Encore sous le choc « true swedish death metal » de ce début d'année porté par
Dismember et boulimique par-dessus tout, les voisins de Gothenburg, Evocation, devraient sûrement rassasier tout bon adepte du riff tronçonneuse accrocheur. Complètement inconnu pour la plupart, ce groupe formé dans la vague death scandinave de la fin 80-début des années 90, n'avait pas réussi à percer, se séparant après quelques démos aux critiques fortes élogieuses. Ressorti de sa tombe à l'occasion de la sortie de ses premiers efforts, Evocation a pu enfin délivrer son premier album
Tales From The Tomb en 2007. Les Suédois continuent sur leur lancée, un an et demi plus tard, en proposant ce deuxième opus
Dead Calm Chaos et ma foi difficile de faire plus alléchant sur le papier ! Jugez plutôt : Anders Björler (The Haunted, At The Gates) et Dan Swanö (Edge Of Sanity, ex-Bloodbath, [ajoutez une liste non exhaustive de 20 groupes]) en guests ainsi qu'un artwork sobre et classieux du maître Travis Smith (qui succède à Dan Seagrave).
Ce qui étonnera aux premiers abords, c'est que Evocation change sa scie sauteuse achetée à la brocante du village, pour une « Black & Decker » plus discrète (comprendre son légèrement moins distordu et plus propre) mais garde évidemment sa base purement typé death suédois. Pas vraiment de chichis pour cette deuxième œuvre, 12 titres des plus directs, que ce soient par leurs riffs assommant ou des mélodies encore plus accrocheuses et ça aussi bien sur du mid-tempo que sur une rythmique rapide. La bande corrige ainsi le défaut majeur de
Tales From The Tomb où ces passages plus lents faisaient décrocher inéluctablement l'auditeur du fait de compositions beaucoup trop en dent de scie (*désolé*) en terme de qualité. Les guitaristes ont l'air cette fois beaucoup plus inspirés, proposant moults riffs destructeurs (arf ce riff d'intro de « Tomorrow Has No Sunrise » !) ou carrément indécrottables (le titre éponyme, « Protected By What Gods », les entêtantes « Antidote » et « Razored To The Bone » ou la Dismemberienne « Astray Masquerade »). On retrouvera Anders Björler (rares sont ses participations sur d'autres albums il faut le souligner) à la manière de sa timidité, c'est-à-dire des court soli pas vilains sur « Angel Of Torment » (reconnaissable à 500 mètres) et « Razored To The Bone ».
Aidé en plus d'un hurleur « racle-gorge » et « surboosté » encore plus étonnant (n'hésitant cette fois pas aux modulations dans les graves),
Dead Calm Chaos sollicitera votre nuque tout le long de ses 12 titres. L'apparition du chant death énorme de Dan Swanö sur la fin d'« Antidote » fera aussi certainement mouiller quelques pantalons. Au-delà de gros riffs qui tachent et de vocaux « décap-tympants », on sent que la bande s'est appliquée sur le fil conducteur de ses compositions, des couplets au breaks (marqués évidemment par un splendide lead). Malgré une quantité de défauts corrigés, la musique d'Evocation ne pourra prétendre à défier les ténors du genre. Quelques inégalités subsistent mais plus généralement il manque ce petit brin d'étincelle pour faire fumer leur engin et marquer l'esprit de l'auditeur au fer chaud.
Gommant les défauts majeurs de
Tales From The Tomb,
Dead Calm Chaos arrive à délivrer 12 titres des plus destructeurs qui font mal là où cela fait du bien. Leur recette archaïque de gros riffs incisifs et mélodiques embellie, fonctionne effectivement du feu de dieu. Avec certainement un plus d'ambition et de fougue, nul doute que Evocation devrait faire plus parler de lui.
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