Imaginez un groupe obscur de death suédois sortant uniquement deux démos en 1992. Un groupe qui se sépare dans la foulée pour se retrouver finalement 11 ans plus tard (seul le bassiste originel manque à l’appel), enchaîner les concerts au côté de gros calibres, sortir trois albums remarqués par la critique puis signer cette année chez l’un des plus gros labels metal, Century Media. Rien que ça. Les membres n’auraient jamais pu prédire un retour aussi dithyrambique. Deux ans tout juste après
Apocalyptic ainsi que la réédition de leurs démos début 2012 (
Evoked from Demonic Depths - The Early Years), revoilà la bande de Göteborg pour un quatrième album, toujours dans son studio perso et épaulé de Xaay (Nile, Vader, Behemoth) pour l’artwork. Certes, mais sous l’étendard imposant de Century Media.
Commençons par les choses qui fâchent. Les lacunes de personnalité ont toujours été le défaut majeur du groupe et particulièrement au bout de trois galettes. La mixture death de « Stockholm vs Göteborg » (le slogan d’Evocation) n’a rien de révolutionnaire (usée par tous les pores dans le milieu des années 90) mais l’efficacité dégagée arrivait à prendre le dessus et agripper nos cervicales tout le long. Sur
Illusions Of Grandeur, oubliez les riffs « tronçonneuses » et la rythmique mastodonte des précédents méfaits. Evocation se tourne vers une musique très mélodique (plus encore que
Dead Calm Chaos) et au tempo assoupli. Aucun problème de mon côté pour cette direction, sauf qu’ici, difficile de reconnaître la patte redoutable des Suédois. Une sorte de groupe de death mélodique surfant sur le At The Gates du pauvre (« Well Of Despair », « Perception Of Reality », « I’ll Be Your Suicide ») comme il en existe des centaines (promos qui ont fini à la poubelle pour la plupart)... Un amateurisme (« Divide And Conquer » ?!) et une linéarité difficile à avaler. On se remet
Apocalyptic en boîte pour vérifier ce sentiment étrange et effectivement le fossé est plus que conséquent… Quid de la hargne dévastatrice du chant de Thomas ? Et cette production aussi lisse que les cheveux de notre webmaster ? Bon dieu où est passé notre son de scie sauteuse « Black&Decker » en fin de vie et ces riffs à inciser vos esgourdes ? Soporifique au possible. Il sera bien ardu de tenir les 40 minutes… Heureusement quelques riffs ou refrains tueurs simplissimes (marque de fabrique d’Evocation) se placent presque sur chaque morceau et permettent à l’auditeur de se sortir brièvement de sa torpeur. Que ce soit le titre d’ouverture éponyme, « Metus Odium », « I’ll Be Your Suicide » (au refrain à hurler le matin dans la salle de bain, imparable pour le coup), « Crimson Skies » (le regard vers l’horizon, cheveux au vent), « The Seven Faces Of God » (mélodies berçantes) ou « Final Disclosure ». Mais cela ne suffit pas. Une fois ces accroches éphémères retirées, impossible de ne pas refaire la moue sur la qualité de composition… Ah, j’oubliais. La présence de Johan Hegg (Amon Amarth) sur « Into Submission » ? Aussi anecdotique que le reste.
On attendait un gros bloc de béton dans la mare de la part d’Evocation pour marquer son territoire au sein de Century Media. Le passage vers un gros label est souvent signe de déception quant à la musique produite,
Illusions Of Grandeur n’y échappe malheureusement pas… Outre le manque de personnalité flagrant suivant la bande depuis
Tales From The Tomb, Evocation ne se contente que d’enchaîner ses morceaux sous anxiolytiques sur le schéma « couplet – jolie mélodie – refrain accrocheur – couplet – break avec solo - couplet » avec une fougue à faire pâlir un ado de 14 ans. Plat au possible… Reste que les compositions demeurent assez carrées et les mélodies accrocheuses arrivent encore à titiller nos tympans en agonie. De là à encenser ce
Illusions Of Grandeur (bien du mal à comprendre les premières chroniques)… Non.
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