son studio « maison » début 2010, afin d'enregistrer son troisième album sobrement intitulé
Apocalyptic. Encore une fois vous remarquerez un artwork classieux. Après s'être payé les services de Dan Seagrave et Travis Smith, c'est au tour du prometteur Xaay (Behemoth, Nile, Vader) de s'y coller.
Pour les fins connaisseurs d'Evocation,
Apocalyptic serait à placer entre
Tales From The Tomb et
Dead Calm Chaos : le côté sans fioriture du premier et la subtilité accrocheuse du second. La bande s'applique en effet ce coup-ci à un ratio mélodique mieux balancé, réponse directe à ceux critiquant le côté trop « gentillet » sur certains passages de leur précédent opus. Pour les néophytes, condensé de « swedish death metal nineties », l'actuel Evocation évoque (*désolé*) ces groupes de death mélodique « underground » (At The Gates première période, Eucharist, A Canorous Quintet, Unanimated, Edge Of Sanity…) à la base death metal marquée (Dismember reste ici toujours le socle) et aux mélodies noires simples mais des plus entêtantes. L'artwork teinté black metal pouvait d'ailleurs alerter sur ce nouveau contraste d'ambiance. Riffs « bulldozer » et rythmique groovy de Stockholm sont escortés par un amas de mélodies dans une atmosphère « froide ». Ô joie, Evocation dévie du son trop « clair » de
Dead Calm Chaos et refait apparaître la bonne vieille tronçonneuse d'en-temps. Le chant criard et puissant de Thomas demeure par contre encore très loin des standards du death metal suédois (avec quelques poussées dans les graves).
Apocalyptic semble ainsi posséder tous les ingrédients pour offrir enfin une tuerie en 2010 (bordel quelle année terne…), surtout que la galette passe comme une lettre à la poste et dépasse même par moment ses aînés en terme d'efficacité. Reste que l'uniformité de l'album et le manque de personnalité (défauts déjà connus du groupe), ne permettront pas d'attribuer un tel galon. Malgré quelques passages légèrement plus mémorables que d'autres (les riffs tueurs d'un « Parasites » ou le matraque de fûts d'un « Curse On The Creature »), l'impression d'un gros bloc de titres aux structures identiques (schéma « intro-couplet-refrain-break-outro » avec solo majestueux à la clé) ne permettra pas de clairement démarquer certains morceaux. De plus, la sensation d'écouter une compilation de groupes de death mélodique suédois des années 90 couplée à du Dismember, n'aidera pas non plus à sublimer l'auditeur. Et ce n'est pas les timides (et curieuses) percées « modernes » limite metalcore (la Heaven Shall Burn « Infamy » ou « Psychosis Warfare ») qui rajouteront un brin de fraîcheur.
A l'instar de
Dead Calm Chaos, Evocation offre un death metal aux accents très mélodiques qui défilera sans aucun problème, réussissant à capter toute notre attention (et encore plus que son prédécesseur). Le problème c'est qu'il manque encore cette fougue ou cette émotion pour que l'on puisse être plus profondément marqué de cette musique peu personnelle. Mixture des années 90, Evocation reste ainsi derrière la barrière de sécurité et ne fait encore que le strict nécessaire pour combler nos esgourdes. On ne va pas se voiler la face, le résultat est une nouvelle fois redoutable mais si les Suédois refont le coup pour le quatrième album, je serai alors moins indulgent.
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